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Date de création : 30.03.2011
Dernière mise à jour : 23.01.2025
484 articles


LES ÂMES FÉROCES, COMME UN AIR DE THOMAS H. COOK AU FÉMININ

Publié le 03/11/2024 à 15:33 par lesartsausoleil
LES ÂMES FÉROCES, COMME UN AIR DE THOMAS H. COOK AU FÉMININ

Lauréat du Prix du Roman FNAC 2024, Les Âmes Féroces de Marie Vingtras paru aux éditions de l’Olivier possède la force narrative d’un grand roman choral qui nous embarque de la première à la dernière page sans que l’on puisse supputer d’emblée vers quelles contrées l’auteure de Blizzardentend nous emmener.

Très subtilement, celle-ci tisse sa toile autour de nous en nous plongeant en guise de prologue sur une scène de crime, en plein cœur d’une petite bourgade des États-Unis, au pied du corps sans vie d’une adolescente devenue pour la shérif locale une énigme criminelle à résoudre coûte que coûte.

Au sein de cette communauté où tout le monde se connait, ou du moins semble se connaitre, pour autant que l’on sache précisément de quoi les pensées puis les actes de nos voisins se nourrissent, les ragots vont bon train, qu’ils aient trait à la vie de la victime comme à celle de cette enquêtrice lesbienne, honnie par le maire du patelin qui va dès lors tout mettre en œuvre pour qu’elle ne puisse pas briguer un second mandat d’affilée.

Laissant la parole à ses proches, le récit nous fait découvrir la défunte à travers les yeux et la voix de sa meilleure amie, avant de s’intéresser de près à l’un de leurs professeurs, vite suspecté par les autorités d’avoir un lien direct avec ce décès soudain, et pour cause.

D’insinuations en révélations, chaque chapitre apporte son lot de questionnement et de réponses alambiquées, en quête d’une vérité qui se dessine et se dérobe à mesure que l’on s’en approche, comme dans les polars d’un Thomas H. Cook passé maitre dans l’art de nous dérouter lors d’un twist final inattendu.

Ici, chacun parait porter sa part de responsabilité dans l’enchainement implacable des circonstances dramatiques débouchant sur cette mort prématurée, tous acteurs d’une tragédie prenant racine aux sources mêmes de leur intimité, contée avec style par une langue vivement inspirée au point que l’on ne se pose jamais la question de savoir si le roman est hexagonal ou importé d’outre-Atlantique.

C’est dire s’il se savoure de manière aussi haletante et émouvante qu’il est troussé, vraie réussite dont on ne sort pas plus indemne que ses personnages, ponctué cependant d’une note d’espoir puisque la promesse d’une (re)naissance y affleure malgré le poids des regrets éternels pesant sur leurs épaules.