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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour : 02.03.2025
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AVECDONALD TRUMP

Publié le 15/01/2025 à 14:10 par papilacabane Tags : sur société machine bleu pouvoir

« Avec Donald Trump, les États-Unis risquent de rejoindre durablement le clan des puissances autoritaires » « Avec Donald Trump, les États-Unis risquent de rejoindre durablement le clan des puissances autoritaires »

 

Donald Trump, réélu président des États-Unis en novembre dernier, sera investi le 20 janvier prochain.Jim Watson / AFP

 

La réélection de Donald Trump suscite des inquiétudes pour la démocratie américaine. Au-delà, la réalisation de ce programme pourrait engager les États-Unis dans un véritable changement systémique. Tournant le dos à un capitalisme libéral et démocratique, ils se rapprocheront du modèle autoritaire dont la Russieet la Chine représentent à ce jour les paradigmes. Changement systémique, cette révolution conservatrice doit faire l’objet d’un regard synthétique.

En combinant un nationalisme identitaire comme idéologie, un autoritarisme avéré comme projet politique et un capitalisme patrimonial rompant avec le respect de l’État de droit et de la concurrence, le programme de Trump préfigure l’instauration d’un système que nous avons qualifié de national-capitalisme autoritaire, ou NaCA.

Le discours de Trump traduit un nationalisme identitaire, xénophobe et occasionnellement raciste, voire impérialiste, à l’opposé du nationalisme civique de la tradition libérale états-unienne. Il s’inscrit dans la guerre culturelle qui oppose les courants intellectuels américains en particulier par sa dénonciation radicale du courant woke, auquel son administration s’opposera par les différents moyens à sa disposition, rejoignant ainsi la pratique des NaCA en matière de défense d’une identité culturelle.

Une révolution conservatrice

Le trumpisme représente l’aboutissement d’une révolution conservatrice, marquée par la montée d’une vision antagonique de la concurrence politique entre partis, depuis que Newt Gingrich a conduit le Parti républicain à se considérer comme le seul représentant du bien, devant pratiquer la politique comme un combat et plus comme une concurrence ouverte au dialogue et à une considération mutuelle.

Le recul de la démocratie passe surtout par la mise en cause des contre-pouvoirs. En nommant à la Cour suprême au cours de son premier mandat trois juges qui lui soient acquis, Trump s’est d’ores et déjà assuré du soutien de cette institution essentielle et ses multiples critiques de la justice permettent d’anticiper l’attention qu’il attachera à la nomination de nouveaux juges fédéraux.

Les médias, autre contre-pouvoir essentiel dans une société démocratique, sont submergés par le recours massif aux fake news sur les réseaux sociaux, instaurant un climat de post-vérité auquel le réseau X d’Elon Musk a largement contribué en attendant un démantèlement de toute régulation au nom de la liberté d’expression, qu’anticipe la suppression récente des procédures de fact-checking pratiquées jusque-là par Meta sur ses réseaux Facebook et Instagram.

Personnalisation du pouvoir

Pour s’assurer de la docilité des fonctionnaires fédéraux, la mesure annoncée consiste à considérer que nombre d’entre eux exercent des fonctions politiques et, de ce fait, ne bénéficient pas de la protection statutaire prévue par la loi. Cette disposition permettra de les licencier en grand nombre, comme le laissent entendre les objectifs du DOGE(Department of Government Efficiency). Cette politisation de l’administration, qui pourrait aussi affecter l’institution militaire avec de graves conséquences, rejoint à nouveau la pratique des autocraties contemporaines.

La personnalisation exceptionnelle de son pouvoir placera Trump dans la cour des grands autocrates pour lesquels il a souvent exprimé son admiration. En phase avec la pratique de ces autocraties, sa politique extérieure conduira à un affaiblissement supplémentaire du droit et des institutions internationales. Les projets, parfois inquiétants, annoncés pour la promotion des intérêts strictement américains contribueront à légitimer la loi du plus fort.

Une nouvelle forme de capitalisme

Au-delà du recul démocratique qui cristallise les préoccupations, l’enjeu réside dans l’instauration d’une nouvelle variété du capitalisme, dominée par un réseau de broligarques – pour reprendre ce néologisme associant à la qualité d’oligarques l’appartenance à un réseau de « bros », de brothers, avec une connotation machiste. Anticipant sur le résultat des élections, le ralliement à Trump de milliardaires s’est accéléré dans les mois précédents.

Cet acte d’allégeance concernait trois types de milliardaires. Au premier rang bien sûr, les convaincus, comme Peter Thiel, fondateur de PayPal, pour qui l’expression de « démocratie capitaliste »est un « oxymore ».Au second rang, on trouve des milliardaires motivés par la perspective d’une fiscalité plus avantageuse. Le troisième groupe est particulièrement significatif. Il s’agit de capitalistes qui s’étaient auparavant opposés à Trump, notamment après le 6 janvier 2021, et qui ont pris conscience de la capacité de nuisance du probable futur président pour leurs affaires. Exemple typique, Mark Zuckerberg, que Trump avait menacé de prison, a multiplié les gestes d’allégeance lors d’une visite remarquée au président élu à Mar-a-Lago.

Si la résilience de la démocratie américaine ne permet pas de brider ou de renverser la réalisation du programme de Trump, les États-Unis auront durablement rejoint le clan des puissances autoritaires, instaurant une nouvelle variété du NaCA à côté des modèles sino-russe et du populisme européen.

Pierre-Yves Hénin a écrit avec Ahmet InselLe National-Capitalisme autoritaire. Une menace pour la démocratie (2021, Bleu autour)