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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour : 03.03.2025
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ELECTIONS ALLEMANDES

Publié le 19/02/2025 à 11:21 par papilacabane Tags : course sur centre cadre pouvoir

Élections allemandes 2025 : face à la menace de la Russie, l’Allemagne se veut à nouveau « apte à la guerre » Élections allemandes 2025 : face à la menace de la Russie, l’Allemagne se veut à nouveau « apte à la guerre »

 

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Allemagne remet son réarmement à l’ordre de ses priorités. D’ici à 2027, 4 800 de ses soldats seront stationnés en Lituanie dans le cadre de l’Otan, ici à Pabrade en mai 2024. SEAN GALLUP / Getty Images/AFP

 

Comme des centaines de milliers d’Allemands à travers le pays, Renate Küggel manifeste contre l’extrême droite depuis des semaines. « Il y a dix ans j’avais confiance, mais aujourd’hui je m’inquiète, explique cette retraitée berlinoise. J’ai peur que l’extrême droite revienne au pouvoir et j’ai peur d’une guerre. Oui, c’est redevenu possible.» Un peu plus loin, une mère de famille ne cache pas son désarroi. « Il faut investir davantage dans notre armée. La Russie ne va pas s’arrêter à l’Ukraine. En tant qu’écolo, je n’aurais jamais pensé dire ça un jour. »

Dans un pays marqué par un profond pacifisme et ayant profité durant des décennies de la protection des États-Unis, ce changement de discours marque un tournant. Trois ans après le début de la guerre en Ukraine, les Allemands s’interrogent comme rarement sur les enjeux de défense. Selon une enquête publiée en novembre dernier, 65 % d’entre eux considèrent la Russie comme une menace et près de la moitié soutient l’idée d’un retour du service militaire ou civil, aboli en 2011. Les politiques aussi s’inquiètent. Citant les services de renseignement, le ministre de la défense Boris Pistorius a estimé que la Russie pourrait être en mesure d’attaquer des membres de l’Otan dès 2029. Il faut donc, selon lui, que l’Allemagne soit, à cette date, « apte à la guerre ». Une expression choc dans un pays marqué par le souvenir de la Seconde Guerre mondiale.

La défense longtemps délaissée

Or, l’Allemagne de 2025 est très loin de pouvoir se défendre. Durant deux décennies, l’État a massivement réduit les effectifs de l’armée, supprimé le service militaire et coupé dans les budgets. Puis le gouvernement tripartite d’Olaf Scholz a pris un tournant à 180 degrés, le 27 février 2022, au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, en annonçant un « changement d’époque ». Un fonds spécial de 100 milliards d’euros a été débloqué afin de soutenir militairement l’Ukraine et de remettre à niveau une Bundeswehr longtemps négligée. Étape importante, notamment pour ses alliés, Berlin a aussi approuvé l’implantation d’une brigade en Lituanie dans le cadre de la protection du flanc est de l’Otan : 4 800 soldats allemands devraient y être stationnés d’ici 2027.

C’est un pas de géant pour l’Allemagne. Mais ce changement d’époque n’a pas encore livré ses fruits et l’actuel chancelier remet à plus tard le débat sur l’éventuel envoi de troupes en Ukraine pour y garantir un cessez-le-feu. « La Bundeswehr a puisé dans ses équipements pour les donner à l’Ukraine et c’est très bien. Mais aujourd’hui le stock de munitions est à son plus bas niveau depuis la fondation de la République », commente Hans-Peter Bartels, du Conseil allemand pour la politique étrangère (DGAP), un cercle de réflexion de Berlin. Grâce au fonds spécial, l’Allemagne a certes passé des commandes de matériel à hauteur de 90 milliards d’euros, mais les équipements arrivent au compte-goutte et ne suffisent pas à remplacer les armes qui partent vers l’Ukraine.

Quarante ans pour reconstituer les stocks de chars

« Les capacités de défense de l’Allemagne augmentent, des systèmes de défense antiaériens devraient arriver à la fin de l’année, les avions de combat Tornado en 2026. C’est bien mais le rythme est trop lent, surtout si on le compare aux capacités de production de la Russie, constate Hans-Peter Bartels. Quand elle produit 1 000 chars par an, nous en produisons 100. » L’Institut IfW de Kiel a fait le calcul. Selon lui, « au rythme actuel d’acquisition de la Bundeswehr, le niveau des stocks d’il y a vingt ans sera atteint dans quinze ans pour les avions de combat, dans quarante ans pour les chars de combat et dans presque cent ans pour les obusiers d’artillerie ». Quant aux effectifs, ils stagnent, avec 181 000 militaires d’active, alors qu’ils devraient atteindre les 200 000, selon des objectifs fixés… en 2016.

Le jugement de Marina Henke, directrice du Centre international sur la sécurité à la Hertie School de Berlin, est sévère. « Après trente années de paix, les Allemands ont oublié ce qu’une politique de sécurité signifie. Après l’invasion russe en Ukraine, il y a eu un réveil. La population et la classe politique ont semblé réaliser que la stabilité qu’ils avaient connue pendant des décennies n’était pas garantie. Or, depuis, cet élan est retombé. Les partis politiques sont divisés »,regrette cette experte.

Où trouver les financements ?

Une des pommes de discorde concerne le financement. Alors que les 100 milliards d’euros du fonds spécial seront dépensés d’ici à la fin 2027, que se passera-t-il ensuite ? À la Conférence sur la sécurité de Munich, Olaf Scholz a estimé que le pays devra investir 30 milliards d’euros de plus par an, à partir de 2028, s’il veut atteindre l’objectif fixé par l’Otan de consacrer 2 % du PIB à la défense. « Chaque point de pourcentage supplémentaire coûtera 43 milliards d’euros », a-t-il ajouté, alors que les États-Unis de Donald Trump évoquent désormais un objectif de 5 %.

Pour l’actuel chancelier, il serait indispensable de modifier la règle du frein à l’endettement (inscrite dans la Constitution, elle limite le déficit budgétaire à 0,35 % du PIB). Mais son concurrent chrétien-démocrate, Friedrich Merz, favori de la course à la chancellerie, mise plutôt sur des économies dans d’autres secteurs et sur une standardisation des systèmes de défense européens. Des positions a priori peu compatibles, mais qui devront être tranchées par le gouvernement issu des élections du 23 février.