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Sunday, May 16, 2010

Camus : il a souvent éprouvé une sorte de malaise, parfois de l'impatience, à se voir immobilisé par ses livres; non seulement à cause de l'éclat de leur succès, mais par le caractère d'achèvement qu'il travaillait à leur donner et contre lequel il se retournait, dès qu'au nom de cette perfection l'on prétendait le juger prématurément accompli. Puis, au jour de sa mort, la brusque, la décisive immobilité : elle a cessé alors de le menacer.

Maurice BLANCHOT, "Le détour vers la simplicité" (extrait), L'Amitié, Gallimard, 1971

Eric Hoppenot



Sunday, December 28, 2008

Camus wins Nobel prize

Le président du comité émet son avis : on attendait du nouveau dans la manière d'Hemingway, et "c'est arrivé avec Le Vieil Homme et la mer", paru deux ans plus tôt. Certes, il y a du cynisme et de la brutalité dans son écriture, ce qui s'accorde mal avec l'idéal Nobel, remarque Herr Österling, l'homme fort du comité. Mais il y a indéniablement une forme d'héroïsme qui le séduit. Hemingway, alors ? Ce n'est pas gagné. Herr Siwertz, un autre pilier du comité, objecte : Hemingway "n'a pas besoin d'un Nobel pour devenir célèbre ou riche". Il ajoute : "J'ai de plus en plus le sentiment que depuis trop d'années nous nous en tenons au baromètre de la célébrité."

Camus ? "Son dernier livre, L'Eté, a des pages d'une beauté classique, écrit Österling. Son nom peut être à nouveau actuel. Camus représente toujours l'une des meilleures promesses de la littérature française, et encore une oeuvre de la même qualité que La Peste mettrait sûrement sa candidature dans une position plus favorable." Comme avec Malraux, on sent que le jury Nobel n'attend qu'un "petit" effort de l'écrivain. Dans le secret du vote, Hemingway finalement l'emporte.


Le Monde on Camus's long and winding road, here.

Tuesday, August 26, 2008

how did we get here from there?

Although Albert Camus died before baby boomers took charge of the world and placed their redoubtable imprimatur on the political scene, he foreshadowed their eventual devolution in this prescient statement: "Conformity is one of the nihilistic temptations of rebellion which dominate a large part of our intellectual history. It demonstrates how the rebel who takes to action is tempted to succumb, if he forgets his origins, to the most absolute conformity. And so explains the twentieth century."

Camus was right, of course. As a baby boomer, it doesn't make me happy to say this; however, how else does one explain the "absolute conformity" (not to mention hypocrisy) of my once-rebellious generation? How else does one explain the disgraceful situation in which our country now finds itself?

We can't blame Nixon any more, although it would be fun to still kick him around. No, we have to look inward. We're the ones who created this mess. We're the ones who abrogated our political idealism and slowly but surely conformed to establishment power and corporate materialism. And we're the ones who allowed George W. Bush, a baby boomer of the worst sort, to slime his way into the presidency and bankrupt the country both economically and morally.

John F. Miglio in Counterpunch, courtesy Wood's Lot, the rest here