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vendredi 18 décembre 2015

La fracture Nord-Sud en chiffres

Voici quelques chiffres qui en disent long sur les soi-disant "bonnes intentions" de l'Occident - les membres du G-20 pour être précis - à vouloir réduire la fracture "Nord-Sud". Une enquête édifiante. A méditer.
Selon le PNUD, les 3 personnes les plus riches du monde sont aussi riches que les 48 pays les plus pauvres.
Les avoirs des 84 personnes les plus riches dépassent le produit intérieur brut de la Chine avec ses 1.2 milliard d'habitants.
Les 225 personnes les plus riches ont un revenu annuel équivalent à celui de 47% de celui des individus les plus pauvres de la planète, soit 3 milliards de personnes en 2005. Il suffirait de moins de 4% de la richesse cumulée de ces 225 plus grandes fortunes mondiales (évaluées à plus de 1000 milliards de dollars US) pour donner à toute la population du monde l'accès aux besoins de base et aux services élémentaires : soins de santé, alimentation, éducation
Selon la Banque Mondiale, la dette totale des pays en développement s’élevait à environ 2527 milliards de dollars en 2001 dont 20% de dettes privées non garanties. Ces pays remboursent chaque année plus de 200 milliards de dollars.
Les réductions ou annulations de dettes consenties aux pays du tiers-monde représentent moins de 2% de l’ensemble de leurs dettes.
L’ensemble des aides publiques au développement atteint 45 milliards de dollars par an.
L’Afrique subsaharienne dépense quatre fois plus d'argent pour rembourser sa dette que pour toutes ses dépenses de santé et d’éducation.
En réévaluant 5% de ses réserves d'or, soit 2.1 milliards de dollars, le FMI pourrait assurer l'éducation de l'Afrique subsaharienne durant 10 ans.
En vendant ou réévaluant un quart de ses réserves d'or, le FMI pourrait annuler la totalité des dettes contractées par les pays pauvres très endettés (PPTE) envers son institution.
A titre de comparaison, tant aux Etats-Unis que dans l'Union Européenne, la dette publique dépasse 5500 milliards de dollars.
Le déficit commercial des Etats-Unis bat tous les records avec 420 milliards de dollars en 2005 du fait des importations, notamment avec la Chine, alors que l'Allemagne présente un excédant à l'exportation de 80 milliards de dollars (et 14 milliards de dollars pour l'U.E.).
Dans le monde les dépenses militaires s’élèvent à 780 milliards de dollars chaque année et les dépenses en publicité atteindraient 1000 milliards de dollars (1998).

dimanche 15 juin 2014

Le scandale du marché parallèle des déchets high-tech

Nous connaissons tous le problème de l'obsolescence programmée. Un jour où l'autre l'un de nos appareils électroniques tombe en panne et se pose la question de sa réparation ou de sa mise à la poubelle.
Depuis le début des années 1990, le choix est vite fait. Pour des produits valant moins de 1000€ à l'état neuf et arrivés au terme de la période de garantie, souvent la réparation auprès du service après vente de la marque coûte soi-disant trop cher quand on ne vous annonce pas que c'est simplement impossible.
A regret, on place donc l'appareil défectueux dans un centre de recyclage et on achète un nouvel appareil, plus performant et peut-être même moins cher. Et le cycle recommence.
Même principe pour les articles démodés et amortis des entreprises. Après une vérification sommaire, certains sont mis en vente auprès du personnel. Si personne n'en veut, ils partent soit en déchetterie soit en Afrique ou en Asie s'ils sont encore en bon état où ils sont revendus pour quelques dollars.
La seconde vie de nos déchets high-tech
Du moins c'est la filière théorique que doit suivre tout produit high-tech déclassé ou mis en déchetterie et c'est ce que tout le monde croit.
Car peu de personnes ont jusqu'à présent suivi l'appareil défectueux qu'elles avaient mis en déchetterie ou dans un centre de recyclage.
Greenpeace a effectué cette expérience en Angleterre avec une vieille télévision dans laquelle ils ont placé un traceur GPS. Quelle ne fut par leur surprise de constater qu'au bout de plusieurs semaines, leur TV qui devait en théorie être recyclée via la filière du fabricant s'est retrouvée sur un marché local... au Ghana !
Greenpeace a eu de la chance de la retrouver mais doublement car si la TV avait été défectueuse, elle se serait retrouvée parmi les milliers d'autres déchets démantelés sur une décharge publique au Ghana en train de polluer les terres et les eaux !
Le reportage suivant décrit toute cette filière exploitée par nos entreprises européennes pour contourner les lois. Le constat est édifiant et consternant.
Heureusement, dans cet immense marché de dupe qui profite à des industriels sans scrupules, il y a tout de même un petit espoir, c'est la seconde vie de nos appareils high-tech : le recyclage et l'obsolescence reprogrammée.

mardi 7 juillet 2009

Namaqualand, ou quand le désert fleurit

Il existe en Afrique du Sud, au nord-ouest de la province du Cap, à environ 500 km au Nord-Ouest de Cape Town ou 5 heures de route, par 29° Sud, une région appelée le Namaqualand qui s'étend sur la façade Atlantique sur environ 225000 ha.
Cette zone proche des Tropiques est quasi-désertique et constitue l'une des régions les plus arides de l'Afrique du Sud-Ouest.
Or une fois par an, cette région désolée alternant de grandes plaines et des montagnes granitiques subit une métamorphose inattendue.
Entre le mois de juillet et septembre, des milliards de fleurs s'épanouissent, offrant au visiteur des tapis floraux aux palettes de couleurs chatoyantes qui changent de la monotonie qui règne habituellement dans ce désert.
Le spectacle est fascinant et connu de tous les botanistes et de plus en plus de touristes.
Cette région présente l'une des biodiversités florales les plus riches de la planète avec plus de 3000 espèces de plantes endémiques.
Les réserves
Pour préserver cette nature, l'Etat Sud-Africain a d'ailleurs créé trois réserves dans ce territoire :
- Skilpad Wild Flower Reserve qui s'étend sur environ 60000 ha près des montagnes de Kamiesberg Range dont le pic de Rooiberg culmine à 1700 m,
- Goegap Nature Reserve située à 15 km de Springbok qui s'étend sur 15000 ha. Elle abrite le jardin d'Hester Malan Wild Flower Garden où sont rassemblées des plantes succulentes et des rocailles. On y trouve notamment les lithops ou "fleurs-cailloux" qui ressemblent à s'y méprendre à des pierres avant de fleurir. Cette réserve abrite également 45 espèces de mammifères, près de 100 espèces d'oiseaux et environ 600 espèces de fleurs.
- Richtersveld National Park classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il couvre 160000 ha près de la frontière avec la Namibie, dans la région la plus aride du pays. Ce parc rassemble près de 30% de toutes les espèces de plantes succulentes d'Afrique du Sud (et forcément celles que vous pourriez acheter chez votre fleuriste).

*

Par quelle magie ce désert fleurit-il ? En fait, en ce lieu unique au monde survivent des plantes qui se sont adaptées aux conditions désertiques il y a 50 millions d'années.
Pour éviter de brûler sous l'ardeur des rayons du Soleil estival, les graines gorgées d'eau après la saison des pluies (juin-août avec un pic de précipitations en juin) germent dès le printemps austral sous un climat moins rude et tapissent le désert dans une explosion de mille couleurs.
Visiter le Namaqualand
Le Namaqualand bénéficie d'un climat aride mais son exposition maritime apporte des pluies en hiver (entre juin et août) dont la quantité est relativement faible (entre 4 et 25 mm ou litres/m2 par mois, contre 60 à 120 mm par mois en Europe).
Non seulement il pleut dans cette région mais il peut même y avoir des orages dans la région de Springbok.
Ce paysage est un spectacle à voir absolument mais qui ne dure que quelques semaines chaque année.
L'explosion des fleurs se produit en général entre mi-août et fin septembre mais tout dépend des pluies. 
Entre août et septembre, les précipitations moyennes sont respectivement de 23 mm et 16 mm ou litres/m2 par mois. 
Certains touristes ont visité la région fin août sans observer le tapis floral et leur frustration fut à la hauteur de leurs espérances. 
Il faut également savoir que beaucoup de fleurs s'ouvrent quand il y a du Soleil mais restent fermées quand le ciel est couvert. 
L'idéal est de consulter la météo de Springbok ou d'une ville proche et de téléphoner à plusieurs gîtes et hôtels B&B de la région en leur demander quand le désert fleurit ou s'il est sur le point de l'être et de partir dans la semaine.


Comme tout phénomène naturel, prévoir un tel événement est aussi difficile que prévoir les grandes migrations des mammifères. Aussi, à défaut de pouvoir vous y rendre sur le champ, disons que vous avez certainement plus de chances de voir cette explosion florale si vous planifiez ce voyage début septembre.
Attendez-vous à une température moyenne de 18°C avec un maximum pouvant dépasser 32°C et comptez sur la chance.

*
Enfin, si vous séjournez dans la région et aimez l'astronomie, profitez-en pour aller observer et photographier le ciel à 800 km plus au nord, dans la "Réserve de Ciel Nocturne "de NamibRand en Namibie, un sanctuaire pour les astronomes.
Vols aériens
Pour se rendre en Afrique du Sud, les destinations les plus fréquentes sont Cape Town sur la côte Atlantique qui est aussi la plus proche du Namaqualand et Durban sur la côte de l'Océan Indien.
Pour l'Afrique du Sud, au départ d'Amsterdam, Bruxelles, Francfort, Luxembourg ou Paris, la plupart des compagnies aériennes proposent des vols Cape Town ou Durban.
Selon les compagnies, il y a 1 esclade à Istanbul ou Dubaï et plus souvent même 2 escales. Le vol dure généralement 18 heures à l'aller et 19 heures au retour car le temps d'attente peut dépasser 9 heures à l'escale !
On peut également envisager un vol vers Windhoek en Namibie. Avec Air Namibia, au départ de Bruxelles avec une escale de 2 heures à Francfort, le vol dure 13.5 heures. On trouve des vols au départ de Paris mais ils durent entre 19-23 heures.
Les vols les plus "courts" sont ceux du weekend car en semaine les vols durent entre 20-24 heures en raison des longues escales. Oubliez également les petits aéroports régionaux car ils n'ont pas de correspondance dans l'heure et le vol peut durer... entre 30 et 44 heures si vous voulez être déposé près de chez vous.
En 2016, les billets d'avions A-R vers Cape Town au départ de Bruxelles sont proposés à partir de 620 € (2 escales) ou 830 € (1 escale) par personne et à partir de 998 € vers Winhoek avec 1 escale. Il y a des vols Paris-Winhoeck à partir de 968 € par personne.
Pour plus d'informations
Namaqua National Park : Tel. +0027 (0) 27 672 1948
South Africa Tourism : Tel. +0027 83 123 6789
Opodo (billet d'avion)
Météo à Springbok, Afrique du Sud.
Google Map
Hôtels et Cottage au Namaqualand (LekkeSlaap)
Langebaan Lagoon (Logements près de Postberg Nature Park, à 130 km au nord de Cape Town)
Namaqualand fin août 2013 (blog Mostly Birding)
The blooming spectacular Namaqualand wild flowers, Travel Ground.

vendredi 2 novembre 2007

Intel et Microsoft proposent un PC portable à 200$

L'agence Reuters nous informe qu'Intel et Microsoft ont annoncé avoir livré 150000 ordinateurs portables "Classmate" au gouvernement Libyen au mois d'août dernier.Le PC portable Classmate.
Modèle alternatif au laptop XO proposé par la fondation OLPC, le Classmate est également destiné aux enfants des pays en voie de développement. Le prix est d'environ 200$, et donc en concurrence directe avec le modèle XO.
Ainsi, la concurrence s'attaque aujourd'hui au tiers-monde. L'OLPC de Nicholas Negroponte se demandait depuis quelques temps pourquoi ses ventes plafonnaient à 300000 unités... elle a aujourd'hui un début de réponse ! Intel annonce qu'il livrera d'autres PC à bas prix au Pakistan et bientôt au Nigéria.
Comme quoi, il n'y a pas de petits bénéfices pour les grands constructeurs qui se font même de la concurrence sur le dos des plus pauvres ! Décidémment, ces capitalistes n'ont aucune éthique.

lundi 24 septembre 2007

Le laptop XO à 399$ : offrez-en un et achetez-en un

La fondation OLPC qui gère le projet "One Laptop Per Child", l'ordinateur portable bon marché destiné aux pays pauvres, annonce que les premières machines seront commercialisées dès Noël 2007.

Le prix n'est pas tout à fait de 100$ comme l'annonçait Nicholas Negroponte il y a deux ans, mais plutôt de... 399$, mais il comprend 2 laptops XO dont un sera envoyé aux enfants des pays en voie de développement dont les gouvernements ont signé l'accord de partenariat.
Un contrat portant sur un million de laptops XO a été validé cette semaine, a affirmé un porte-parole de Quanta Computers.
La firme taïwanaise estime être capable de produire entre 5 et 10 millions de machines par an. A ce rythme, le prix de l'OLPC pourrait bien descendre jusqu'aux 100$ annoncés, a indiqué Quanta. La firme reconnaît également qu'elle espère une légère commission sur les ordinateurs qu'elle produira. "OLPC est une organisation sans but lucratif, mais Quanta est un fabricant contractuel, une entreprise. Nous ne pouvons ne pas prendre une commission sur les portables", a déclaré son porte-parole.
La production devrait débuter en octobre, les premières unités devant être livrées début novembre. Les objectifs initiaux de production sont pour le moment de 40000 unités. Cet objectif devrait doubler, puis tripler pour satisfaire la demande.
L'offre "Give 1 Get 1" est valable à partir du 12 novembre mais ne sera proposée que durant une période limitée. Si vous avez envie de faire une bonne action, c'est le moment d'indiquer votre e-mail afin que le système vous rappelle vos bonnes intentions en temps et heure. Dans certains pays, l'offre est encouragée par une déduction fiscale.

dimanche 9 septembre 2007

Contournez la censure sur Internet avec JonDonym

Nous savons que la censure sur Internet sévit dans au moins 25 pays dont la Tunisie. Les faits ont été dénoncés par différentes ONG depuis plusieurs années dont Reporters sans Frontières (RSF), mais le gouvernement de Tunis persiste dans sa violation des Droits de l'Homme.
Le 1 avril 2007 par exemple, après les sites Internet et les blogs, l'Agence Tunisienne de l'Internet (ATI) a censuré l'accès au site DailyMotion, le pendant européen de YouTube, en bloquant la plupart des accès aux serveurs proxies et de plusieurs autres réseaux VPN sur base de leur adresse IP.


Mais à l'intention des Tunisiens, sachez qu'il existe une solution pour contourner cette censure : JonDonym alias AN.ON/JAP dont voici la page de téléchargement de l'application.
Il s'agit d'un programme qui garantit votre anonymat sur Internet en cryptant et routant votre requête à travers plusieurs proxies distribués à travers le monde.
Le système est sécurisé aussi longtemps que tous les opérateurs et autres fournisseurs d'accès ne se liguent pas contre un internaute pour essayer de l'identifier. Soyez rassuré, le risque que cela se produise est pratiquement nul.
JonDonym est disponible pour tous les environnements : toutes les versions 32 bits de Windows, toutes les versions de Mac OS et pour Linux.
Rappelons l'existence du programme Psiphon qui vous garantit également un accès libre à Internet.

lundi 27 août 2007

Découverte du plus gros diamant du monde

Le plus gros diamant du monde a été découvert le 25 août 2007 dans une mine d'Afrique du Sud, dans la province du Nord-Ouest, selon la radio publique SAfm.Les diamants...
La pierre précieuse pèse le double du poids du plus gros diamant brut du monde, le "Cullinan" (voir ci-dessous), soit environ 6200 carats (à préciser ultérieurement) ! Le diamant a été transporté à Johannesbourg sous bonne escorte.
Rappelons que la plupart des mines de diamant de ce pays appartiennent au groupe De Beers.
Espérons que le prospecteur recevra un peu plus que la prime de 1000$ habituelle, mais on peut espérer qu'il coulera des jours plus heureux.
Le Cullican
En 1905, le découvreur du Cullinan, Mr. Frederick Wells, qui était également manager de la Premier Diamond Mining Company, avait reçu une prime équivalent à 10000$ de Thomas Cullinan, le président de la société, soit plus de 200 000 dollars actualisés (tenant compte d'une inflation moyenne de 3%/an, ce qui est élevé).
A l'époque, le Premier ministre Louis Botha acheta le diamant brut pour environ 1 million de dollars, hors prix de la taille, et l'offrit au roi Edward VII en remerciement d'avoir donné une constitution à la colonie, alors appelée l'Union de l'Afrique du Sud.
Le diamant Cullican I également appelé "First Star of Africa", est le plus grand diamant taillé au monde avec un poids de 530 carats. Il orne le Sceptre des joyaux de la Couronne britannique. Le Cullican II pèse 317 carats et orne la Couronne d'Angleterre.
Rappelons que la couronne impériale britannique créée en 1937 pour le sacre du roi George VI est sertie de 2868 diamants, 17 saphirs, 11 émeraudes, 5 rubis et 273 perles.
Le Cullinan découvert en 1905 fut clivé en plus de 9 diamants de plusieurs centaines de carats.
Le Cullinan fut découvert en Afrique du Sud en 1905. Il pesait 3106 carats.
Il fut clivé en plus de 9 diamants de plusieurs centaines de carats chacun.
Les Cullican I et II ornent les joyaux de la Couronne britannique.

Le plus gros diamant taillé est le "Golden Jubilee". Il pèse 545.67 carats, soit 15.47 carats de plus que le Cullinan I. Il est de couleur jaune-brun. Sa forme de taille est rose-coussin (irrégulière). Le Golden Jubilee est monté sur la couronne impériale de Thaïlande.
Formation des diamants
Comment se forment les diamants ? Les diamants sont des minéraux constitués de carbone cristallisé (structure cubique à faces centrées) plus ou moins pur qui se sont formées à haute température (1100-1400°C) et haute pression entre 150 et 200 km de profondeur, dans les couches supérieures du manteau terrestre, il y a 900 millions à 3.3 milliards d'années.
Les diamants ont été transportés vers la surface terrestre au cours des éruptions volcaniques. On les trouve essentiellement dans des gisements de kimberlite et de lamproite.
Un diamant pur est incolore et vaut théoriquement moins cher qu'un diamant de couleur. Ces derniers doivent leur couleur subtile à la présence d'impuretés telles que l'azote, le soufre ou des métaux.
Prix des diamants
Le prix d'un brillant pur (IF) et incolore (D) de 1 carat (env. 0.2 g, diam. de 6.5 mm) vaut environ 21000 € ttc mais il peut descendre à 12000 € ttc pour un radiant.
Toutefois ces prix de vente sont purement indicatifs car tout dépend des caractéristiques de la pierre précieuse (poids, couleur, pureté, éclat, taille en croix, poli, symétrie, propriétés optiques, etc), de sa rareté comme de sa disponibilité et des stocks qui fluctuent énormément à Anvers. Par ailleurs les diamants se vendent également aux enchères.
Un diamant bleu et le diamant De Young Red de 5.03 carats.
Un diamant bleu et le De Young Red de 5.03 carats.

Le diamant le plus rare est le diamant rouge. On dénombre une dizaine de specimens pesant plus de 1 carat dont le "De Young Red". Leur rareté font exploser leur prix. Ainsi, un diamant brillant de 0.95 carats de couleur rouge (Fancy Purplish-Red) a été acheté en 1987 pour 880000$, soit 926315$ par carat, un record inégalé.
Les diamants de couleurs battent tous les records de prix, notamment ceux de couleurs bleus qui ont augmenté de 20 à 30 % de 2003 à 2005, tant la demande excède l'offre.
Lorsqu'on sait qu'un diamant de 1 carat de couleur bleue intense (Fancy Intense Blue) vaut entre 100000 et 250000$, on comprend vite l'intérêt des spéculateurs.
Mais ne vous précipitez pas à Anvers, car seulement 0.3 % des diamants de couleurs expertisés par le Gemological Institute of America (GIA) en 1998 étaient décrits avec une prédominance de couleur bleue.
Pour plus d'information, consultez les sites Diamants infos, Corporate Diamonds, Diamond Land et The World of Famous Diamonds.

jeudi 2 août 2007

Le Zimbabwé décidé à surveiller les communications

Selon des sources bien informées comme on dit, le 15 juin 2007, le Président du Zimbabwé, Robert Mugabe a signé une loi autorisant les agents de la sécurité de l'Etat à surveiller les lignes téléphoniques dont les connexions mobiles, le courrier postal et Internet.
Le Président Robert Mugabe.Les autorités disent que la nouvelle loi vise à protéger la sécurité nationale et prévenir le crime, mais les associations de protection des Droits de l'Homme craignent que cela vise à censurer la liberté d'expression et à réprimer ceux qui veulent exprimer leur différence d'opinion. Rappelons qu'Internet est déjà censuré dans ce pays.
La loi donne à la police et aux départements de la sécurité nationale, du renseignement et de la défense d'importants moyens financiers pour intercepter les télécommunications et prévoit la création d'un centre de surveillance.
La poste, les sociétés de télécommunications et les fournisseurs d'accès à Internet sont priés de s'assurer que leurs "systèmes sont techniquement capables de soutenir des interceptions légales à tout moment".
Les critiques ont jugé que la loi est un stratagème du gouvernement pour lui permettre d'identifier les opposants, à un moment où la politique de Mugabe subit une critique croissante de la part des gouvernements occidentaux.
Un pays au bord de l'effondrement absolu
Cette politique arrive au pire moment pour la population qui survit déjà dans un pays vagabond, dans lequel les structures économiques et l'Etat sont proches de l'effondrement absolu.
Le dollar américain s'échange officiellement contre 252 $ZWD, mais vaut près de 143000 $ZWD au marché noir, soit 567 fois plus !
Le taux d'inflation atteint des records : 1593% par an ! L'inflation fut de 2200% en mars 2007 ! Le coût de la vie a augmenté de 129% entre mai et juin 2007 ! 2 litres d'huile de cuisine coûtent 400000 dollars zimbabwéens, à peine 2.8$, moins de 1.5 €. Or la devise américaine s'échange officiellement contre 252 $ZWD mais vaut près de 143000 $ZWD au marché noir, soit près de 567 fois plus ! Au taux de change officiel, 1 € vaut 348.24 $ZWD et reste une devise appréciée des hommes d'affaires.
Le taux de chômage atteint 80%, il y a des pénuries permanentes de nourriture, de carburant et les banques sont à court d'argent. Aujourd'hui le pays survit grâce à l'aide internationale. Il y a des lignes de crédits pour tous les biens.
Depuis que le Zimbabwé, ancienne Rhodésie du Sud, a acquis son indépendance du Commonwealth en 1980, Mugabe agit en véritable despote. Mugabe refuse tout dialogue à propos des controverses politiques comme l'expropriation forcée et sans compensation des fermes des propriétaires blancs pour les redistribuer aux noirs, qui a provoqué la ruine de l'économie, l'amnistie permanente accordée aux militaires et aux membres du gouvernement, et qui attribue les bouleversements socio-économiques de son pays aux sanctions occidentales !
Bienvenu au Zimbabwé !

vendredi 13 juillet 2007

Le premier vaccin efficace contre le paludisme

Pour la première fois, un vaccin contre le paludisme, également appelé la malaria ou fièvre des marais, a fait la preuve de son efficacité, apportant un réel espoir pour l'Afrique. Le moustique, dont la femelle est vecteur du paludisme (la malaria ou fièvre des marais).
L'étude, publiée dans la revue médicale "The Lancet" a porté sur 2022 enfants, âgés de 1 à 4 ans, du sud du Mozambique. Les résultats sont impressionnants: le vaccin qui s'attaque au Plasmodium falciparum, la seule forme létale du paludisme sur les quatre existantes, protège 45% des enfants contre l'infection et 30% d'entre eux contre la forme bénigne du paludisme; quant aux formes sévères de la maladie, elles sont évitées dans près de 60% des cas !
Les essais cliniques ont été réalisés par Joe Cohen, inventeur du vaccin RTS,S/AS02A contre le paludisme et vice-président du département Recherche et développement des vaccins pour les maladies émergentes et le VIH chez GlaxoSmithKline Biologicals (GSK) installé à Rixensart, en Belgique.
"Nous n'étions encore jamais parvenus à une telle efficacité", assure Joe Cohen. Jusque-là, en effet, les scientifiques se heurtaient à des difficultés méthodologiques considérables; cette fois, ils sont partis d'un fragment de protéine du parasite qu'ils ont adapté afin de l'intégrer au vaccin. Administré à trois reprises, il induit la production d'anticorps capables de neutraliser le parasite. Ainsi, ce dernier est éliminé soit dès son entrée dans l'organisme, soit dans les cellules du foie où il se développe. Cela pendant six mois et peut-être plus encore.
Ces six mois de protection sont essentiels, tant les conséquences de cette maladie sont à la fois sanitaires et économiques. "Dans les zones endémiques, 40% des lits d'hôpitaux sont occupés par des enfants qui présentent ces formes graves du paludisme", explique Joe Cohen. D'autres essais cliniques seront encore nécessaires pour s'assurer que les enfants de moins de 1 an tolèrent bien le vaccin aussi. Car le but des médecins est de l'administrer aux nourrissons au même moment que les autres vaccinations. Malheureusement, cela prendra du temps. Les enjeux financiers sont considérables. Et les financeurs, publics ou privés, n'ont pas encore tous répondu favorablement.
Si tout se passe comme prévu, le vaccin pourrait être disponible sous licence dès 2011-2012. La nouvelle usine GSK de Belgique devrait commencer à fournir chaque année des millions de doses destinées à des enfants de plusieurs pays parmi les plus pauvres d'Afrique.
Les enjeu du vaccin
Alors que le monde célèbre cette semaine la Journée de lutte contre le paludisme en Afrique, il est nécessaire de comprendre l'avancée que représente peut-être ce vaccin mais également les défis auxquels nous sommes toujours confrontés.
Document UNICEF.Le paludisme constitue de nos jours un véritable fléau sanitaire dans les pays tropicaux. Non diagnostiqué ou mal soigné, il peut provoquer des complications surtout chez les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Le paludisme est une maladie parasitaire endémique. Il est transmis par un moustique, l'anophèle femelle. On estime à plus de deux milliards le nombre de sujets exposés dans le monde. En Afrique, le paludisme tue entre un et trois millions de personnes chaque année, principalement de jeunes enfants. Il est l'une des principales causes de mortalité infantile.
Il prive aussi l'Afrique de ressources essentielles à son développement : près de 12 milliards de dollars dépensés chaque année en frais de santé et en productivité perdue, soit environ l'équivalent de l'aide internationale destinée annuellement à l'Afrique !
Pour plus d'information, consultez l'article de presse de Joe Cohen publié par GSK. Notons que Joe Cohen et ses collègues ont déjà publié plusieurs articles sur le sujet dans "The Lancet" (Cf ces références). Consultez également les archives du forum E-MED consacré aux médicaments essentiels.

mercredi 11 juillet 2007

Le prix de la vie se négocie pour la Justice libyenne

Rappelez-vous. En 1999, cinq infirmières bulgares (Kristiana Valtcheva, Nassia Nenova, Valia Tcherveniachka, Valentina Siropoulo et Snejana Dimitrova) ainsi que le médecin palestinien Achraf Joumaa Hajouj furent emprisonnés en Libye après avoir soi-disant délibérément contaminés 483 enfants avec le virus du SIDA.Les 5 infirmières bulgares et le médecin palestien prisonniés en Libye depuis 1999.
Condamnés sans preuves
Or, au cours de leur procès en 2004, les infirmières et le médecin ont dénoncé que leurs dépositions avaient été extorquées sous la torture. Les policiers responsables ont reconnu les faits devant un procureur libyen. De plus, l'hôpital concerné manquait totalement d'hygiène.
Des experts scientifiques tels que le Pr Luc Montagnier, qui a découvert le virus du SIDA, ont témoigné à leur procès, démontrant que des enfants avaient été contaminés avant l’arrivée des infirmières bulgares et du médecin palestinien, désignés comme boucs émissaires.
L'infirmière Snejana Dimitrova par exemple, est partie en août 1998 vers l’hôpital de Benghazi, une ville située au nord-est de la Libye. Dans ses lettres à sa famille, elle exprime très vite sa solitude, et aussi un malaise : "On vient de me transférer dans le service des enfants malades du SIDA. Ce n’était pas prévu. J’ai une sensation étrange…" Le 9 février 1999, sans motif et sans la moindre preuve, les 5 infirmières et leur médecin furent capturés et emprisonnés en attendant leur procès.
Kadhafi reçu à la Commission européenne
Entre-temps, après 15 ans de rupture, le 27 avril 2004, le Colonel Kadhafi rendit officiellement visite à Romano Prodi, président de la Commission européenne et salua ensuite le Gouvernement belge.
Après 15 ans de rupture, visite officielle du Colonel Kadhafi auprès de la Commission européenne le 27 avril 2004. Il sera reçu par Romano Prodi et ensuite par le Gouvernement belge.Ami de longue date de Kadhafi, Romano Prodi qualifia les résultats de son entrevue de "progrès remarquables" : la reconnaissance de la responsabilité de Tripoli dans l’attentat contre l’avion de la Pan Am au-dessus de Lockerbie (270 morts en 1988), la renonciation à tout programme d’armes de destruction massive, l’ouverture de ses portes aux inspecteurs en nucléaire et la clôture, avec la France, du dossier d’indemnisation des victimes de l’attentat contre le DC-10 d’UTA au-dessus du Niger (170 morts en 1989).
Malgré ce climat soi-disant cordial, cela n'empêcha nullement la Justice libyenne de confirmer son verdict. Les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien furent condamnés à mort en mai 2004, peine confirmée en appel le 19 décembre 2006.
Les scientifiques écrivent à Kadhafi
Devant la tournure des événements, en novembre 2006, 114 lauréats du prix Nobel écrivirent une lettre ouverte au chef d'Etat libyen, le Colonel Mouammar Kadhafi, pour lui demander de prendre en compte les preuves scientifiques dans cette affaire et soulignant la nécessité d'un procès équitable. En vain.
Les 5 infirmières bulgares et leur médecin palestien prisonniés en Libye depuis 1999.Suite au verdict révoltant, le 19 décembre 2006, l'Université britannique d'Oxford réagit à la condamnation à mort des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien, soulignant qu'une étude réalisée par ses chercheurs et notamment des preuves moléculaires avaient exclu leur responsabilité dans la contamination soi-disant délibérée des enfants libyens par le SIDA. L'étude conduite par des chercheurs du département de zoologie de l'Université d'Oxford, associés à plusieurs universités européennes, fut publiée dans le magazine "Nature" le 6 décembre 2006.
Thomas K. Leitner, généticien et épidémiologiste moléculaire au Laboratoire de Los Alamos (LANL) du Nouveau Mexique, fournit des preuves appuyant le fait qu'au moins 30 cas de SIDA sont apparus depuis 1991 suite à des actes médicaux (chirurgie dentaire, etc) réalisés aux Etats-Unis, en France et ailleurs, confirmant l'article d'Oliveira selon lequel "des preuves indubitables démontrent que le déclenchement [du SIDA en Libye] avait commencé avant que les accusés aient commencé [leur travail]", une opinion partagée par tous les experts que le magazine "Nature" contacta.
Négociation du prix de la justice
On l'aura compris, le Colonel Kadhafi a dès le début considéré cette affaire comme une partie de jeu d'échec, avançant ses prisonniers innocents comme des pions sur l'échiquier international.
Malgré le fait accompli, devant le scandale que souleva cette affaire, les diplomates ainsi que l'Union européenne n'ont pas voulu baisser les bras. Début janvier 2007, l’Union européenne accrût sa pression sur la Libye afin qu’elle libère les infirmières et le médecin condamnés à mort, leur détention se transformant en un calvaire pour les victimes autour d'un mensonge qui avait trop duré.
Ainsi que le disait la fille d'une infirmière prisonnière, "la dernière fois que j’ai vu ma mère à Tripoli, dans sa prison, il y a huit mois, elle n’en pouvait plus. C’était une femme forte, avant… Elle était joyeuse, tendre. Mon enfance a été très belle. Ma mère me manque tellement !"
Le 24 janvier 2007, le Colonel Kadhafi exigea non seulement que les enfants prétendument contaminés par le SIDA soient indemnisés, mais également que les infirmières soient échangées contre l’un des auteurs de l’attentat de Lockerbie. L'Europe refusa de céder au chantage mais négocia en secret une autre solution.
Les 5 infirmières bulgares et leur médecin palestinien au cours de leur procès en 2006.Le 29 janvier 2007, le fils aîné du dirigeant libyen, Seif Al-Islam Kadhafi, confirma que Tripoli avait proposé à Berlin et Paris un plan de libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien à condition que les familles des victimes du SIDA soient indemnisées. Il a souligné "l'importance de l'établissement d'un dialogue entre les familles et des représentants européens", notamment par des visites en Libye de "parlementaires européens, ministres des Affaires étrangères, diplomates et experts".
Jack Lang ira en Libye en avril 2007 tandis que le 6 mai 2007, le président Sarkozy déclara haut et fort au cours de sa première allocution présidentielle que "la France sera du côté des opprimés du monde : elle n'abandonnera pas les femmes condamnées à la burqa, elle n'abandonnera pas Ingrid Betancourt, l'otage franco-colombienne détenue en Colombie depuis 2002, et les infirmières bulgares condamnées à mort en Libye".
Une justice sans appel
Malgré ces élans de solidarité et la volonté européenne de mettre fin à cette détention calomnieuse et cette parodie de justice, le 11 juillet 2007, la Cour suprême libyenne a confirmé les peines de mort pour les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien pour propagation du virus du SIDA.
Toutefois, la Fondation Kadhafi, l'association caritative présidée par le fils du colonel Kadhafi, a confirmé le 10 juillet l'accord de compensations financières qui pourrait permettre de régler définitivement cette affaire. La plus haute instance judiciaire libyenne se réunira le 16 juillet, a annoncé le ministre libyen des Affaires étrangères. Le "Conseil supérieur des instances judiciaires va se réunir lundi et il revient à cette instance politique d'annuler ou de commuer le verdict prononcé aujourd'hui par la Cour suprême", a déclaré à la presse Abdel Rahmene Chalgham, général et ministre libyen des relations extérieures et de la coopération internationale.
Il y a tout lieu de croire que la condamnation à mort sera commuée voire annulée. Des bruits de couloirs parlent déjà de commuer la condamnation en peine de prison dans le pays d'origine des condamnés et d'un dédommagement de 10 millions d'euros par enfant.
Le double jeu de l'Europe
Mais ce que ne dit pas la presse c'est que l'Europe joue un double et sale jeu dans ce dossier. Malgré ce que dit Romano Prodi, nous savons tous de triste mémoire que le Colonel Kadhafi n'a pas changé; il négocie toujours le prix de la vie pour asseoir son autorité. Les flux d'immigration vers l'Europe.Et l'Europe n'a rien trouvé de mieux que de saluer ce tyran en gage d'approbation ! A se demander pourquoi...
Pourquoi ? Car l’Europe a besoin de Tripoli pour avancer sur plusieurs dossiers : la lutte contre l’immigration clandestine, comme on le voit très bien sur la carte présentée à droite, le processus de paix au Moyen-Orient, des projets de haute technologie (nucléaire notamment) et pourquoi pas sur des projets secrets (militaires).
De son côté, ainsi que le soulignait le ministre libyen de l’Economie et du commerce, Abdel Qader Khair, dans les colonnes du journal économique "Handelsblatt" en avril 2004, Tripoli aimerait "importer à nouveau de la technologie avancée, [...] plus important pour nous que l’embargo sur les armes". En annexe, l'Union européenne et Tripoli travaillent également sur un projet visant à inclure éventuellement la Libye dans les programmes euro-méditerranéens.
Dans ces conditions où tout se négocie en secret voire sous la table, comment voulez-vous que l'Europe condamne Tripoli ? Ce n'est pas envisageable ni économiquement ni politiquement. Une fois de plus, l'argent n'a pas d'odeur.
Dénouement
Le 18 juillet 2007, les 5 infirmières et leur médecin ont vu leur condamnation à mort commuée en peine de prison à vie. Ils seront extradés vers leur pays d'origine. Selon les accords signés entre Tripoli et Sofia, les infirmières purgeront leur peine de prison en Bulgarie. En contrepartie, l'Europe a versé environ 1 million de dollars à chaque famille d'enfant contaminé par le SIDA. Mais selon Angela Merkel, officiellement l'Europe n'a rien payé en dédommagement, elle a simplement fourni une "assistance technique" à la Libye. Natürlich Angela, natürlich.
Le 24 juillet, les infirmières bulgares et le médecin palestinien ont été libérés de prison et sont arrivés en Bulgarie. Après 8 ans de détention en Libye, ils ont été graciés par décret du Président bulgare Gueorgui Parvanov. Enfin, il y a une justice dans ce monde !
A présent, les victimes sont en droit de porter l'affaire en justice et demander un dédommagement à la Libye pour les tortures et les préjudices subis. Le feront-elles ? Rien n'est moins sûr.
Dernières révélations
Ainsi que nous l'avons évoqué, l'Europe n'est pas insensible aux contrats libyens et n'a pas dit toute la vérité sur les conditions de libéralisation des infirmières.
Le 1 août 2007, Seif el-Islam Kadhafia, le fils du colonel Kadhafi, a affirmé qu'un contrat d'armement avec la France et une décision de justice en Grande-Bretagne sur un ancien agent libyen avaient joué un rôle important dans la libération des infirmières bulgares et du médecin détenus en Libye.
Arrivée des infirmières bulgares à Sofia le 24 juillet 2007. Document AFP. Or, le Président Nicolas Sarkozy a toujours affirmé, et encore le 1 août, qu'il n'y avait eu "aucune" contrepartie à ces libérations. Mais visiblement, malgré les questions pressantes des journalistes, il ne voulait pas s'étendre sur le sujet.
A mon avis, le chef d'Etat joue un double jeu. Il n'est pas normal dans une démocratie comme la France que le Président, comme son ministre des Affaires Etrangères, ne soient pas transparents sur cette affaire. Les sénateurs comme les partis d'opposition ne vont sûrement pas apprécier cette attitude.
Nous savons déjà que Paris et Tripoli ont conclu le 25 juillet 2007 un mémorandum sur un projet de fourniture d'un réacteur nucléaire civil permettant la désalinisation de l'eau de mer, ainsi qu'un accord dans le domaine militaire, lors d'une visite à Tripoli du Président Sarkozy au lendemain de la libération des infirmières.
Selon les propos du fils du numéro un libyen, Seif el-Islam Kadhafi, publiés par "Le Monde", le "coeur du sujet" entre Paris et Tripoli n'est pas ce projet nucléaire, mais "l'affaire militaire", à savoir l'achat "à la France des missiles antichar Milan, à hauteur de 168 millions d’euros" et "un projet de manufacture d’armes", a déclaré le fils du numéro un libyen, qui dirige la fondation Kadhafi et qui fut un acteur-clef de l'accord sur la libération des infirmières.
Rappelons qu'en 2004, un embargo européen sur les ventes d'armes à la Libye a été levé, mais selon le fils du colonel Kadhafi, "un embargo non dit persistait contre mon pays".
Puis il y a la question du retour en Libye d'un ancien agent libyen, Abdel Basset Ali al-Megrahi, emprisonné en Grande-Bretagne pour l'attentat de Lockerbie (Ecosse) qui avait fait 270 morts en 1988. "Nous allons bientôt avoir un accord d’extradition avec le Royaume-Uni", dit le fils du dirigeant libyen. Les autorités britanniques n'ont tout d'abord pas fait de commentaire puis ont démenti cet accord.
Seif el-Islam Kadhafi affirme à nouveau "qu’aucun argent libyen" n’a été versé aux familles des enfants, qui ont reçu au total 460 millions de dollars. "Ce que je peux dire, c’est que les Français ont arrangé le coup. Les Français ont trouvé l’argent pour les familles. Mais je ne sais pas où ils l’ont trouvé", dit-il, refusant de confirmer une intervention du Qatar.
En effet, dès la libération des infirmières bulgares, la France et l'Union européenne avaient remercié le Qatar pour son intervention "humanitaire", tout en refusant de préciser le rôle de l'émirat...
L'argent n'a pas d'odeur
Le roi dollars sera toujours le bienvenu dans des négociations humanitaires...Ainsi que nous le disions voici plusieurs semaines, tout ceci confirme que même en démocratie, l'argent n'a pas d'odeur; tout est bon pour faire du commerce, même négocier le prix de la vie ! Il n'y a aucune transparence non plus envers le pouvoir exécutif.
C'est répugnant et cela démontre que la diplomatie se fout royalement des droits démocratiques fondamentaux et de la morale quand l'économie, la politique et peut-être la raison d'Etat s'en mêlent. Dans cette affaire, la libération des infirmières n'a été qu'un prétexte pour mieux faire passer des contrats sensibles dans l'opinion publique.
Si la même situation avait concerné des membres d'une ONG d'un petit pays perdu en Asie ou en Afrique, les médias n'en auraient pas parlé et ils auraient été condamnés à mort, comme on l'a vu récemment avec l'assassinat d'un Coréen par les Taliban.
Cette Europe des nantis et cette France sans éthique me dégoûtent. Leur attitude respective n'est pas à l'image de l'institution ou de l'Etat intègre et transparent qu'attendent les citoyens.

dimanche 17 juin 2007

Vers un accord de paix au Darfour

Situé à l'Est du continent africain, le Soudan est sous l'emprise de l'un des régimes les plus sanglants du monde. La région du Darfour située au nord et au nord-ouest du Soudan est victime d'une véritable épuration ethnique que le monde entier semble ignorer.
Histoire d'une dictature arabe esclavagiste
Rappelons que le gouvernement soudanais est issu d'un coup d'Etat qui a installé au pouvoir une tendance arabe qui représente à peine 10% des suffrages. Ce pouvoir illégitime est une dictature islamique où prévaut la Charia, qui est la cause essentielle des conflits entre le nord et le sud du pays.
Le gouvernement de Khartoum n'a jamais voté les lois punissant l'esclavage des Noirs ni même discuté de leur émancipation. En 1980, le gouvernement chercha même à légaliser cette pratique par des lois islamiques. Les juristes (uléma, les docteurs de la loi, en fait des théologiens musulmans) ont considéré que l'esclavage n'était pas interdit sur base religieuse mais que son abolition était de la compétence du gouvernement à condition que les propriétaires soient dédommagés pour la perte subie. A ce jour personne n'a jamais sollicité de compensation.
Rapidement, le gouvernement de Khartoum théorisa le concept d'infériorité des "africains noirs" par rapport aux arabes, le terme "nègre" ayant même été remis en service pour l’occasion, la question du droit des "noirs" à vivre au Darfour étant alors ouvertement posée.
Depuis la découverte de pétrole et de gaz dans le Sud-Soudan en 1983, ce pays reste très instable et en proie à d'incessantes guerres tribales. Le régime de Khartoum a fait assassiner près de 2 millions de personnes des populations chrétienne et animiste de cette région, ce qui provoqua l'exode de plus de 4 millions de personnes et donna naissance à plus de 500000 réfugiés !
En 1987, le Congrès Arabe décréta la "suprématie arabe", attribuant à la population arabe la mission de "créer la civilisation dans la région". En 1991, un nouveau code pénal légalisa l'esclavage des populations noires tandis que la justice légitima l'extermination des tribus Nubas en 1990. Enfin, en 1999 le Président el-Bashir dissout l'Assemblée Nationale et déclara l'Etat d'urgence.
Depuis février 2003, la population vivant dans la région du Darfour est victime d'un génocide qui a déjà tué 300000 personnes, y compris des femmes et des enfants, dans l'indifférence totale des grandes nations. Un projet d'unification et de constitution ont été proposés voici quelques années, mais la guerre civile a empêché tout rapprochement des belligérants.
Les milices Janjawids (des arabes) alliées du gouvernement soudanais de Khartoum, s'appuient toujours sur les tribus musulmanes arabisées pour massacrer les tribus musulmanes "africaines" vivant dans l'ouest du pays.
Utilisant une méthode traditionnelle d'oppression, le régime de Khartoum orchestre la famine des populations du Darfour et le silence autour des massacres en expulsant les ONG et les journalistes de son territoire.
Aujourd'hui, 2.5 millions de personnes ont été déplacées de cette région comptant 6 millions d'habitants. Depuis le début des conflits, quelque 10000 personnes meurent chaque mois au Darfour !
Vers un accord de paix
En janvier 2005, le gouvernement et les forces rebelles du Sud ont signé un accord de paix mettant fin à un conflit qui aura duré 20 ans. Mais le Darfour a été le grand oublié de ces négociations de paix. Pour Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'ONU, le Darfour est "l'enfer sur terre".
Comment arrêter ce génocide ? Seule l'intervention des Casques bleus de l'ONU permettrait de contrôler le territoire et de mettre fin au génocide des populations civiles du Darfour tout en protégeant les membres des ONG.
Alors que le projet semblait s'enliser après l'échec des négociations entamées par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner le 13 juin 2007, ce 17 juin, Karthoum a accepté que l'ONU commande et contrôle la force de maintien de la paix qui doit être déployée au Darfour.
Au terme de plusieurs mois de négociations, Khartoum a accepté le principe du déploiement d'une force multinationale de 20000 hommes, mais insistait pour que le commandement revienne à l'Union africaine, alors que l'ONU est réticente à financer une opération qu'elle ne contrôle pas.
Pour la première fois dans l'histoire du Darfour, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Lam Akol a accepté l'accord proposé par l'Union africaine et les Nations Unies sans condition, ou du moins à la seule condition qu'il n'y ait pas de sanctions.
Dernières nouvelles
Le 1 août 2007, le Conseil de Sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité la résolution 1769 (draft S/2007/468) qui autorise le déploiement d'une force internationale "hybride" UA-ONU baptisée MINUAD, au Darfour, l'autorisant à utiliser la force si nécessaire pour protéger son personnel, l'aide humanitaire et les civils le cas échéant.
Ce contingent comprendra environ 24000 hommes (19555 soldats et 3772 policiers au maximum), faisant essentiellement partie de la force de l'Union africaine, cette dernière ayant souhaité gérer elle-même ses affaires. L'Union européenne et plusieurs pays d'Europe ont également proposé leur aide. Le Soudan a accepté la résolution.
La MINUAD sera déployée sur le terrain mi-2008. L'opération coûtera 2 milliards de dollars. Reste à présent à voir si le Gouvernement soudanais respectera l'accord. A force de négociations, on peut espérer la fin de la guerre civile au Soudan.