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LES BALEINES SE BAIGNENT NUES : DROLE DE 1er OPUS DETONNANT

Publié le 25/04/2014 à 20:04 par lesartsausoleil
LES BALEINES SE BAIGNENT NUES : DROLE DE 1er OPUS DETONNANT

Dans une petite ville du Texas, à l'écart de la société de consommation, grandit vaille que vaille Henry. Sa mère est morte en couches en lui donnant prématurément le jour, son père a épousé l'infirmière qui a pris soin de lui quand il était encore sous couveuse et cette famille recomposée prospère à l'américaine au sein d'un foyer qu'il observe en spectateur privilégié, acteur malgré lui d'une tragédie familiale en mouvement, même si enfant, il ne perçoit pas encore les failles et les mensonges sous le vernis des apparences.

Son père, figure tutélaire de chevalier moderne, est un vendeur hors pair qui en impose, beau parleur et cavaleur patenté ayant toujours réplique à tout mais que sa part d'ombre rend néanmoins touchant; quand Vivienne, sa belle-mère adoptive lui inculque d'autres valeurs, davantage morales, faisant de lui un drôle de môme hybride. Emotionnellement chétif. Au point de se montrer à l'âge adulte incapable de relations amoureuses ordinaires, versant dans le picaresque trash à l'occasion de ses love stories successives.

Plus doué (encore que...) pour sympathiser avec un brave chien plutôt qu'avec ses contemporain(e)s, Henry est le témoin pivot de toute une série d'évènements, prétextes à faire défiler durant plus de 400 pages une sacrée collection de doux dingues et de fêlés sérieux, entre un pasteur pédophile, son général de frère à l'âme d'un rédempteur ou la nouvelle amie de sa mère, réincarnation blessée de Jeanne d'Arc avec laquelle elle s'embarque pour un périple en terre parisienne guère monotone.

Pour son premier roman, Eric Gethers (en lice pour le Prix du Meilleur Roman des lecteurs Points 2014) digresse volontiers d'un sujet à l'autre, abordant à sa manière décalée la violence, le sexe et son revers puritain made in USA, la société de consommation, la filiation et de manière plus globale ce qu'on serait tenté de qualifier pompeusement de « sens de la vie », en ayant ici en tête la définition surréaliste qu'en troussèrent les Monty Python au cinéma. Ce qu'il illustre avec un sens aigu de la dérision, pour ne pas dire du dérisoire, fort d'un style alerte et jamais lénifiant. C'est parfois assez baroque (l'épisode de l'invasion des coyotes, la description d'un microcosme sombrant dans le consumérisme), voire déroutant (les considérations sur le trafic aérien) et sans sexisme aucun, peut être davantage destiné à un lectorat masculin, les femmes n'ayant pas souvent le beau rôle au fil de ce récit totalement dépourvu de mièvrerie et donc romanesque par excellence.



Commentaires (1)

RIEUMAILHOL Claudie le 25/06/2014
C’est un roman très étrange, je dirai même complètement « déjanté », il est tantôt drôle et burlesque, tantôt sombre voire extrêmement dur, très souvent dérangeant mais en toile de fond, l’amour se décline sous toutes ses formes, l’amour familial, l’amour filial, l’amour fusionnel, l’amour égoïste, l’amour respectueux, l’amour tendre mais aussi, à l’opposé, l’amour ténébreux, l’aversion profonde, la vengeance, la perversion, que sais-je encore ?

Henry, personnage torturé, principal acteur de ce roman, semble porter en lui toute la misère du monde ; certes, il grandit au milieu d’êtres détraqués mais bien au-delà de cet état de fait, il semble de toute évidence traîner un lourd fardeau, celui de profondes mémoires ancestrales qui ne cessent de conditionner et d’entraver sa vie ; au travers de ce sombre héritage, de son mal-être, de ses échecs, de sa naïveté, de sa colère, de sa rébellion, il essaie de survivre en restant encore et toujours en quête d’amour.

En fin de compte, pour cet être bafoué par la vie, même si parfois, il nous apparaît cruel, le lecteur ne peut que ressentir un sentiment de sympathie lié à la souffrance qu’est la sienne et, finalement, au fil des pages, il a envie de le protéger, de l’aider et surtout de le voir enfin HEUREUX !

C’est un roman excessivement « fouillé », extrêmement dense, tout y est décrit avec une grande lucidité, j’ai envie de dire avec une « dure » simplicité, une décapante vérité car il est très souvent percutant, perturbant et même choquant dans ses descriptions mais, ceci dit, quel courage, quelle audace, il fallait oser !

La plume est prolixe, elle peut être ironique, acide, effroyable, effrayante mais aussi comique, tendre et réconfortante. Il s’agit là d’une belle palette de sentiments témoignant assurément d’une extrême sensibilité.

L’auteur est de toute évidence un homme extrêmement cultivé dont la connaissance et l’imagination débordante ne cessent de surprendre le lecteur – du moins, en ce qui me concerne.

Au cours de la lecture de ce roman et bien que ce soit dans un tout autre répertoire, je n’ai cessé de faire un parallèle avec notre romanesque Marcel PROUST ; des situations, des descriptions alambiquées qui suivent la spirale de l’inspiration pour raconter cette vaste comédie qu’est la Vie, de l’enfance à la maturité, qu’elle soit vécue ici ou ailleurs. Tous les ingrédients y sont présents, l’amour, l’humour, l’amitié, la haine, la cruauté, la jalousie, le désespoir, le vide de l’existence, le sentiment de l’échec...

Et puis, il y a cette envolée, cette puissance de sentiment qui lie un Père à son Fils ou un Fils à son Père, on la ressent comme une force viscérale, une énergie vitale qui, malgré les aléas de la vie, parvient à nourrir l’être et à le remplir d’un amour parental et filial inconditionnel.

En fait, bref… Tous les sentiments qui nous habitent au cours de notre existence et qui jalonnent notre chemin de Vie, des sentiments qui nous conduisent du bon au mauvais, du succès à l’échec, du bonheur au malheur, de l’euphorie à la tristesse mais, que dis-je ? Pourquoi ne pas écrire les choses d’une manière plus POSITIVE et dire : « du mauvais au BON, de l’échec au SUCCES, du malheur au BONHEUR, de la tristesse à l’EUPHORIE ».

Merci à l’auteur pour ces forts moments de lecture qui m’ont, certes, très souvent bousculée mais qui m’auront certainement permis d’un peu mieux le connaître car l’on écrit toujours avec son COEUR,

Claudie, le 25 juin 2014


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