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jeudi 5 décembre 2013

Nelson Mandela est mort (1918-2013)

Nelson Mandela, héros de la lutte contre le régime raciste d'Apartheid et premier président noir de l'Afrique du Sud démocratique, est mort jeudi 5 décembre 2013 à l'âge de 95 ans, a annoncé le chef de l'Etat Jacob Zuma à la télévision.
"Madiba" Nelson Mandela.
"L'ex-président Nelson Mandela nous a quittés (...) il est maintenant en paix. La Nation a perdu son fils le plus illustre", a déclaré le président Zuma lors d'une intervention en direct peu après 21h30 GMT.
Nelson Mandela avait été hospitalisé pendant trois mois en milieu d'année suite à une rechute d'une infection pulmonaire notamment. Il avait ensuite été ramené chez lui, dans sa maison de Johannesbourg qui avait été équipée médicalement.
Leader de l'ANC et du combat des Noirs contre la ségrégation de l'Apartheid qui régna entre 1948 et 1994, luttant en faveur de la liberté du peuple, Nelson Mandela a passé 27 ans de sa vie en détention, dont 18 ans dans l'enfer de la prison de Robben Island à casser des cailloux.
Libéré en 1990, le plus célèbre prisonnier politique du monde devint quatre ans plus tard le premier président noir démocratiquement élu d'Afrique du Sud.
Le décès de Nelson Mandela a suscité une grande émotion dans le monde entier tant ce qu'il représente touche aux aspirations de tous les hommes et aux fondements même de notre société.

Le peuple sud-africain n'oubliera jamais qu'il doit sa liberté à Madiba. Document AFP.
Rappelons-nous le combat de Nelson Mandela. Retournons sur les traces de cet homme hors du commun qui lutta toute sa vie contre toutes les formes d'injustices et d'oppressions pour comprendre combien son parcours fut exemplaire et une source d'inspiration.



Au terme de son mandat politique et son droit à une retraite bien méritée, Nelson Mandela rappelle que son action se poursuit à travers les trois fondations qu'il créa afin de continuer à combattre toutes les formes de ségrégation, à encourager la lutte contre le Sida, venir en aide aux enfants orphelins et handicapés et aider les jeunes à acquérir les compétences nécessaires au développement de l'Afrique du Sud.

"Asimbonanga" (Nous ne l'avons pas vu) avec Nelson Mandela en 1999.

Dernières nouvelles
Un hommage public au cours duquel furent invités tous les chefs d'états et personnalités du monde eut lieu le 10 décembre 2013 au Soccer City Stadium de Soweto. Parmi les orateurs, on entendit Winnie Mandela, ses enfants, Andrew Mlangeni, le président Barack Obama et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon parmi d'autres personnalités qui ont souligné le combat et les valeurs de Nelson Mandela.
Nelson Mandela sera inhumé le 15 décembre 2013 à Qunu, le village de son enfance.
Pour plus d'informations
Ubuntu ou le combat de Nelson Mandela, (sur le site LUXORION)
Un long chemin vers la liberté, Nelson Mandela, 1994 (sa biographie)
Nelson Mandela Foundation

jeudi 5 septembre 2013

Mercedes ne cautionne pas tous les doubles sens

La publicité suivante a été soumise par des étudiants à Mercedes-Benz qui ne l'a pas approuvée en raison de la métaphore douteuse.


Cf. la version longue et HD de cette vidéo sur Youtube.
Que ce soit au 1er degré (l'accident fatal) ou au 2eme degré (le danger du nazisme), il me paraît normal que Mercedes ne la cautionne pas. Elle ne me donne pas envie d'acheter ce véhicule et le message même décliné sur le ton de l'humour noir ne valorise pas l'image de la marque.
Ceci dit cette pub est très bien faite.

dimanche 5 février 2012

Guéant : "Toutes les civilisations ne se valent pas"

"Toutes les civilisations ne se valent pas". Cette petite phrase prononcée samedi par le Ministre de l'Intérieur français Claude Guéant et réitirée ce dimanche a déclenché une vive polémique, et à juste titre !
Récupérant les propos racistes du FN, ce ministre UMP soit-disant responsable et défenseur des droits de la République n'est pas à sa première phrase raciste...
Ecoutez sa réponse ci-dessous, elle confirme le caractère xénophobe de ce politicien. Ce personnage indigne n'a rien à faire dans un gouvernement démocratique défenseur des droits universels ! Honte sur vous monsieur Guéant. Démissionnez avant qu'on vous jette du haut de votre piédestal ! Je vous classe parmi les personnages infréquentables.


(c)  RTL.fr

vendredi 12 octobre 2007

Les Néo-Nazis s'attaquent à la Franc-Maçonnerie

Le mouvement d'extrême-droite et Néo-Nazi français Sang et Honneur (S&H) qui propage les idées fascistes et racistes du mouvement "White Power", s'en prend à la Franc-Maçonnerie dans un article intitulé Qu'est-ce que la Franc-Maçonnerie ? publié le 12 octobre 2007 sur son site web.
Rappelons que S&H estLes deux principaux symboles de la Franc-Maçonnerie. un groupuscule de "boneheads", raciste et nationaliste, issu du mouvement Skinhead qui a été combattu par les Redskins ou Rashs, des mouvements d'extrême gauche.
Si une personne tolérante et humaniste ne fait généralement pas attention aux idées véhiculées par ces groupes extrémistes, il est en revanche nécessaire de les surveiller car nous savons de triste mémoire ou d'expérience à quel genre de régime totalitaire peuvent nous conduire les milieux nationalistes.
A l'instar de la propagande et de toutes les idées antimaçonnistes, cet article franchement raciste recense toutes les rumeurs, les clichés, fait des amalgames, confond et cite les lieux communs les plus naïfs à propos de la Franc-Maçonnerie. Bref, ils affirment beaucoup de choses mais sans connaître leur sujet. Rien qu'à ce titre, cet article souligne l'intolérance "bête et méchante" de l'extrême-droite.
Leur premier assertion est déjà fausse et cela ne fait qu'embellir et se contredire dans la suite du document tout juste digne d'un militantisme imbécile. Finalement à court d'arguments, les rédacteurs citent des faits qui remontent à plus de cent ans, comme si la société était restée figée et n'avait pas évoluée.
Voyez plutôt les griefs qu'ils portent à l'encontre de cet Ordre. Même si vous ne connaissez pas cette société plutôt discrète, vous reconnaîtrez facilement les idées préconçues de S&H :
- la Franc-Maçonnerie est une secte religieuse
- cette secte satanique rêve de la destruction totale, violente, de l’Eglise Catholique Romaine
- on doit à la Franc-Maçonnerie la devise "liberté, égalité, fraternité"
- on retrouve l'emblème de la secte sur le billet américain
- les socialistes et les frères maçons ont des affinités et des liens très étroits
- la Franc-Maçonnerie est à l'origine des meurtres, magouilles et participe à toutes les affaires véreuses
- ils sont partout : politique, justice, économie, médias, éducation
- l’esprit maçonnique a toujours enfanté l’esprit révolutionnaire
- les Maçons occupent la majorité des postes politiques
- les Maçons sont à l'origine de la création de la monnaie unique, l'Euro
- l'obligation de voter est prescrite par le Grand Maître
- la Franc-Maçonnerie aide financièrement des sectes cousines telles que l'Eglise de Scientologie et les Témoins de Jéhovah
- la Franc-Maçonnerie tisse des liens avec les réseaux internationaux de pédophilie
- les Francs-Maçons sont portés sur la totale liberté sexuelle voire l'inceste
- la Franc-Maçonnerie incite à la débauche via, notamment, les médias, etc, etc.
A se demander comment l'hébergeur américain cautionne de tels propos. Les internautes peuvent toutefois déposer une plainte en remplissant un DMCA.
Il va de soi que cette littérature ne vise qu'à provoquer le lecteur et développer son sentiment raciste et xénophobe envers les étrangers et toute association intellectuelle qui aurait des visées démocratiques et humanistes.
A ce titre, il est notoirement connu que la Franc-Maçonnerie veut jouer un rôle dans la cité à travers les actions de ses membres qui tentent chacun à leur niveau de s'améliorer sur le plan personnel tout en défendant la démocratie et les Droits de l'Homme contre les idées véhiculées par ces associations extrémistes et racistes parmi d'autres objectifs.
Dernière nouvelle
20 octobre 2007 : Il n'a pas fallut deux semaines pour que le site "Sang et Honneur" soit supprimé du serveur américain WordPress. Suite à des plaintes d'internautes ou décision des auteurs, peu importe. Il a une chance de moins de propager ses idées ultranationalistes et xénophobes. Leurs auteurs n'ont pas leur place en démocratie, si ce n'est dans un camp disciplinaire où on leur inculquerait le sens du respect et de la tolérance.
Après avoir été exclu d'un serveur américain en 2006, c'est la seconde fois que S&H déplace ainsi son site.
J'ignore actuellement où il a déménagé. Mais certainement pas sur "Scouteagle", surnom du blog "Sang et honneur" qui est un site dédié à la Légion étrangère ni sur les nombreux sites du même nom consacrés aux jeux de rôles.
Ceci dit, le combat démocratique contre ces associations extrémistes et néo-nazies n'est pas terminé quand on voit que le site français du MNSF est hébergé par NSLinks, une organisation National-Socialiste vouée à la cause néo-nazie qui tire son réseau jusqu'en France, où bien entendu elle n'a pas le droit de s'exprimer mais elle peut facilement contourner la loi.
Ainsi, le logiciel réseau "IPNetInfo" nous apprend que cet hébergeur se situe en Malaysie (IP. 203.223.152.3. Adresse: Global Transit Communications, Ground Floor, Menara Aik Hua - Cangkat Raja Chulan - 50200, Kuala Lumpur - Malaysia - Tel. : +60 3 2031 4988 - Email abuse@globaltransit.net). Difficile depuis l'Europe de les empêcher de nuire sauf en interpellant des services internationaux comme Interpol. Plainte a été déposée via le service "Abuse" de l'hébergeur Malais (AIMS), mais la réclamation n'est pas contraignante tant que l'affaire n'est pas portée en justice.
Pour plus d'information
Pour en savoir plus sur la Franc-Maçonnerie qui n'a vraiment rien d'un Ordre caché ou sectaire mais qui est simplement discret tout en étant ouvert à tout public, consultez l'article sur la Franc-Maçonnerie, celui de Wikipédia et l'ouvrage "La Franc-Maçonnerie pour les Nuls" qui dresse un panorama objectif de cette société cosmopolite toujours vivace mais qui fait encore parfois l'objet de préjugés. Les librairies regorgent d'ouvrages sur cet Ordre, son histoire, ses rites initiatiques et ses symboles.

jeudi 2 août 2007

Intel obligé de s'excuser pour une publicité raciste

Le constructeur de microprocesseurs Intel a été obligé de s'excuser cette semaine pour avoir utilisé une publicité considérée comme raciste.
La publicité jugée raciste pour laquelle Intel dut s'excuser. La publicité incriminée, que l'on voit à droite, visait à promouvoir la nouvelle génération de microprocesseurs. Elle montrait six sprinters noirs recourbés en position de départ devant un homme blanc ayant les bras croisés et portant chemise et pantalon, dans un bureau.
La publicité avait pour slogan : "Multiplier la performance d'un ordinateur et maximaliser la puissance de vos employés".
Mais rapidement des blogueurs ont plutôt interprété cette image comme celle d'un maître blanc surveillant un groupe de travailleurs noirs apparemment recourbés à ses pieds.
Dans un commentaire publié sur son site, Intel a répondu : "Nous avons fait une grosse erreur. Je sais pourquoi et comment, mais cela ne rend pas les choses meilleures." Par cette image nous avions l'intention "de communiquer les aptitudes de performance de nos processeurs à travers plusieurs métaphores visuelles", a expliqué Don MacDonald, directeur général du marketing de la société. "Malheureusement, cette publicité montrait des coureurs afro-américains et n'a pas transmis le message attendu, et a en fait démontré qu'elle était insensible et insultante."
Gizmodo, le blog américain dédié aux gadgets technologiques qui dénonça la publicité le 30 juillet, a écrit à propos de cette image : "Une publicité moche, à peine subliminale, raciste, ou juste une publicité carrément infecte ?"
The Register, un site anglais d'actualité technologique, a écrit dans son analyse publiée ce 2 août : "Alors que la jubilation autosuffisante de l'homme blanc est apparemment liée au fait d'avoir choisi un processeur Intel double core, il y a quelques sous-entendus plutôt sinistres dans cette publicité".
Intel dit avoir retiré la publicité de centaines de publications, mais n'a pas été en mesure d'en arrêter deux qui avait déjà été expédiées.
Intel aurait identifié "des étapes spécifiques" et critiques dans son processus de revue publicitaire et compte les exploiter, tout en espérant avoir "avoir un peu plus de bon sens" pour éviter qu'un cas similaire se reproduise à l'avenir.
Rappelons qu'Intel, qui a annoncé un chiffre d'affaire de 8.7 milliards de dollars au second trimestre, compte sur un nouveau type de processeurs multi-core pour remporter sa guerre commerciale contre AMD, son rival de toujours. Mais le vainqueur est connu d'avance.
En effet, au terme du second trimestre, les microprocesseurs Intel représentaient 76.3% des parts de marchés contre 22.9% pour AMD.

vendredi 27 juillet 2007

Angelica, 11 ans: incarcérée par dénonciation raciste

Cela fait un mois que la petite équatorienne Angelica Cajamarca âgée de 11 ans ainsi que sa maman Ana sont incarcées en Belgique, dans le centre fermé 127bis pour illégaux de l'Office des Etrangers à Steenokkerseel.
Angelica, incarcérée à 11 ans par dénonciation raciste au centre fermé 127bis pour illégaux. Le centre abrite 13 mineurs. La Belgique ne respecte pas les Droits de l'homme. Document La Libre Belgique.Leur incarcération dans ce qu'il convient d'appeler une prison pour clandestins ne résulte pas d'une "rafle" commanditée par l'Office des Etrangers, ni d'une "descente" de la police de Dilbeek, qui les arrêtées le 30 juin à un arrêt de bus. Elle résulte des conséquences d'une dénonciation raciste de la part d'un habitant auprès de la police de Dilbeek qui dénonça aux Forces de l'ordre la présence de "deux Gitanes" soupçonnées d'être des "voleuses", bref nous sommes en présence d'un délit de "sale gueule" typique ! C'est malheureusement une mentalité raciste que l'on retrouve chez de plus en plus de Flamands extrémistes si on en juge par le résultat des dernières élections. Cet événement qui a ému la classe politique et le public mérite toute notre attention.
Angelica, incarcérée à 11 ans
Alors qu'elle est innocente, la petite Angelica passe ses vacances en prison. Sans cette dénonciation inqualifiable et xénophobe, Angelica et sa maman seraient toujours dans leur appartement de Saint-Josse, coulant des jours heureux et paisibles.
Le 27 juillet, Claude Lelièvre, le délégué général aux droits de l'enfant, accompagné d'un juriste et d'une infirmière, se sont présentés aux portes du centre 127bis.
Accompagnés de plusieurs parlementaires (les CDH Benoît Dreze et Anne Delvaux, l'Ecolo Carine Russo et la socialiste Julie Fiszman), ils ont pu constater l'état de délabrement des locaux, remplis de graffitis, sentant l'urine, bref une situation incompatible avec l'hébergement de mineurs, au nombre de 13 actuellement enfermés dans le centre.
Selon les membres de la délégation, "Ana et Angelica n'ont pas arrêté de pleurer. La fillette est dans un état de délabrement psychique tel qu'elle en ressent des atteintes physiques : cauchemars, constipations, spasmes." Cet état de stress et de souffrance est confirmé par deux rapports officiels établis par des psychologues, le Dr Arranz et Dominique Whatelet, de l'équipe locale d'intervention psychologique, qui concluait dans son rapport : "Angélica présenta un état de stress aigu réactionnel à son arrestation, sa garde à vue et sa détention en centre fermé. Le risque d'une évolution vers un état de stress post-traumatique n'est pas exclure du fait de la présence de facteurs péjoratifs, à savoir l'intentionnalité humaine dans l'événement, l'âge d'Angelica, la durée prolongée de l'événement stressant. Nous pensons que la réduction de la période de détention ou la sortie du centre fermé est de nature à réduire l'impact traumatique de la situation..."
Au départ de la délégation, derrière les murs de béton et les grillages du centre fermé, Angelica gardait le sourire. Mais à l'extérieur, les parlementaires n'avaient pas envie de sourire du tout en voyant comment la Belgique traite les mineurs.
Rapatriement
Légalement, du fait que cette famille est en séjour illégal depuis 4 ans, Angelica et sa maman devraient être rapatriées en Equateur lundi 30 juillet à 18h45 par avion au départ d'Amsterdam via une navette au départ de Bruxelles. Deux policiers fédéraux seront requis pour les accompagner de force. Toutefois, comme le veut la nouvelle procédure, il sera proposé à Ana de monter dans l'avion avec sa fille en toute liberté, accompagné d'une forte indemnité versée par l'Office des Etrangers. Son refus repoussera la procédure de plusieurs jours. A la troisième tentative et au troisième refus, l'éloignement ne pourra plus avoir lieu.
En effet, c'est la première fois que l'Office des Etrangers est confronté à ce cas de figure : l'expulsion d'Angelica ne peut pas avoir lieu sous la contrainte (qui provoqua la mort par suffocation d'une immigrée clandestine renvoyée de force voici quelques années). La fillette peut s'opposer indéfiniment à son éloignement, ce qui l'entraînerait à rester en détention jusqu'à 5 mois au centre fermé.
Réactions
Yves Leterme, Formateur du Gouvernement belge a répondu au courrier qu'il a reçu du père et du frère d'Angelica en disant simplement qu'il n'était pas le ministre de l'Intérieur, soulignant qu'il y avait un gouvernement en place et insistant sur le fait qu'il fallait respecter la législation. "Cela m'émeut en tout cas", a-t-il tout de même reconnu. "On verra pendant les négociations comment répondre à ces drames humains", a-t-il ajouté.
Le consul honoraire d'Equateur en Belgique a été beaucoup sensible et s'est indigné de la situation : "Je m'étonne, Monsieur le Formateur, que non seulement cette situation perdure, mais qu'apparemment elle se passe avec l'approbation du Gouvernement et des autorités [...] Je ne pense pas qu'une enfant de 11 ans puisse constituer une menace pour la sécurité du pays. Je ne conçois pas que nos autorités puissent agir à l'encontre des conventions auxquelles elles ont souscrit." Le diplomate se propose même d'accueillir Angelica et sa maman "hors toute forme d'enfermement et de litige juridique qui ne concerne que les adultes [...], en attendant un examen également serein et tranquille de son dossier et celui de sa maman".
A ce jour, le Tribunal des référés n'a pas pris de décision concernant l'enfermement des mineurs en centres fermés. La situation perdurant en violation du respect des droits fondamentaux, la Ligue des droits de l'homme a manifesté devant les grilles de Val-Duchesse, où les négociations gouvernementales se poursuivent concernant le nouveau Gouvernement. La Ligue va également saisir le rapporteur des Nations Unies sur la torture.
Pour sa part, Claude Lelièvre, demandera au ministre de l'Intérieur d'ici une semaine, le temps de rédiger son rapport, de surseoir à l'expulsion d'Angelica et de sa maman, d'autant que d'autres membres de sa famille vivent légalement en Belgique.
Madame Laurette Onkelinx, PS, vice-première ministre et ministre de la Justice a adressé une lettre à son collègue Patrick Dewael, VLD, ministre de l'Intérieur : "j'aurais souhaité que vous puissiez me donner des indications précises non seulement sur la situation administrative de ces deux personnes mais aussi sur les circonstances humanitaires. Il me semble en effet que la réelle intégration sociale de cette famille, le fait que la petite fille de 11 ans soit suivie psychologiquement et l'absence de liens familiaux avec le pays d'origine justifient un examen tout particulier de leur situation. Je souhaiterais en tout cas qu'aucune mesure d'éloignement ne soit prise avant que nous ayons eu l'occasion d'évoquer la situation de ces deux personnes."
Un dossier à décharge
Madame Onkelinx fait bien de demander un complément d'enquête. Dans ce dossier, il faut noter que l'oncle et la tante d'Angelica résident légalement en Belgique. De plus, Angelica et sa maman ne sont pas livrées à elles-mêmes, elles ont un domicile fixe et Angelica est scolarisée. Elles ne sont clandestines que par la volonté des autorités d'appliquer aveuglément la loi.
Enfin, cerise sur le gâteau, le compagnon de la maman d'Angelica réside en Belgique depuis 14 ans et souhaite se marier avec Ana, quelle que soit l'issue du conflit, "en Belgique ou en Equateur", dès que son divorce sera prononcé. S'il parvenait à faire publier les bans, toute l'histoire serait terminée. Dans tous les cas, sa détermination à se marier avec Ana rend obsolète l'incarcération et l'expulsion de celle-ci. Une fois mariée, elle reviendra à Saint-Josse démontrer que cette affaire fut inutile, une victoire de l'amour sur la haine raciale.
Une justice aveugle
L'affaire suit son cours comme l'on dit, mais au rythme d'une administration considérant la chose comme ordinaire, alors que la situation n'est vraiment pas normale, et carrément scandaleuse, en violation avec les Droits de l'homme et la protection des mineurs.
Depuis un mois que traîne cette affaire, que fait le ministre de l'Intérieur ? Veut-il seulement se pencher sur ce dossier ? Tout semble indiquer qu'il a condamné Angelica et sa maman avant même de les avoir jugées ! Comme si M.Patrick Dewael ne se sentait pas concerné par cette affaire. Mais accepterait-il sans bouger que sa propre enfant et sa femme passent un mois en prison ? J'en doute fort et il se battrait pour les faire sortir séance tenante. Comme d'habitude, ceux qui n'ont pas les moyens de se défendre sont les premières victimes du système.
Si la Belgique prétend être un Etat de droits ayant signé la Charte des Droits de l'homme, il est urgent qu'elle respecte ses engagements et assume ses responsabilités dans cette affaire, au risque de voir son image de pays intègre, respecté et conciliant se ternir un peu plus. Cette affaire ne plaide pas en faveur de la démocratie.
Suite des événements et dénouement
Des manifestations ont encore eu lieu le week-end du 28 au 29 juillet devant le centre fermé pour exiger la libération d'Angelica et de sa maman, en vain. Des collectifs défendant les intérêts des sans-papiers, comme l'UDEP et la CRER, ont poursuivi la mobilisation lundi 30 juillet.
Et le temps passe. Bientôt le Gouvernement partira en vacance. Pendant ce temps, la petite Angelica s'enferme de plus en plus entre les quatre murs de sa chambre-prison, elle déprime, devient stressée et neurasthénique. Vous parlez de vacances ! Quand finiront cette injustice et ce drame ?
Dénouement : Lundi 30 juillet après-midi Angelica s'est sentie obligée d'écrire une lettre au Roi, ne comprenant pas pourquoi elle était incarcérée et se plaignant de ses malaises. En fin d'après-midi, suite à la plainte déposée pour mauvais traitement envers la maman d'Angelica au départ vers l'aéroport (la maman présentait des plaies aux poignets et aux chevilles, les policiers l'ont maintenue avec un genoux sur le thorax, etc), le Tribunal de première instance a ordonné en référé que les deux Equatoriennes soient libérées immédiatement sous peine d'astreinte. Le ministère de l'Intérieur (on ignore si c'est l'Office des Etrangers ou le ministre) a exigé que la camionnette qui emmenait Angelica et sa maman à Amsterdam fasse demi-tour enfin que la mère et l'enfant puissent rentrer chez eux.
Le combat continue
Mais l'affaire Angelica n'est pas terminée pour autant. Avec sa maman, elles sont toujours susceptibles d'être expulsées. La demande de régularisation va durer un an, peut-être plus, et pendant ce temps Angelica et sa maman pourront toujours être inquiétées. Il y a également la question de l'aéroport qui est une zone de non droit où l'Office des Etrangers comme la police refusent l'accès aux parlementaires. En effet, ceux-ci doivent pouvoir librement vérifier les procédures sans préavis. Actuellement, les parlementaires doivent mettre la pression pour pouvoir inspecter les lieux. Il y a enfin une situation juridique paradoxale entre les décisions de l'Office des Etrangers qui exige le rapatriement de la famille et une décision du Tribunal qui exige sa liberté. Le législateur va devoir éclaircir au plus vite ce flou juridique.
La même situation se présente à présent avec deux petites filles albanaises, ainsi qu'en témoigne cette lettre ouverte au ministre de l'Intérieur du 14 juin 2007.
Rappelons qu'en 2006, la Belgique a procédé à 11000 expulsions d'illégaux et depuis 2007, pas moins de 570 personnes sont en attente de rapatriement au centre 127bis ou dans la zone de non droit de l'aéroport.
Si vous avez du pouvoir ou un mot à dire dans cette société, prenez la plume ou la parole. Pour supporter ces enfants incarcérés, vous pouvez contacter la Ligue des droits de l'homme et n'hésitez pas à écrire aux médias et au ministre de l'Intérieur via l'Office des Etrangers pour dénoncer cette injustice.

dimanche 1 juillet 2007

Caricaturiste de presse : la démocratie en danger

Les caricatures de Mahomet dont nous avons discuté voici quelques mois et qui firent tant de scandales dans certains pays musulmans, ont été republiées en octobre 2006 en Egypte et en 2007 sur le site Internet du Nouvel Observateur. Elles n'ont suscité aucune réaction des extrémistes. Pourquoi ? Il est intéressant de s'arrêter sur la question pour montrer combien les médias peuvent être instrumentalisés.
Dénoncer l'instrumentalisation et les abus
L'une des deux caricatures faisant l'objet d'un procès.Cette n-ième publication des caricatures, tout comme celle publiée sur ce blog ci, n'a pas eu d'effet du tout, alors que leur première publication en 2005 a suscité un tollé de la part des extrémistes religieux durant plusieurs mois.
Mais à l'époque, ces caricatures tombaient en pleine crise Irakienne et leur message a servi une cause politique, comme ailleurs on instrumentalise le nucléaire ou la famine au profit d'une cause.
Est-ce à dire qu'un dessin peut atteindre sa cible, passer à côté ou faire des "dégats collatéraux" dans ce sens qu'il émousse les réactions des extrémistes, du seul fait de l'actualité ? C'est effectivement ce qui s'est passé et qui mérite un commentaire.
Un journal de presse satyrique n'a d'utilité que s'il est lu ou vu par un public. Si Charlie Hebdo par exemple a bonne presse malgré son coup de crayon et sa plume acerbes, si l'émission de Karl Zéro a résisté aux critiques, c'est parce que ces deux magazines sont appréciés du public qui reconnaissent leur sens critique, acceptent leur ouverture d'esprit ou partagent leur point de vue. Charlie Hebdo se vend à travers le monde, y compris dans les pays musulmans et en Europe de l'Est. Il est donc lu par beaucoup de citoyens qui ne sont pas attachés à la culture occidentale mais aux principes de la démocratie. Sa publication n'a jamais remis en question la politique Est-Ouest ou celle de l'Europe vis-à-vis du Moyen-Orient.
Les caricatures sont politisées, c'est le rôle du caricaturiste de presse : elles veulent transmettre un message, dénoncer par exemple les atteintes aux Droits de l'homme, l'intolérance, le despotisme, la violence, le crime, le risque nucléaire, etc.
Accepter par exemple une caricature qui dénonce l'instrumentalisation de la religion par les terroristes, c'est une action salutaire qu'il faut au contraire encourager pour que les lecteurs prennent conscience des manipulations qu'ils subissent. Si un journal essaye d'écarter les préjugés, les tabous et les conventions sectaires, il faut supporter son action qui vise à plus de tolérance, et défendre sa liberté d'expression, plutôt que chercher à le nuire.
Indirectement, au-delà de la culture, les caricatures peuvent aussi renvoyer aux archétypes mêmes des civilisations, remettant en question des traditions notamment. Et c'est certainement cet aspect qui, exposé sous certaines conditions, peut agacer certains mouvements sectaires ou extrémistes, par nature intolérants voire obscurantistes, qui profiteront de l'opportunité pour détourner la caricature de sa destination.
Pour renforcer leur critique et leurs soi-disant bons droits, certaines personnes ont prétendu que le Coran interdisait la représentation du Prophète, d'où la réaction des musulmans. C'est faux, car il existe plusieurs obédiences musulmanes dans lesquelles le Prophète est représenté, notamment chez les Chiites. Cela n'a jamais "représenté un problème." Il y a donc un détournement délibéré de la caricature, une instrumentalisation au service d'une cause que ne reconnaîtrons jamais les caricaturistes.
Honni soit qui mal y pense
Même si les caricatures sont parfois maladroites, vulgaires ou piquent au vif leur victime, le public qui fustige les caricaturistes écarte en fait volontairement le contexte de la caricature au profit d'une attaque personnelle, ciblée. Or c'est méconnaître la destination d'une caricature.
Il est évident que le caricaturiste ne fait généralement pas dans la dentelle. Son métier consiste à dénoncer sans égards et sans nuances des faits de l'actualité sur le ton de l'humour. Et ce dernier point est très important car le caricaturiste ne cherche pas à blesser quiconque mais uniquement à provoquer une émotion autour d'un symbole, à ouvrir éventuellement un débat de société sur un fait qu'il juge particulier.
Et ne renversons pas les rôles : ce ne sont pas les caricaturistes qui ont menacé de mort les musulmans, mais les fondamentalistes et des terroristes islamistes, bref ce sont des incendiaires prompts sur toute forme de lutte, d'anarchie et de polémique qui ont sorti le message de la caricature de son contexte.
Charlie Hebdo disait que "le crime est dans l'oeil de celui qui regarde et non dans celui de l'auteur". "Honni soit qui mal y pense", disait-on jadis. Instrumentaliser une caricature équivaut à prendre le reflet pour l'image. On vise des individus plutôt que le symbole (le prophète par exemple), c'est inacceptable, et nous devons dénoncer cette attitude qui ne fait que renforcer l'intolérance.
Préserver les droits démocratiques
En filigrane se pose la question : jusqu'où peut-on vivre ensemble ? Est-ce un blasphème de s'exprimer librement ? Sûrement pas dans un Etat de droit, d'autant plus laïque. La liberté d'expression est absolue et inaliénable dans nos sociétés démocratiques et ne supporte aucune manipulation. Les journalistes sont très vigilants sur ce principe. Si on prône le dialogue, il faut pouvoir utiliser les caricatures comme un outil et non pas comme une finalité.
Les caricaturistes sont là pour se moquer, il faut donc leur accorder le droit de rire de tout, au même titre qu'un humoriste. Si le lecteur ne peut pas partager leurs sentiments, alors autant que les caricaturistes arrêtent de rencontrer leur public et que les lecteurs arrêtent de lire les journaux.
Les menaces et les intimidations dont furent victimes certains caricaturistes sont violentes et offensantes, non seulement pour les victimes mais pour toutes les personnes qui défendent les principes de la démocratie, aujourd'hui majoritaires et représentés dans plus de 120 pays.
L'auto-censure
Représenter un personnage arabe avec un turban et une bombe, est-ce un trait d'esprit ou un stéréotype raciste qui considère que tout musulman est un terroriste potentiel ? Ceci pose la question de l'éthique et de l'auto-censure.
Tout caricaturiste de presse fait son auto-censure, Kroll et Charlie Hebdo sont les premiers à le dire. Ils prennent tous des précautions quand ils doivent aborder des thèmes sensibles. Mais il ne faut pas non plus avoir peur de son opinion ou refuser de vendre ce journal par peur des représailles.
C'est pourtant ce qu'on observe en Europe, où de crainte des critiques ou du vandalisme, il est parfois plus difficile de trouver Charlie Hebdo en kiosque que dans un pays musulman ! Cette auto-censure ou cette peur des réactions de l'autre n'a pas de raison d'être en démocratie.
Un critique arabe a dit que "le caricaturiste doit supporter ses actes, faire son auto-censure, s'interroger sur ses préjugés, ses valeurs et avoir le recul nécessaire pour juger l'intérêt de publier ses dessins". Sous le couvert d'un discours intellectuel, ses propos cachent en fait un vrai danger, une menace pour la liberté d'expression.
En effet, en cherchant à responsabiliser le caricaturiste qui n'a finalement que son stylo pour se défendre, on veut le rendre responsable des agitations politiques, jugeant qu'il "met de l'huile sur le feu" dans des contrées déjà en proie à des conflits sociopolitiques et au terrorisme !
Mais penser ainsi c'est inverser totalement le rôle des protagonistes. Il faut rappeler que le caricaturiste de presse ne fait que relater un événement qui est déjà d'actualité.
Ce critique sous-entend que le caricaturiste instrumentaliste la liberté d'expression à des fins politiques, alors qu'au contraire, son but consiste à préserver le sens critique et le libre arbitre des citoyens.
Ce critique confond en fait racisme, blasphème et droit de représentation ! Accepter son idée équivaut à voter une loi interdisant de se moquer de la religion, des leaders religieux ou politiques. A l'écouter, les caricaturistes devront bientôt s'aligner sur la personne la plus intolérante, de crainte de vexer quelqu'un ! Cela conduit tout droit la société vers la tyrannie plutôt que vers la tolérance et le respect des autres.
Le combat pour la liberté continue
Mais remettons les choses à leur place. A force de critiquer des dessins plutôt que la réalité, on finit par être indifférent à l'oppression, aux abus, aux crimes et aux malheurs du monde. En critiquant l'objet plutôt que le sujet, ce genre d'attitude propre aux extrémistes, cherche à culpabiliser les lecteurs et donc les citoyens et toute une civilisation sous le pretexte fallacieux qu'elle ne pense pas comme eux.
Indirectement, cette affaire a desservi les musulmans. Ceux qui tirent à boulet rouge sur les caricaturistes sont des minorités extrémistes voire terroristes et ce faisant, elles se sont attirées la critique des courants plus modérés. En portant le débat sur la place publique, ces minorités ont reçu un écho dans les médias, leur faisant croire qu'ils représentaient un courant important et l'avis général de la population. Mais c'est sous-estimer la sensibilité de leurs concitoyens qui sont à même de juger l'intérêt de tels dessins et de les comprendre. Aujourd'hui la presse a republié ces caricatures sans émouvoir personne.
Bref, non seulement ceux qui ont fustigé les caricaturistes ne représentent pas l'avis de la majorité des musulmans mais leur attitude très maladroite ne renforce pas leur cause, que du contraire.
Non seulement, il y aura certainement d'autres portraits enrubannés mais ils risquent de porter deux bombes cette fois-ci. Mais n'en déplaisent aux critiques et aux extrémistes, il n'y aura pas de caricatures si l'actualité de l'exige pas.
Vu ces atteintes aux principes fondamentaux de la démocratie, les lecteurs des journaux satyriques et les téléspectateurs des émissions de Karl Zéro et consorts seront toujours aux côtés des journalistes et des caricaturistes et ne se laisseront jamais intimider par des mouvements sectaires ni aucune forme d'intolérance. Ensemble, nous continuerons à lutter pour que prévalent le respect des Droits de l'homme et la liberté d'expression.
Si certain jugent le combat démocratique dangereux et qu'il vaut mieux parfois se taire, qu'ils soient heureux de vivre en démocratie et de pouvoir s'exprimer et lutter en toute liberté. Qu'ils se rappellent que sous les régimes totalitaires, les dictateurs répondent aux intellectuels par l'oppression et dans le sang. Faites votre choix.
Pour plus d'informations
Pour en savoir plus sur les dictatures, les formes d'intolérances et sur le rôle de la démocratie, consultez la dernière partie de cet article sur l'esclavage. Consultez également l'article sur les caricatures ainsi que celui de Wikipedia reprenant la liste des journaux ayant publié les caricatures de Mahomet.

jeudi 10 mai 2007

La lutte contre l'esclavage

Depuis janvier 2006, le 10 mai est déclaré “Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions”. Cette événement renforce la “Journée Internationale pour l'abolition de l'esclavage” célébrée le 2 décembre.
Le Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan attire notre attention sur le fait que ce fléau existe toujours. « De nombreuses formes d'esclavage persistent comme le travail forcé et la main d'œuvre servile, le travail des enfants et l'esclavage à des fins rituelles ou religieuses » a-t-il déclaré. « Le monde doit aussi faire face à une nouvelle forme d'esclavage, à savoir la traite d'êtres humains, qui entraîne de nombreuses personnes vulnérables, quasiment abandonnées par les systèmes juridiques et sociaux, dans un engrenage sordide d'exploitation et d'abus », a-t-il ajouté.
Le problème de l'esclavage étant considéré comme le fléau des temps modernes, il n'est pas inutile de rappeler comment il se développe dans nos sociétés pour essayer d'endiguer son extension.
Selon la définition de l’ONU (1926, 1956), l'esclavage est « l'état ou condition d'un individu sur lequel s'exercent les attributs du droit de propriété ou certains d'entre eux ». La traite des esclaves représente « tout acte de capture, d'acquisition ou de cession d'un individu en vue de la réduire en esclavage; tout acte d'acquisition d'un esclave en vue de le vendre ou de l'échanger; tout acte de cession par vente ou échange d'un esclave acquis en vue d'être vendu ou échangé, tout acte de commerce ou de transport d'esclaves ainsi que les actes conduits par des institutions et des pratiques analogues à l'esclavage : servitude pour dettes, servage, mariage forcé, etc ».
L'esclavage est donc un système socio-économique reposant sur l'exploitation des personnes. Généralement les esclaves ne sont ni libres ni rémunérés. Dans de nombreux pays, cette exploitation de l’homme par l’homme est considérée comme un crime contre l'humanité.
Depuis les années 1980, en théorie l'esclavage a été aboli dans tous les pays. Mais en pratique on constate qu'il a pris de nouvelles formes et s'est adapté aux nouveaux visages de la société. Le fléau séculaire est devenu moins violent physiquement parlant mais il est plus surnois et plus sordide car les victimes ont aujourd'hui plus conscience que jamais de leur condition d'esclave mais constatent avec désespoir que le public reste insensible à leur douleur, mal informé ou préférant tourner la tête. Heureusement, l'ONU, les ONG et bien sûr les médias font leur possible pour aider les victimes et dénoncer les marchands d'esclaves.
Dans son rapport du 26 juillet 2006, l’Human Rights Watch (HRW) rapportait que la violence et des conditions proches de l’esclavage existaitent toujours dans 12 pays, principalement des abus contre les travailleurs domestiques. Mais un recencement rapide permet toutefois de multipler ce nombre par deux sinon plus. Dans les faits, le Bureau International du Travail (BIT) qui dépend de l’ONU, dénonce l'ampleur du travail forcé dans le monde. Dans un rapport publié le 11 juin 2005, le BIT estime que 12.3 millions de personnes sont touchées par ce "fléau social" qui revêt des formes très diverses.
Les employées de maison par exemple utilisées par les particuliers et certaines ambassades représentent tous les signes des esclaves modernes. Que nous soyons en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie ou ailleurs, des jeunes filles pauvres et parfois illettrées venues des campagnes sont invitées à faire du babysitting, des ménages ou à rendre de menus services. Mais la plupart du temps leurs espoirs s’effondrent une fois qu'elles ont passé le seuil de la porte car la nature véritable de leur travail prend une toute autre forme.
La jeune fille photographiée à gauche par exemple par un reporter du National Geographic s'appelle Surekha et vit en Inde. Elle est esclave domestique et doit vivre dans une pièce sale mesurant 1x2m. Elle y prépare la cuisine et y dort, entourée de ses quelques effets personnels. Son maître lui a transmis le SIDA. Aujourd'hui 0.9% de la population indienne est touchée par cette maladie.
De toute évidence, bien que l'Inde soit un état démocratique, les droits de l'homme y sont toujours bafoués. Les indouistes comme les musulmans modérés prônent la tolérance, le respect de la vie et sont soi-disant prudes, choqués quand un couple s'embrasse en public ou qu'une femme montre ses formes mais l'esprit de caste et le mépris des plus faibles reste d'actualité.
Il faut également citer les enfants exploités un peu partout dans le monde pour effectuer toutes sortes de petites ou de sales besognes (travaux domestiques, confection et manutention) ainsi que des ouvriers désoeuvrés exploités dans des plantations ou des mines, notamment dans le sud de l’Europe et en Amérique du Sud.
Car l’Europe n’échappe pas à l’esclavage. Il y a tout d’abord l’important trafic de jeunes femmes venue de Russie et d’Europe de l’Est pour alimenter tous les réseaux underground occidentaux dont celui de la prostitution. S’ajoute à ce trafic celui des mariages blancs orchestrés par des ressortissants des pays de l’Est. Chaque année des centaines de proxénètes et d’étrangers en séjour illégal sont renvoyés dans leur pays d’origine et des dizaines de réseaux mafieux sont démantelés.
Mais ceci n'est que le sommet de l'iceberg. Selon un rapport du BIT publié en mai 2005, 2.4 millions de personnes sont victimes de la traite des êtres humains dans le monde. Ainsi que l'explique cet article, malheureusement l'esclavage existe probablement plus près de chez nous qu'on ne le pense.
En ce XXIeme siècle où les gouvernements prônent la justice, la tolérance et la liberté, nous pouvons avoir honte d'être soi-disant humain quand on apprend que ce sont des gens (presque) comme vous et moi qui se sont comportés en esclavagistes.
Consultez également cet article pour plus de détails sur l'histoire de l'esclavage.

vendredi 20 avril 2007

Xénophobie et racisme en Europe

La xénophobie et le racisme sont latents en Europe. On peut facilement s'en rendre compte quand on se balade et qu'on assiste au contrôle de certaines personnes pour "délit de sale gueule", quand on parle une langue étrangère dans un magasin voyant transiter trop d'étrangers, sur les lieux de vacances où certains touristes réservent des places en fonction de votre nationalité, dans la location d'appartments où certains propriétaires refusent de louer aux étrangers, dans les offres d'emplois ou encore dans les nombreuses bavures de l'administration (office des étrangers, comportement de la police, etc).
Trois pays trois exemples
En Belgique
L'agence de presse Reuters nous apprend que la succursale belge du groupe HP Pelzer installée à Genk, en Flandre (et néerlandophone), spécialisée dans les accessoires automobiles, a interdit à son personnel de parler une autre langue que le néerlandais, y compris pendant la pause déjeuner. Au bout de trois avertissements par écrit, les contrevenants risquent le licenciement !
Cette entreprise de 125 personnes compte 70% d'étrangers (Italiens, Turcs, Indiens, Polonais et Algériens notamment). Deux employés ont déjà reçu un avertissement écrit pour avoir enfreint cet ordre.
Une telle décision est scandaleuse dans une démocratie qui, de plus, est censée respecter les Droits de l'Homme, la liberté d'expression et pénalise toute forme de xénophobie.
Pour Geert Vermote, directeur des ressources humaines de cette société, cette mesure a été prise en accord avec le comité d'entreprise et elle n'a rien d'extraordinaire, dit-il en la comparant à celle interdisant de fumer sur les lieux de travail...
Selon le quotidien néerlandophone "De Standaard", les ouvriers d'origine turque de HP Pelzer, qui représentent 35% du personnel, ont saisi les syndicats en s'estimant directement visés par la mesure. Une fois de plus la Flandre se démarque par sa xénophobie.
C'est bien simple, c'est l'une des rares communautés d'Europe occidentale à demander son autonomie en dépit des indicateurs prédisant qu'à terme ils vont au suicide collectif en agissant de la sorte. On en reparlera à propos de la séparation de la Belgique.
En France
Certains individus, immigrés ou descendants d'immigrés, bien qu'ayant acquis la nationalité française se sentent trop souvent marginalisés quand ils recherchent un emploi, un logement ou sont confrontés à un contrôle de police du seul fait de leur apparence physique. Quand se greffe sur ce problème de xénophobie les propos racistes de certains candidats à la présidence de la République, on peut sérieusement se demander ce que ces xénophobes ont retenu de la dernière guerre mondiale.

Flux des immigrants avant et après la chute du mur de Berlin en 1989. Source:Science Po.

Au Luxembourg
Les frontaliers s'en rendent bien compte : la majorité des citoyens luxembourgeois sont xénophobes. Combien de fois les Luxembourgeois de souche ou les immigrés naturalisés ne regardent pas l'étranger d'une manière méprisante.
Ce comportement raciste a conduit une Commission Grand-Ducale à publier en 1997 un avis pour démentir certains préjugés des habitants sur les étrangers. Mais on peut constater que 10 ans plus tard la situation n'a pas vraiment changé; la pensionnée, l'ouvrière qualifiée ou le gardien d'immeuble regarde toujours l'étranger avec mépris quand il ne l'invective pas au moindre heurt.
Il ne faut pas croire non plus que ce comportement varie en fonction du milieu social des personnes visées. Cette tolérance et ce respect mutuels s'acquièrent dès l'enfance par l'éducation et l'ouverture d'esprit.
Sans l'excuser, cette intolérance vient du fait que contrairement aux autres pays, où les étrangers représentent de 3 à 10% de la population, au Luxembourg ils représentent 33% de la population et 54% de la population active : un travailleur sur deux est étranger ! Mais les Luxembourgeois devraient être bien contents d'avoir cette main d'oeuvre étrangère qui bouchonne sur "leurs" autoroutes car sans ces petites mains souvent universitaires toute l'activité industrielle du pays serait à l'arrêt et le tissu économique inexistant.
En Allemagne
Point n'est besoin de rappeler la "haute estime" qu'ont la plupart des Allemands de leurs confrères européens (dans leur pays comme à l'étranger). Certes, l'Allemagne fédérale ne s'est pas fait priée pour intégrer ses anciens citoyens prisonniers de l'Allemagne de l'Est durant plus de 25 ans et continue d'accueillir des ressortissants des pays de l'Est (Albanie, Grèce, Roumanie, Pologne, etc) et d'Afrique, mais leur niveau de vie et leur faible pouvoir d'achat ne sont pas du goût de tout le monde. Cela se manifeste dans les discours politiques et par l'importance croissante des groupements néonazis dans ce pays comme de leurs sentiments antisémite et xénophobe.
L'Europe
Que nous réserve l'avenir ? Le patriotisme n'est pas une valeur européenne ! Pauvre Europe qui parle de tolérance et d'égalité des chances quand elle doit gérer 485 millions de ressortissants de 29 pays parlant 22 langues différentes. Difficile dans ces conditions de réunir les Européens autour des mêmes intérêts et d'une même idée de la démocratie... Ceci dit, nous devons y arriver, il en va du respect de nos libertés fondamentales.