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lundi 24 février 2020

Vive Krigstein!

Je n'ai évoqué qu'une fois le travail de Bernard/Bernie Krigstein!?!!
Il y a peu j'ai trouvé dans THE comics boutique de Lyon, Comics Zone, cette anthologie.
Une pure merveille!
Un bijou de noir et blanc, chez l'un des meilleurs éditeurs US, Fantagraphics
Il est là, et pas cher.

Krigstein faisait partie des rares dessinateurs qui, des les années 50, considéraient les comics comme une forme d'art
Cette compil concerne le top de sa prod, c'est à dire ses années chez EC Comics
Il a fait son chef d'oeuvre, à cette occasion :Master Race
S'il semble moins motivé vers la fin (cf l'intro du livre) bien des histoires courtes de ce recueil n'ont pas à rougir devant Master Race
Dès les débuts, il montre des influences (Alex Raymond) mais surtout un vrai style (tiens, la dernière case parait presque sortir du crayon de Kevin Nowlan!?)
 Master Race (titre repris par Miller, grand admirateur de Krigstein, des années plus, tard, probablement en clin d'oeil) trône en bonne place
 Sous la supervision du boss de EC, Mister Gaines, c'est surtout Al Feldstein qui livrait des scripts de 6 pages, déjà lettrés sur l'original. Ceci bloquait forcément un artiste du niveau de Krigstein, qui cherchait le meilleure style, la meilleure narration
Il obtenait régulièrement, si ce n'est plus de pages, au moins le droit de redécouper l'ensemble (ce qui l’obligeait à découper et coller les lettrages)
 il change d'approche, de style, de techniques (ah, les beaux zip a tone ou duo tone) selon le ton, l'ambiance, recherchés
 Des histoires sont des merveilles de  narration, de dessins, sur des récits souvent un peu attendus mais sympathiques (façon Tales from the crypt)
 
 selon les pages il nous semble lire du Toppi, du Breccia...
 même un rendu Davis/Caniff/Robbins par endroits
Will Eisner a mis fin à son Spirit en 1952. Je découvre avec joie que dès l'année suivante (et jusqu'en 56) Krigstein a repris le flambeau!

mercredi 7 janvier 2015

Bernie Krigstein

 Un peu comme Noel Sickles insuffisamment reconnu, le travail de Krigstein  souffre d'un certain manque de reconnaissance des lecteurs. Contemporain de Will Eisner (il avait 2 ans de moins) il a dessiné relativement peu de comics (une dizaine d'années de temps) mais il a marqué le genre, influençant, excusez du peu, un artiste ayant lui même beaucoup influencé : Jim Steranko. 
Krigstein a surtout travaillé pour l’exceptionnelle maison EC Comics.
Pour le plaisir, une photo de 3 géants : Wood, Krigstein et Kurtzman
L'une de ses œuvres la plus connue sort du lot : Master Race. Initialement scénarisée façon EC, c'est à dire script détaillé case par case, par Al Feldstein sur 6 pages, cette histoire été envisagée par Krigstein sur 12 pages. Il en a obtenu 8 et le droit de composer les pages à sa sauce. Tant mieux car son apport est dans la narration. Paru en 1955 il s'agit de l'un des premiers récits évoquant directement l'holocauste. On peut y voir, avec le recul, un peu de naiveté (un bourreau tremblant devant sa victime, alors que tant d'entre eux se la sont coulée douce bien des années) mais l'approche est intéressante, et assez subtil en fait
Plein de belles choses et d'expérimentations dans cette merveille que je vous laisse lire car là voici en entier







Pour finir, une page de Frank Miller sur Daredevil, très influencée par Krigstein et cette dernière page en particulier (Miller 'na jamais caché l'influence de cet auteur dans son travail)