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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
07.02.2025
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Jusqu’à la nausée, les scènes d’évacuation se sont répétées dans le Donbass pendant des semaines, alors que des centaines de milliers d’Ukrainiens se bousculaient sur les quais des gares de la région pour fuir un assaut russe qu’ils savaient inévitable. Mais, ce 12 mai à la gare de Pokrovsk, petite ville minière à une cinquantaine de kilomètres des plus proches combats, ils ne sont qu’une trentaine de personnes à arriver de Siversk et de Lyman, deux villages plus au nord pilonnés sans relâche par l’armée russe.
→ ANALYSE. Monde/Ukraine-epuisante-guerre-positions-2022-05-13-1201214945" target="_self">Ukraine : à l’Est, une épuisante guerre de positions
Dans la région, les évacuations ne se font plus en masse, mais au compte-gouttes, lorsqu’une pause dans les bombardements permet à des volontaires intrépides de récupérer quelques dizaines de personnes, familles, vieillards et enfants épuisés, désorientés, et parfois stupéfaits d’être encore en vie. « Je ne sais même pas où je vais, là où je peux recevoir de l’aide, à Dnipro je crois »explique, essoufflée, Liouba, retraitée et seule, entre deux quais. Chez elle, « ils ont tout détruit ». « Ils ont bombardé les écoles, les jardins d’enfants »,confirme Anatoli, en tenant dans le creux de sa veste un chat aux yeux écarquillés qui, raconte-t-il, n’était jusqu’alors jamais sorti de sa maison.
→ SUR LE TERRAIN. Monde/Guerre-Ukraine-loffensive-russe-Donbass-pietine-2022-05-08-1201214047" target="_self">Guerre en Ukraine : l’offensive russe dans le Donbass piétine
Ces survivants à bout de souffle arrivent à la gare de Pokrovsk, désormais la plus à l’est d’Ukraine depuis la coupure des liaisons ferroviaires avec Kramatorsk, capitale régionale située 80 kilomètres au nord et objectif majeur de la prise en tenaille russe. Pour l’heure hors de portée de l’artillerie russe, Pokrovsk reste à la mi-mai une ville calme, vidée d’une grande partie de sa population dans les premières semaines de la guerre, mais pas désertée pour autant.
Convaincus... ou contraints de resterCeux qui restent s’y décident parfois par conviction – « on croit en notre armée ! » assure Igor Radchenko, docteur au centre de diagnostic de la ville –, mais le plus souvent s’y voient contraints. « Il faut de l’argent pour partir, et j’ai perdu mon travail… et puis aller où ? » s’interroge Tania, 58 ans, devant le bureau local du fonds de pension ukrainien. « Toute cette guerre, c’est la faute du Maïdan »,lâche-t-elle en référence à la révolution ukrainienne de 2014.
→ REPORTAGE. Monde/A-Kharkiv-habitants-songent-deja-reconstruction-2022-05-12-1201214721" target="_self">À Kharkiv, les habitants songent déjà à la reconstruction
Immanquablement, ceux qui restent croisent à la gare de Pokrovsk ceux qui finissent par partir. Un train d’évacuation quitte chaque jour la ville à 16 h 30 pour Dnipro, à 180 kilomètres à l’ouest, et jusqu’à Lviv, à la frontière polonaise. « Maintenant ce ne sont que des gens qui arrivent des zones de combat »,explique Svetlana Kravtsova, devenue cheffe de gare à Pokrovsk après avoir, quelques semaines plus tôt, fui la ville de Popasna, aujourd’hui entre les mains de l’armée russe.
Un départ dans la terreurEmployée de longue date des chemins de fer ukrainiens, cette femme de 48 ans au sourire timide veille au bon fonctionnement de cette gare, la dernière avant la zone de conflit, avec 8 employées, toutes des femmes. « Il y a toujours eu une majorité de femmes dans les gares, et c’est important aujourd’hui,assure-t-elle. Beaucoup de gens qui arrivent ont très peur de partir, ne savent pas où ils vont, et les femmes sont meilleures pour calmer ces gens. » L’équipe doit gérer ce jour-là, en plus des trains habituels, l’arrivée d’un train médicalisé affrété par Médecins sans frontières.
→ REPORTAGE. Monde/metro-Kharkiv-Cest-fou-vivre-jai-trop-peur-2022-05-10-1201214374" target="_self">Dans le métro de Kharkiv : « C’est fou de vivre là, mais j’ai trop peur »
Le train d’évacuation numéro 233 est, lui, déjà en gare lorsque deux autobus, conduits par de jeunes volontaires d’une organisation religieuse locale, viennent s’arrêter au plus près des quais. Ils sont une trentaine à passer le portail de la gare. Trente personnes restées dans la région pendant trois mois, alors que plus d’un million de personnes la quittaient. Trente personnes qui n’ont d’abord pas voulu fuir leur terre natale mais qui, face à la violence des combats, n’ont pas tenu.
« D’un coup, c’est fini, en deux semaines, tout est terminé »« La situation est très mauvaise là-bas », lâche Rouslan, arrivé avec sa famille de Lyman, un village à la pointe de l’axe offensif russe dans le nord de la région. Cinquantenaire au visage sale, aux yeux bleu et à la barbe blanche, Rouslan cherche ses mots, son fils accroché à son bras : « On est restés cachés dans une cave pendant deux semaines, toutes les maisons voisines ont été bombardées… » Il s’arrête, puis reprend : « Beaucoup sont toujours là-bas, ceux qui n’avaient nulle part où aller, ceux qui avaient peur… nous aussi jusqu’au dernier moment… »
Il lui faut se reprendre encore, tout en cherchant le bon wagon. À côté, une vieille femme manque de s’effondrer en voulant porter une lourde valise coûte que coûte. « Ta maison est là, tu as vécu toute ta vie là et d’un coup c’est fini, en deux semaines, tout est terminé… je pensais qu’on pourrait rester cachés dans la cave, attendre que ça passe, et puis j’ai compris que non. » Dans le Donbass, ceux qui finissent par partir sont désormais ceux qui ont perdu toutes leurs illusions.
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Pour Washington, Poutine ne compte pas s’arrêter au Donbass
« Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l’intention d’atteindre des objectifs au-delà du Donbass », a déclaré le 10 mai, la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, lors d’une audition au Congrès. Ses services estiment que l’armée russe veut « étendre le pont terrestre (dans le sud de l’Ukraine) à la Transnistrie ». S’il est « possible » que les forces russes réalisent cet objectif dans les mois à venir, « ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa sans décréter une forme de mobilisation générale », a-t-elle ajouté.