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Date de création : 30.03.2011
Dernière mise à jour : 23.01.2025
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THE YANKEE COMANDANTE OU L'OBERE DE LA REVOLUTION CUBAINE

Publié le 20/02/2015 à 22:14 par lesartsausoleil
THE YANKEE COMANDANTE OU L'OBERE DE LA REVOLUTION CUBAINE

Il était une fois un aventurier américain en mal de sensations fortes, d'idéaux à défendre et d'horizons à conquérir. Un personnage de roman par excellence que l'on croirait tout droit sorti d'un classique d'Ernest Hemingway, dans la veine de Pour qui sonne le glas. En lieu et place de la guerre civile espagnole, c'est la révolution cubaine qui sert de toile de fond au récit. Mais un récit authentique, qui ne laisse guère de place pour l'improvisation, comme déjà écrit par quelque démiurge. Et qui débute au pied d'une muraille infranchissable, un petit matin d'exécution capitale, par ce qui ressemble fort aux derniers instants d'un condamné à mort.

Mais l'histoire commence en fait au sein d'une famille américaine traditionnelle et sans histoires par la rébellion d'un adolescent qui quitte le nid pour s'en aller courir le vaste monde, échappant à un an près aux champs de bataille de la seconde guerre mondiale, s'envolant néanmoins pour le Pacifique. Mais un Pacifique pacifié. Un Japon vaincu où l'oisiveté du contingent est mère de tous les vices, surtout pour ce jeune homme remuant qui se débrouille pour mettre enceinte une autochtone avant de se rebeller contre l'autorité militaire. Et de s'engager dans une voie chaotique, truffée d'incertitudes, qui va le conduire jusque sur une autre île et sous d'autres cieux, non sans repasser par les Etats Unis pour purger une peine de prison liée à son insubordination chronique, où il fondera de manière éphémère une nouvelle famille. Avant de filer donc vers Cuba, noeud gordien bruissant de mille intrigues au crépuscule de la dictature de Batista. Un lieu interlope, truffé d'espions, de gangsters, de nervis du pouvoir et de révolutionnaires en embuscade attendant leur heure (cf. notre chronique consacrée à Cuba au temps de la mafia reine :

http://lesartsausoleil.centerblog.net/135-nocturne-a-la-havane-la-folle-saga-de-la-mafia-us-a-cuba).

C'est là que le Comandante Yankee pose ses maigres bagages, dans une zone montagneuse fort peu touristique, à l'écart des casinos de la mafia, gagnant à la force du poignet et des mollets le respect des glorieux mais démunis paysans entrés en résistance dans les montagnes insulaires. A cette époque, la CIA pas totalement convaincue par les méthodes de Batista voit encore d'un œil relativement complaisant la possible marche vers La Havane d'une bande de guerriers en quasi guenilles aux ordres d'un certain Fidel Castro. Elle ne tente donc rien pour arbitrer le conflit latent, sachant que Batista s'y entend déjà pour réprimer sauvagement les ferments de contestation qui empoisonnent son règne et menacent les intérêts mafieux dont il est en quelque sorte l'homme de paille dans un gant de fer. De barouds d'honneur en attaques de plus en plus tactiques, l'intrépide yankee prend du galon, comandante finissant par attirer l'attention de Fidel Castro et de son frère, comme de Che Guevara avec lequel il n'aura guère d'affinités.

Car il n'est pas du tout communiste, se refusant à mettre sa vie et celle de ses hommes en péril sous l'égide d'une bannière marxiste-léniniste, préférant se battre pour une conception plus démocratique de la gouvernance à venir. Ce qui lui plait au cœur de cette guerre civile qui ne dit pas son nom, c'est le sentiment puissant qu'il est là pour libérer un peuple. La lutte pour le pouvoir ne l'intéresse pas plus que les intrigues de cour, quand bien même à l'époque il est globalement en phase avec Fidel Castro (réticent à s'affirmer aussi nettement communiste que son frère et pas encore inféodé à Moscou), le traitant publiquement comme un égal une fois l'île débarrassée de son dictateur. Tout cela sous le regard plus qu'attentif de la CIA et du FBI, le Comandante effectuant quelques visites en Floride pour rencontrer des intermédiaires émargeant dans l'une ou l'autre de ces officines, au lendemain de la victoire des Castristes.

Agent double ou fidèle de Fidel ? L'opuscule le révèle au fil d'une enquête pointue en forme de réhabilitation, dont émerge également la figure admirable d'une pasionaria dont le Comandante s'éprend, s'unissant pour un éphémère meilleur ponctué par la naissance de deux enfants et malheureusement pour le pire décrit de manière poignante dans les dernières pages de cette enquête haletante signée David Grann aux méritoires éditions Allia. Dédiée à la mémoire de ce diable d'homme dont il était question que George Clooney porte la vie à l'écran. Un Yankee Comandante qui s'appelait Morgan, homonyme d'un fameux pirate des Caraïbes s'il en fût. William Alexander Morgan, grand oublié de la révolution Castriste. Et pour cause...



Commentaires (1)

URBAIN le 23/02/2015
Le destin de son épouse Rodriguez est lui aussi poignant. Ça ferait certainement un excellent film, le scénario est déjà ecrit.


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