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AU SAHEL

Publié le 18/02/2022 à 09:20 par papilacabane Tags : photo sur bonne afrique france monde société carte pouvoir mali blog presse chez fond cadre
Retrait du Mali : la décision du président Macron peut-elle fragiliser le candidat ? La décision de quitter le Mali, annoncée par Emmanuel Macron, intervient à sept semaines du premier tour de la présidentielle. Le risque reste cependant mesuré pour le futur candidat, car les enjeux internationaux ne sont pas prioritaires pour les électeurs. Retrait du Mali : la décision du président Macron peut-elle fragiliser le candidat ?

 

Conférence de presse d’Emmanuel Macron entouré du président ghanéen Nana Akufo-Addo (à droite), du président sénégalais Macky Sall (à sa gauche) et du président du Conseil européen Charles Michel (à g.), à Paris, jeudi 17 février 2022. Ian Langsdon/AFP

 

« C’est sûr qu’on s’en serait bien passé, mais le président fait son job. » À l’image de ce cadre macroniste, la majorité a accueilli avec sérénité l’annonce par Emmanuel Macron du retrait des troupes françaises au Mali, jeudi 17 février. À moins de deux mois de l’élection présidentielle, la fin de cette opération militaire de neuf ans aurait pu avoir des allures de défaite préjudiciable à l’image de chef de guerre du président.

→ LES FAITS. Mali : la France et ses alliés annoncent le « retrait coordonné » des troupes

Mais cette décision, attendue et concertée avec les pays partenaires, ne fait en réalité guère débat, tant la dégradation des relations avec Bamako l’avait rendue inéluctable. D’ailleurs, les concurrents du président peinent à trouver un angle d’attaque. « On a bien fait d’y aller, on a mal fait de vouloir y rester », a par exemple jugé Marine Le Pen sur France 5 le 13 février, estimant que la priorité était désormais de « partir sans pertes humaines ».

Jean-Luc Mélenchon, dans un billet de blog publié le 16 février, a été plus offensif, évoquant une« humiliation » et dénonçant « la bêtise et(…) la désinvolture des chefs civils français qui se sont grisés en voulant jouer à la guerre ». Mais sur le fond, il convient également que le départ des troupes françaises était nécessaire.

Dans le camp du président, on fait aussi valoir que le Mali n’était pas « son »sujet, mais un héritage de son prédécesseur.« De toute façon, je ne crois pas que le sujet passionne les gens, même si l’émotion est très forte quand nos soldats meurent là-bas », se rassure une figure macroniste. L’opinion publique était très partagée sur la présence au Mali : selon un sondage Ifop pour Le Pointen janvier 2021, 51 % des Français la désapprouvaient.

Une séquence pas forcément défavorable à Emmanuel Macron

Reste la question de la crédibilité d’Emmanuel Macron. Car si tous les sondages montrent que les sujets diplomatiques pèsent peu dans la campagne, la stature internationale du candidat, elle, compte. « Une des dimensions de la fonction présidentielle est d’être le représentant de la France à l’étranger, et c’est une mission importante dans l’imaginaire français,explique Emmanuel Rivière, directeur international pour les études politiques chez Kantar. La question de savoir si les candidats seront à la hauteur de cette mission est un critère pour les électeurs. »

→ ANALYSE.Présidentielle 2022 : quand les crises internationales s’invitent dans la campagne

Or, à cet égard, rien ne dit que la séquence actuelle desserve Emmanuel Macron. Au contraire, comme sur le dossier ukrainien, le président a l’occasion de se montrer en exercice, et de surplomber la campagne. Tandis qu’il réunit à Paris ses homologues ouest-africains et européens, ses rivaux sont réduits à un rôle de commentateurs parfois périlleux. En témoigne la bourde de Marine Le Pen et Valérie Pécresse, qui avaient exigé, le 2 février, l’expulsion de l’ambassadeur du Mali, alors qu’il n’y en a plus depuis deux ans. Les macronistes en font encore des gorges chaudes. Et l’un d’eux conclut : « Si les autres veulent essayer d’en faire un sujet de campagne, c’est leur problème, pas le nôtre. »

Au Sahel, un après-Barkhane lourd d’incertitudes pour toute la région Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 17 février, le retrait des forces militaires françaises et européennes du Mali. Neuf ans après le début de son intervention, l’armée française va réorganiser son dispositif dans les autres pays du Sahel et dans le golfe de Guinée.

Au Sahel, un après-Barkhane lourd d’incertitudes pour toute la région

 

Photo d'archive prise le 5 juin 2015, montrant un soldat français du 93e régiment d'artillerie de montagne, faisant partie de l'opération Barkhane, dans la région de Tombouctou, au Mali. PHILIPPE DESMAZES/AFP

 

► Quelle décision politique a été prise ?

Le récit de la fin de Afrique/operation-barkhane-sahel-sahara-armee-francaise-militaire" target="_self">Barkhane a été distillé depuis des mois pour tenter de désamorcer les critiques sur un départ sous pression. La France et ses partenaires européens ont confirmé, jeudi 17 février, leur retrait militaire du Afrique/Le-Mali-pays-eclate" target="_self">Mali, « en raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes »,selon une déclaration de l’Élysée. « Nous ne pouvons pas rester engagés militairement au côté d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie, ni les objectifs cachés »,a expliqué France/Politique/Emmanuel-Macron-2017-02-13" target="_self">Emmanuel Macron. Avant d’ajouter : « La lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier. »

→ EXPLICATION. LaFrance met fin à neuf ans de présence au Mali

Les militaires français et européens, qui participent au groupement de forces spéciales Takuba et qui accompagnent les forces maliennes au combat, vont être « repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes ».Pour la France, le retrait se traduit par une réorganisation de son dispositif militaire. Car Paris et ses partenaires européens et africains veulent « rester engagés dans la région », alors que le Sahel et le golfe de Guinée sont des « priorités de la stratégie d’expansion »des organisations djihadistes Al-Qaida et Daech, a averti le président français.

► Que devient la présence militaire française ?

« Nous, on a fait le job, et on l’a plutôt bien fait. Peu d’armées dans le monde auraient été capables de faire ce que l’armée française a fait depuis 2013 », affirme l’état-major des armées qui va poursuivre le désengagement entamé au Mali à l’été 2021. Après la fermeture des bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, l’armée française va fermer ses trois dernières bases – Gao, véritable plaque tournante logistique, Gossi et Ménaka – dans un délai de six mois. Pour la suite, l’armée va conserver son dispositif à N’Djamena, au Tchad, et à Niamey, au Niger, d’où opèrent les avions de chasse Mirage et les drones Reaper. Et garder une composante de forces spéciales au Burkina Faso.

« Nous ne dupliquons pas le dispositif qui existe au Mali dans un autre pays », explique l’état-major. En clair, pas d’exportation de Takuba. Le mandat des alliés européens de cette force d’intervention était limité à des missions au Mali. Déplacer ces engagements nécessiterait pour certains pays de repasser par de longues procédures parlementaires. « Nous allons engager une réflexion pour construire le futur dispositif opérationnel en Afrique de l’Ouest », en fonction des besoins et des demandes, ajoute l’état-major, qui veut aussi s’appuyer sur les forces françaises installées en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Sur les 4 600 militaires français présents au Sahel, dont 2 400 au Mali, il devrait en rester de 2 500 à 3 000 à l’été 2023.

► Quelles conséquences pour le Mali ?

Sur le plan politique, c’est une victoire pour la junte au pouvoir. La France réclamait le départ des militaires et c’est elle, finalement, qui s’en va du Mali. D’autant qu’elle n’a pas cessé de faire la leçon à la junte, refusant de la reconnaître, lui parlant avec un ton perçu comme arrogant et « néocolonial » par les opinions publiques sahéliennes. En ce sens, ce départ a une charge symbolique puissante dans ce pays conquis, il y a un siècle, par cette même armée. Les nouvelles autorités maliennes vont pouvoir se targuer devant leur opinion publique de s’être débarrassées du bras armé de l’ancien colonisateur, accusé de poursuivre au Mali un agenda caché.

→ DÉBAT. Mali, laFrance doit-elle passer la main ?

Sur le plan sécuritaire, c’est aussi une bonne nouvelle pour les groupes djihadistes qui ne seront plus menacés par une force capable de les frapper rapidement. L’armée malienne (Fama) aura-t-elle les moyens de lutter efficacement contre ces groupes s’ils décidaient de repasser à l’offensive ? En 2012, les Fama ont été défaits en quelques semaines. Malgré le renouvellement de leur formation et de leur équipement, ils continuent de subir des pertes et des revers importants. Les nouvelles autorités maliennes comptent sur l’arrivée des mercenaires de la société privée russe Wagner – aux moyens très inférieurs à ceux de Barkhane – pour leur permettre de résister aux djihadistes. Bamako sera sans doute contraint de négocier avec eux, en particulier avec le groupe dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghali. Un souhait exprimé de part et d’autre, mais contrarié jusqu’ici par la France qui s’y opposait fermement.

Au Sahel, un après-Barkhane lourd d’incertitudes pour toute la région

► Quelles conséquences pour la sous-région ?

Le plan d’Emmanuel Macron est de s’appuyer sur un nouveau socle, autour du Niger, pour poursuivre sa lutte contre les djihadistes dans le Sahel. Mais surtout, il compte sur l’engagement de partenaires locaux qui lui paraissent beaucoup plus fiables : le Sénégal et la Côte d’Ivoire, eux-mêmes menacés par la déstabilisation djihadiste, Al-Qaida et l’organisation « État islamique » cherchant à étendre leur influence dans toute la sous-région. Ces deux pays, les principaux partenaires de la France, disposent d’une armée, de moyens et d’une assise politique plus importants que les pays sahéliens. Le partenariat militaire entre les pays du golfe de Guinée et Paris, actée dès 2017 par l’initiative d’Accra (lancée en coopération avec le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo), devrait monter en puissance. Loin de se retirer de l’Afrique, Paris va renforcer sa présence dans ses bastions historiques.

Le retrait des Français du Mali sonne comme une victoire pour le régime militaire de Bamako et renforce la position des deux autres juntes qui se sont emparées du pouvoir récemment : en Guinée, en septembre 2021, et au Burkina, en janvier 2022. Quant au Niger, l’assise du président Bazoum apparaît relativement fragile. Et en Côte d’Ivoire, l’armée a montré des signes de colère à plusieurs reprises ces dernières années. À cet égard, le retrait de Barkhane du Mali s’inscrit pleinement dans la séquence actuellement traversée par l’Afrique de l’Ouest : une région gagnée de plus en plus par une forte instabilité qui menace sérieusement l’architecture politique et sécuritaire établie depuis les indépendances, il y a plus de soixante ans.