mer merci chez histoire tube art argent paysage papier
RechercherDerniers commentairesmerci à vous. olivier barde-cabuçon
Par Anonyme, le 10.04.2023
sacrée bonne femme. la version "bad ***" de marilyn, excessive. qu'est ce qu'elle m'a plu... http://chez-ra ou
Par chez-raoul, le 13.04.2020
ça donne envie de le lire
Par Anonyme, le 09.08.2018
merci pour vos commentaires élogieux !
si je puis me permettre, vous devriez insérer des sauts de paragraphe
Par Anonyme, le 11.06.2017
many thanks for the review of my book. merci beaucoup. http://www.mil larcrime.com.c enterblog.net
Par sam millar, le 22.04.2016
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Date de création : 30.03.2011
Dernière mise à jour :
23.01.2025
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et criant de vérisme...
Les détectives privés ne sont pas vraiment légions dans la littérature populaire française, si on excepte le grandiose Nestor Burma de Léo Malet et le protéiforme Poulpe (et ses pères romanciers adoptifs successifs). Aussi peut on saluer avec enthousiasme l'arrivée dans ce paysage étique du nouveau héros créé par Jean-Pierre de Lucovich, Jérôme Dracena, flic en rupture de ban, lancé dans les eaux troubles du Paris occupé, tel un gardon au beau milieu d'un banc de brochets, mais un gardon plein d'allant, spécialiste de la savate, capable de donner du fil à retordre à tous les maquereaux et autres harengs de la place Pigalle.
Le privé est en revanche, Sherlock Holmes et Hercule Poirot mis à part, une figure incontournable de la littérature anglo-saxonne typiquement américaine. Si tout le monde connait Philip Marlowe et Sam Spade, Jérôme Dracena est plus certainement le cousin hexagonal de Toby Peters. Un tenace enquêteur goguenard, imaginé par le regretté Stuart Kaminsky, spécialisé dans des enquêtes menées à la périphérie d'un Hollywood rien moins que peu reluisant, loin des sunlights des projecteurs, avec pour clients des gloires du 7ème Art à la merci d'une floppée de scandales, telles que Errol Flynn, Judy Garland, Bela Lugosi, les Marx Brothers ou bien encore John Wayne et Charlot. Pour sa première enquête, à l'instar de Toby Peters, Dracena hérite des embarras de Mlle Léonie Bathiat, alias Arletty (Arlette pour les intimes), star du cinéma français par excellence, acoquinée avec un officier allemand et soumise à une menace anonyme sous la forme de sinistres petits cercueils livrés à domicile sans plus d'explication. Très vite, Dracena écarte l'hypothèse de la piste résistante et se plonge dans des investigations poussées qui le mènent à cotoyer la lie d'un Paris collabo pour lequel rien n'est trop beau ni trop cher en période de restrictions.
Avec sa morale anti nazie et son goût des défis, Dracena ne passe pas inaperçu dans ce milieu interlope, qui voit se fréquenter au détour de cocktails mondains, voire à l'horizontale, des vedettes du spectacle, des patronnes de bordels, les abominables séides de la Carlingue (la Gestapo française nichée rue Lauriston) et une certaine élite culturelle parisianiste, qui selon la formule consacrée, se sont tous complus dans une forme « d'intelligence avec l'ennemi » au moins aussi condamnable que les motivations des occupants eux-mêmes. Et ce d'autant que pour tous ces individus l'argent prenait volontiers le pas sur de pseudo convictions idéologiques et politiques, tous les prétextes étant bons pour s'enrichir sur le dos des minorités persécutées. C'est ce Paris des vélos taxis, des comtesses de la Gestapo (cf. sur le sujet l'excellent ouvrage de Cyril Eder paru chez Grasset), des combinards et des bobinards, du champagne coulant à flots dans les étages pendant qu'on torturait à la cave des français qui n'avaient pas renoncé à leur idéal républicain, que l'auteur évoque avec un sens du détail et de l'action qui rendent non seulement ces 250 pages plaisantes mais plausibles.
Si la fiction est de mise, tout est vraisemblable. Les situations comme les dialogues sonnent justes, entre les réparties d'Arletty qu'on croirait écrites par Jeanson, les apparitions de Carette ou de Pierre Fresnay, voire la visite chez Henri Garat (encore connu de nos jours comme le créateur du tube « Avoir un bon copain ») qui rappelle sciemment les Trois Mousquetaires (Garat comparant Dracena à D'Artagnan dans sa lutte contre la redoutable comtesse Tchernycheff, l'une des plus incroyables comtesses de la Gestapo, ex épouse de Garat et aventurière digne de Milady de Winter). On attend donc avec impatience la suite de ses aventures car les sales petites histoires de l'Histoire ne manquent pas pour alimenter la chronique nécessaire et salutaire de ces années noires. Du bon usage populaire du devoir de mémoire...