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samedi 15 août 2015

La chasse magnétique du renard roux

Nous savons que certains animaux disposent de facultés sensorielles étonnantes. L'une d'entre elles est la magnétoréception ou la sensibilité au champ magnétique.
Démontrée chez de nombreuses espèces, elle est surtout étudiée chez le pigeon voyageur. Quand il ne peut pas se repérer par rapport au paysage, au Soleil ou aux étoiles brillantes, le pigeon est capable d'orienter son vol dans le champ magnétique terrestre.
On ignore l'essentiel des récepteurs et le mécanisme de cette faculté sensorielle, mais des recherches ont montré qu'elle dépend de la présence de cristaux de magnétite dans la région cervicale des pigeons.
Certaines bactéries marines disposent également de cette faculté, de même que les cétacés et des indices indiqueraient que le renard roux ou renard commun (Vulpes vulpes) profiterait également de cette faculter pour chasser.

Le renard roux d'Amérique du Nord. Document Discovery.
La méthode de chasse du renard
Le cas du renard roux est intéressant. La rétine du renard dispose de cryptochromes (la "couleur cachée" en grec) qui sont des pigments intervenant notamment dans la détection du champ magnétique. Ils ont également été découverts et étudiés chez l'homme (dans la protéine hCRY2), chez la souris, les insectes dont la drosophile (mouche des fruits) où ils jouent un rôle dans la régulation des rythmes circadiens (qui tirent profit de la lumière notamment).
Dans le cas du renard roux vivant en Amérique du Nord, cette faculté alliée à ses autres sens extrêmement développés (odorat, ouïe et sensibilité aux vibrations) lui permet de chasser en plein hiver alors que le sol est couvert d'une épaisse couche de neige plus haute que lui.
Il semble qu'il perçoive le champ magnétique aussi bien que l'odeur ou les vibrations émises par ses proies. Son comportement a été filmé au cours d'une chasse en hiver.


On constate que le renard roux est capable de détecter une souris cachée à 90 cm sous la neige. Le renard flaire ou détecte d'abord sa proie mais reste à bonne distance, jusqu'à 5 mètres de la cible potentielle. Ensuite, il prend quelques secondes pour examiner la cible en balayant la tête sur le côté puis se fige un instant et recommence comme s'il cherchait à détecter quelque chose. Puis, au moment où tous ses sens convergent probablement vers un seul point et que son sens magnétique lui indique la position exacte de la proie, le renard se cabre sur ses pattes arrières et d'un seul bon plonge les deux pattes antérieures serrées en avant à travers l'épaisseur de neige pour croquer sa proie.
Comme l'explique un article publié en 2013 dans le webzine Discovery, les chercheurs ont constaté que le renard attrapait sa proie cachée sous la neige dans près de 75% des tentatives quand le renard se plaçait face au nord.
Les chercheurs pensent que le renard utilise le champ magnétique pour réaliser une triangulation de la position de sa proie dans les trois dimensions.

vendredi 3 juillet 2015

L'envol des raies mobula

Nous savons que les raies manta (manta birostris) et les raies mobula (Mobula mobular), sa cousine, surnommés "diables des mers", sont des poissons très agiles; elles peuvent éviter des plongeurs en se cabrant à angle droit ou virer sur l'aile pour éviter un obstacle.
Ceci dit, il existe peu de vidéos où on les voit vraiment s'amuser, et ce n'est pas un point de vue anthropocentrique.
Voici trois vidéos étonnantes prises dans la mer de Cortez, au large de Baja California, en 2011 et 2012. Un banc de raies mobula s'amuse à bondir hors de l'eau.
Notons que si la raie manta est un animal solitaire, la raie mobila se déplace en banc, ce qui explique le grand nombre d'individus sur ces vidéos.


On ignore pourquoi ces raies effectuent ces acrobaties. Mais il semble que certaines d'entre elles effectent ces bonds en bordure des bancs de poissons qu'elles veulent maintenir bien serrés comme on le voit dans la vidéo suivante.
Pour confirmer qu'il s'agit bien d'un jeu pour certaines d'entre elles, à la fin de la vidéo suivante (1:58), une manta s'amuse même à faire un looping ! Elle ne le ferait pas si elle n'y trouvait pas du plaisir.



Enfin, voici un banc comprenant des dizaines de milliers de raies mobula s'adonnant au même jeu.

samedi 15 novembre 2014

Des applis pour identifier le chant des oiseaux

Analyser le chant des oiseaux par ordinateur et être capable ensuite de les identifier est un traitement complexe qui nécessite des algorithmes spécialisés, un échantillonnage à haute résolution, beaucoup de ressources processeur et des bus de données très rapides.

Chant simple et non déformé (type "bloui bloui bloui") du canari.
L'essentiel du chant est émis entre 2 et 6 kHz.
S'il existe des analyseurs de spectres comme Adobe Audition ou Raven, ces logiciels se limitent à générer des spectrogrammes et autres sonogrammes. Ils ne sont pas reliés à des bases de données qui permettraient d'identifier ces oiseaux ou d'autres animaux.
Il y a encore quelques années, il était impossible de trouver un tel logiciel. Seuls quelques chercheurs, souvent des zoologues, planchaient sur la question en collaboration avec des startups spécialisées dans l'analyse des signaux.
Bonne nouvelle, aujourd'hui des applications pour smartphones et ordinateurs permettent de combler cette lacune.
Cela veut dire que depuis les années 1980, époque où je me suis intéressé à la question, en un peu plus d'une génération, grâce à la loi de Moore, le développement de l'Internet mobile et beaucoup d'ingéniosité, les ingénieurs ont réussi à intégrer toute la puissance de calcul et la technologie nécessaires dans le volume d'un smartphone. Cette évolution technologique est extraordinaire.
Shazam
Tous les Geeks connaissent la fameuse application Shazam qui permet d'identifier un titre musical et même une émission de TV à partir d'un extrait diffusé en streaming. Cette application gratuite est proposée pour la plupart des plates-formes, les smartphones et tablettes sous iOSAndroid (ou via Google Play) et Blackberry ainsi que les ordinateurs sous OS X et Windows.
Il existe au moins trois applications similaires capables d'identifier un oiseau à partir d'un enregistrement direct de son chant.

Un rouge-gorge en train de chanter (cf. YouTube).
Bird Song Id
Cette application développée en Angleterre par Isoperla Ltd est capable d'identifier un oiseau à partir de son chant. Il vous suffit de tendre votre smartphone pendant 30 secondes en direction de l'oiseau en train de chanter pour que l’application l'analyse en temps réel.
Au terme des 30 secondes, le système vous propose une liste d'espèces avec leur photographie et extrait de leur chant avec un pourcentage de confiance. Testée sur 1000 chants différents, cette application serait fiable à 85%. Voyez la démo ci-dessous.



L'application est disponible en français, géolocalisée et permet de sauver les informations dans le smartphone ou de les envoyer par email. Bird Song Id est payante et téléchargeable sur iTunes.

L'appli Bird Song Id pour iOS. A gauche, le chant enregistré correspond à au moins cinq oiseaux dont celui de la fauvette des jardins (garden warbler) avec 42% de confiance.
Notons que le même éditeur propose également une appli pour reconnaître les fleurs mais elle n'effectue pas de reconnaissance de forme par photographie et se base uniquement sur la sélection manuelle de critères de plus en plus précis (nombre et forme des pétales, couleur, etc).
En revanche, les deux applis suivantes ne sont pas encore commercialisées.
Birdify
La société française Biosong basée à Carignan-de-Bordeaux (33) développe actuellement "Birdify" en étroite collaboration avec Shazam et le soutien de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).
Birdify sera capable d’identifier 150 espèces d’oiseaux d’Europe, elle sera géolocalisée et capable d'enrichir une base de données.
Les enregistrements des chants d'oiseaux seront téléchargés vers un serveur dans une base de données ornithologique qui sera interrogeable par tous les utilisateurs via l'application.
Birdify sera disponible sous iOs et Android d'ici quelques mois.
A ne pas confondre avec le jeu du même nom proposé par Microsoft pour les enfants.
Warblr
En 2014, Dan Stowell et Mark Plumbley de l'université Queen Mary de Londres ont développé un algorithme d'analyse spectrale du son très performant (plus de 80% de reconnaissance) qu'ils ont voulu mettre à disposition du public en l'adaptant aux smartphones. Cela aboutit à la création de l'appli Warblr, un nom dérivé du mot anglais "warbler" signifiant fauvette.

L'appli Warblr.
Pour l'instant cette application est encore en développement. Elle fut toutefois testée par un journaliste de la BBC qui a déclaré qu'elle n'était pas encore au point (sic!) et reconnaissait difficilement les espèces enregistrées, ce que l'éditeur a reconnu.
La difficulté vient du fait que la même espèce peut émettre des sons différents selon le moment de la journée, l’âge de l’oiseau ou lorsqu'il est en période de reproduction.
A terme, il est prévu que cette application soit capable de reconnaître 88 espèces de Grande Bretagne. L'application Warblr devrait être disponible au printemps 2015.
Grâce à ces applis, dorénavant en vous promenant dans la nature, il vous suffira de shazamer pour identifier les oiseaux grâce à leur chant et d'en savoir en plus plus sur la biodiversité locale. Quel bonheur !
Pour plus d'informations
Une liste d'applications pour smartphones a été publiée sur le site Ornithomedia. Cette liste comprend principalement des guides pratiques comprenant des photographies et des sons préenregistrés tel que le Collins Bird Guide pour iOS.
Rappelons aussi que les associations d'ornithologie vous permettent d'apprendre à identifier les oiseaux à partir de leur chant.
Plusieurs sites proposent également des enregistrements de chants d'oiseaux, par exemple Web Ornitho, Randonneur et Deezer.
Revue de logiciels d'analyse de signaux (en anglais, Luxorion)
La banque de données des oiseaux, Oiseaux.Net

dimanche 13 juillet 2014

Un banc d'anchois près de la plage de San Diego

Un évènement rare s'est produit le 8 juillet 2014 au large de San Diego en Californie. Un banc d'anchois de plusieurs centaines de milliers d'individus fut observé à quelques mètres de la plage de La Jolla.
Ressemblant en surface à un immense organisme sombre et lugubre voire à une marée noire, le spectacle devient splendide quand on plonge la tête sous l'eau équipée d'un masque.
Le film suivant fut réalisé par les étudiants Julia Fiedler, Sean Crosby et Bonnie Ludka de l'Institut Océanographique Scripps (SRI).


On sait que beaucoup de poissons pélagiques se rassemblent en bancs pour se protéger des prédateurs notamment, mais on ignore pourquoi ils forment des bancs aussi vastes et si près des côtes. Un tel rassemblant n'a plus été observé depuis plus de 30 ans.
Les chercheurs ont prélevé quelques anchois pour les étudier en laboratoire.
Je me rappelle avoir observé un tel banc en 1976 au large de l'île Mujeres, au nord de Cancun au Mexique.
Je crois que cette année les toasts et les pizzas seront bien garnis !
Précisons que de telles apparitions se manifestent également sur la côte Est de l'Afrique du Sud lorsque les courants froids de l'Antarctique remontent l'Océan Indien près des côtes.
Mais suite aux changements climatiques, il semble que ces phénomènes deviennent moins fréquents, l'eau froide et les anchois remontant moins souvent que jadis en surface. Du coup, ces lieux attirent moins les prédateurs (dauphins, baleines, requins et oiseaux-pêcheurs).
Pour plus d'informations

jeudi 1 mai 2014

Les animaux et le parfum des fleurs

Le 1er mai est l'occasion d'offrir du muguet, signe d'amour et de bonheur. Son parfum reconnaissance entre mille a rendu cette herbacée populaire depuis plus quatre siècles. C'est en effet Charles IX en 1561 qui introduisit la tradition en offrant du muguet aux dames de la Cour.
Rappelons toutefois que cette magnifique fleur au parfum subtil est toxique. Si un être humain risque peu de mourir en consommant ses clochettes, ses feuilles ou sa sève, à forte dose un enfant peut néanmoins s'intoxiquer avec des troubles digestifs et cardiaques. Un petit animal peut en revanche en mourir par arrêt cardiaque.


L'homme n'est pas le seul animal à apprécier le parfum des fleurs. Nous savons que la plupart des animaux ont un odorat très développé. Il est toutefois rare de les voir en train de sentir des fleurs. Par chance, voici quelques exemples pris sur le vif.

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Ces images sont extraites des sites Amazingly Timed PhotosDusky's Wonder, National GeographicWikipedia et T.Lombry.

dimanche 1 décembre 2013

La grenouille au parapluie

Le photographe amateur Penkdix Palme a publié dans la rubrique "Your Shot" du National Geographic, les photographies pour le moins surprenantes d'une grenouille s'abritant de la pluie.
Je vous laisse juger.

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Documents Penkdix Palme.
Ces photographies ont été prises à Jember, à l'est de Java, en Indonésie en mai 2013.
Concernant la troisième image, selon Palme, la grenouille serait restée 30 minutes sur son radeau avant de le quitter lorsque l'averse s'arrêta.
Ces photos font le buzz sur les réseaux sociaux, de Facebook à Youtube, sur les forums et ont même été publiées dans plusieurs quotidiens dont le Huffington PostThe Sun, le Daily Mail, etc., y compris sur un site consacré au biomimétisme, pourquoi pas !
Des photos truquées
Ou plutôt pourquoi ? En effet, les experts s'étonneront à plus d'un titre de la vraisemblance de ces images.
D'abord, pour un éthologue, spécialiste du comportement animal, elles sont exceptionnelles; personne n'a jamais vu une attitude aussi étonnante voire anthropocentrique chez un animal. Nous savons que les animaux peuvent utiliser des outils, notamment les oiseaux et les singes, et même se protéger des intempéries, mais à ce point, c'est extraordinaire.
De plus, un animal vivant à quatre pattes n'a aucun intérêt à se redresser car sa morphologie l'empêche d'en tirer profit; la position de son crâne par exemple le force à regarder le sol et la forme de son bassin entrave sa marche. A l'image des grands singes et lézards du désert, il peut éventuellement se redresser pour éviter de se brûler les pattes ou, plus souvent, s'il transporte des objets mais uniquement sur de courtes distances. Mais à part ses petits qui montent parfois sur son dos, une grenouille ne présente pas se comportement.
Enfin, pour se tenir assise, buste relevé, la grenouille doit avoir le squelette et les muscles supportant ce redressement de manière optimale. Or elle ne peut pas maintenir cette position plus de quelques secondes.
A son tour, le botaniste confirmera que l'aloe vera sur laquelle repose cette grenouille existe bien à l'est de Java mais se demandera par quel miracle une feuille a poussé sur la feuille charnue.
En effet, cette plante succulente (liliacée) dispose de feuilles épaisses et il est impossible de voir pousser sur sa cuticule autre chose que des petites épines à ses extrémités.

Aleo vera.
Quant au photographe, il peut mettre en doute toute la scène, en commençant par la réalité de la pluie. Palme prétend qu'il s'agit d'un instantanée exposé assez longuement. Mais dans ce cas, en principe le moindre mouvement de la grenouille et de la feuille parapluie les auraient rendues floues. Or elles sont très nettes.
La pluie tombe également sur la feuille parapluie sans provoquer la moindre éclaboussure, c'est impossible.
De plus, si la prise de vue a été prise au même endroit en l'espace de quelques secondes, la feuille parapluie et l'arrière-plan des deux premières images auraient dû être similaires. Or dans les deux premières images la feuille n'a pas la même forme et l'arrière-plan ne présente pas les mêmes nuances de couleurs.
Enfin, un infographiste, expert en traitement d'image confirmera qu'il est facile de créer artificiellement de la pluie. Voyez par exemple cette procédure pour créer de la pluie avec le logiciel Photoshop. Un calque contenant un bruit aléatoire fort contrasté, un effet de flou directionnel, on superpose le tout, rien de plus simple.
Bref, si nous confrontons les avis de ces quatre experts, tout confirme qu'il s'agit d'une photo truquée, traitée sur ordinateur.
En fait souvent, l'auteur ne connaissant pas son sujet, ce sont des incohérences sur le plan botanique, zoologique ou lié à l'environnement qui révèlent le truquage.
Enfin, précisons que beaucoup de photos de ce type, montrant des reptiles ou des insectes dans des attitudes inhabituelles proviennent d'Indonésie.
Vous trouverez sur le blog Within the Chronicles' Frame de Hee Jen Wei, une revue de nombreux autres canulars dont certains ont trompé les experts au point d'être primés dans des concours de photos !
Suite aux critiques de plusieurs photographes, le National Geographic a rappelé aux amateurs qu'ils n'acceptaient que des photographies authentiques, sans mise en scène et respectant le bien être des animaux.
Images authentiques
Voici en revanche des photos bien authentiques. Le photographe animalier Michael Durham a publié les deux images suivantes le 27 novembre 2013.

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Documents Michael Durham.
Une autre photo prise au Costa Rica par Megan Lorenz en août 2013. Le National Geographic la propose en format wallpaper.

Document Megan Lorenz.

mercredi 11 septembre 2013

Deux pandas géants attendus au printemps à Pairi Daiza

Le parc animalier de Pairi Daiza (ex Paradisio) à Brugelette accueillera bientôt deux pandas géants prêtés par la Chine, a confirmé le Premier ministre chinois Li Keqiang à son homologue belge Elio Di Rupo, qu'il a rencontré le 11 septembre.
Pairi Daiza a déclaré dans un communiqué de presse que les deux pandas arriveront en Belgique au printemps 2014. Le couple y vivra pendant 15 ans.
Ce partenariat s'inscrit dans le cadre d'un programme international de sauvegarde et de reproduction des pandas géants, emblèmes des espèces en voie de disparition,
Les deux pandas seront visibles dans le jardin chinois, spécialement aménagé pour la circonstance, où de nouvelles installations ultramodernes ont été intégrées dans un paysage rappelant la province du Sichuan où vivent les derniers pandas géants.
Une équipe de scientifiques chinois sera également sur place en permanence pour veiller à la santé des deux pandas, âgés de quatre ans.
Aujourd'hui, dans le monde il y 46 pandas géants en captivité. Ils vivent dans 17 zoos dont 4 en Europe (Beauval, Vienne, Edimbourg et Madrid). Brugelette sera donc le 5eme parc animalier européen ayant le privilège d'abriter des pandas géants.



Cette décision a suscité l'émoi et la jalousie du Zoo d'Anvers, qui a déploré dans la presse de ne pas recevoir les pandas en priorité. Les membres de la N-VA n'ont pas hésité à en faire une histoire communautaire.
Une espèce en voie de disparition 
Selon le WWF, en Chine, en 2004 la population de pandas géants fut estimée à environ 1600 individus, soit 40% de plus qu'en 1980. L'espèce est toujours menacée d'extinction (Cf. la liste rouge de l'IUCN), d'où l'intérêt qu'ils se reproduisent en captivité.
Certains ont été réintroduits dans leur milieu naturel, mais ce fut un échec car on ne peut pas apprendre à ce sympathique nounour les stratégies pour survivre dans la nature.
Donc la captivité ne sauvera pas les pandas géants; elle vise uniquement à sensibiliser le public et les gouvernements pour qu'ils participent à la protection de leur habitat naturel.

jeudi 15 août 2013

L'olinguito: la (re)découverte d'un mammifère carnivore

Le zoologiste Kristofer Helgen, conservateur au Musée National d’Histoire Naturelle du Smithonian (NMNH) a confirmé la découverte d’un nouveau mammifère carnivore ressemblant à un ours en peluche, appelé Olinguito. C’est le premier mammifère carnivore découvert en Amérique depuis 35 ans, précise l'étude publiée le 15 août 2013 dans le N° 324 de la revue ZooKeys.

L'olinguito. Document Mark Gurney.
L’olinguito pèse 0.9 kg et mesure 30 cm de long, un peu plus du double avec la queue. Ce petit mammifère au pelage brun orangé n’a pas été facile à trouver. Il mène une existence solitaire sur les pentes d'altitude de la cordillère des Andes, dans les forêts denses et brumeuses de Colombie et d'Equateur, ce qui a inspiré une partie de son nom latin Bassaricyon neblina : neblina signifiant "brouillard" en espagnol.
De plus, l’animal aux grands yeux qui est également le plus petit membre connu de la famille des ratons est uniquement actif pendant la nuit, quand il cherche des fruits dans son habitat andin. Comme d'autres carnivores tels que le panda géant, l'olinguito semble se nourrir principalement de plantes, mais est néanmoins classé dans l'ordre taxonomique des carnivores.

Document Mark Gurney.
Du fait que les carnivores sont les animaux les plus étudiés dans le règne animal, c'est "le dernier endroit où nous pensions que l’olinguito pouvait se cacher", a déclaré Helgen. Trouver un mammifère est relativement rare, et trouver un carnivore, qui sont moins nombreux que les herbivores est "extrêmement rare", précise-t-il dans son article.
C'est pourquoi cette révision taxinomique qui a conduit à la découverte d'une nouvelle espèce fait grand bruit dans le petite cercle fermé des zoologistes : c’est "spectaculaire” rendant "ma découverte plus passionnante encore", a déclaré Helgen lors d'une conférence de presse à Washington.

Document Paul Souders/Corbis.
La découverte de l’olinguito
Les premiers signes d'une nouvelle espèce sont apparus à Helgen en 2003 au musée du Smithsonian pendant qu’il étudiait des spécimens d’olingos, un groupe de carnivores d'Amérique du Sud dont l’arbre phylogénique est encore inconnu.
Helgen remarqua que certains des spécimens du musée semblaient différents des autres : ces étranges individus étaient globalement plus petits, portant des dents plus petites et d’autres plus longues et un pelage dense virant sur le rouge.

Document Mark Gurney.
Helgen étudia alors de nombreux spécimens, réalisa des analyses anatomiques et génétiques, fit des observations sur le terrain et modélisa l'habitat de l'animal pour tenter de savoir où il pouvait se cacher.
Les spécimens du musée avaient été collectés il y a des décennies dans le nord des Andes, à une altitude comprise entre environ 1500 et 2700 mètres, beaucoup plus haut que l’habitat connu des olingos. Cela signifiait qu'il existait une autre espèce là-haut ce qui conduisit les scientifiques à partir à sa recherche pendant dix ans.

Femelle Olinguito dans la réserve de La Mesenia. Document Gustavo Suarez.
En 2006, Helgen et Roland Kays, directeur du Laboratoire d'observation de la biodiversité au Musée des Sciences naturelles de Caroline du Nord, se mirent à la recherche de l’animal sauvage. Avec l'aide du zoologue équatorien Miguel Pinto, l'équipe explora la forêt d’altitude située à l’ouest de la réserve équatorienne d’Otanga Cloud Forest.
Lors de leur première nuit, alors qu’ils marchaient dans la végétation épaisse et humide, parmi les chants des grenouilles et des grillons, l'équipe entendit des frémissements d'animaux dans les arbres. Eclairant leurs sommets, un kinkajou, un porc-épic, les regardait, puis "un olinguito apparut dans la lumière", déclara Helgen.
C’est ainsi qu’ils découvrirent plusieurs olinguitos et d’autres encore durant les expéditions ultérieures dans d'autres régions de la Cordillère des Andes.
L’analyse génétique a révélé que les olinguitos sont non seulement très différents des olingos, mais il existe également quatre sous-espèces d’olinguitos comme on le voit à droite.
Un bébé olinguito
Lors d’un trekking dans la réserve forestière de La Mesenia en Colombie, les scientifiques ont repéré un jeune olinguito. Le bébé découvert par des membres de l'ONG SavingSpecies a la taille d’un chaton, si petit qu'il tient dans une main. Les photographies du jeune animal révèlent ses minuscules griffes recourbées qui lui servent à grimper aux arbres et des coussinets texturés qui l'aident à adhérer aux branches.

Un bébé olinguito. Document Juan Rendon.
Sorti du brouillard
Même si l’olinguito représente une grande découverte, il vivait parmi les hommes depuis des siècles, des spécimens mais mal identifiés existants dans les musées depuis plus de cent ans, précise Helgen.
Un olinguito assimilé à tort à un olingo s’est même retrouvé dans les zoos américains dans les années 1960 et 1970, il fut fréquemment déplacé car - sans surprise - l'animal ne pouvait pas se reproduire avec les olingos, déclara Helgen.


"Ce n'est pas une espèce en voie de disparition", a déclaré Helgen. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de menaces : on estime que 42% de l'habitat de l’olinguito a déjà été converties à l'agriculture et en zones urbaines et la déforestation est toujours un problème.
Les scientifiques pensent qu’il y a probablement des milliers d’autres créatures aussi mignonnes vivants dans les habitats protégés des montagnes de Colombie et d'Equateur .
L’olinguito porrait bien devenir l’ambassadeur tout désigné pour la préservation de l'écosystème des Andes. "Nous espérons que l'olinguito servira d'espèce ambassadrice pour les forêts de nuage de l'Équateur et de la Colombie, attirant l'attention du monde sur ces habitats en danger", a encore confié Helgen.

samedi 16 février 2013

L'invasion des carpes sauteuses

Si vous passez un jour au sud de Chicago et naviguez sur la rivière Wabash en Indiana ou Spoon en Illinois notamment, attendez-vous à un spectacle impressionnant ! En effet, vous y verrez des centaines de carpes argentées bondir hors de l'eau jusqu'à 3 mètres de hauteur, au point que certaines retombent dans les embarcations à la plus grande joie des pêcheurs et des touristes !

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Cette carpe argentée Hypophthalmichthys molitrix est une espèce importée de Chine qu'on retrouve également au Canada. Elle fut peut-être introduite par la colonisation naturelle du bassin du Mississippi, par des lâchers d’individus ou peut-être par accident.
Dans tous les cas et comme d'autres espèces, aujourd'hui elle envahit dangereusement l'Amérique du Nord. Elle n'est pas la bienvenue car elle se nourrit des aliments des espèces endémiques et tend à proliférer au détriment des autres espèces.
La carpe argentée est présente en Europe. On la retrouve dans nos étangs, nos lacs et nos rivières. En général les carpes de nos régions sautent hors de l'eau jusqu'à la queue (des bonds de 50 cm) pour se débarrasser de leurs parasites, par jeu ou après un copieux repas.
Dans le cas de cette espèce asiatique, les scientifiques ignorent pourquoi elle se comporte ainsi. Elle est peut-être perturbée par les vibrations des moteurs qui la rend agressive et point qu'elle a déjà blessé des touristes.
Pour plus d'informations

jeudi 13 septembre 2012

Découverte de cellules vivantes de mammouth

Des chercheurs russes et des membres de la fondation sud-coréenne SOOAM Biotech ont annoncé ce 13 septembre 2012 avoir fait une extraordinaire découverte.
"Début août nous avons découvert en Sibérie orientale des bouts de tissus de mammouth dans lesquels des cellules avaient conservé leur noyau visiblement vivant", a expliqué Sergueï Fedorov de l'Université fédérale russe du nord-est (NEFU) de la République de Sakha (Yakutia).
Ces cellules contiennent le génome presque complet d'un mammouth, ce qui permettrait de cloner ce grand herbivore dont la dernière espèce s'est éteinte il y a 10000 ans.
Les tissus ont été découverts à 100 mètres de profondeur dans le permafrost sibérien, à plus de 2000 km au nord-est de Iakoutsk.
Cet animal qui est probablement une femelle âgée de plus de 40 ans, vivait il y a 43000 ans et se serait embourbé dans un marais avant d'être attaquée par des carnivores.

Les restes du mammouth encore prisonniers de la terre et de la glace.
Trouver de l'ADN de mammouth
C'est le premier mammouth aussi bien conservé. En effet, non seulement, cette femelle a conservé toute sa peau, ses poils et ses organes, mais ses pattes et la trompe sont pratiquement intactes et ses muscles sont encore localement rouges, signe qu'ils contiennent encore du sang peu oxydé.
Suite à la découverte de nouveaux gisements de fossiles de mammouths en Sibérie, le 13 mars dernier les scientifiques de SOOAM ont passé un contrat pour tenter de cloner ce mammouth.
Aujourd'hui, "la première mission et la plus difficile est de restaurer les cellules du mammouth", a expliqué Hwang In-Sung, un chercheur de la fondation SOOAM au reporter de l'AFP. Ses collègues rejoindront les chercheurs russes pour tenter de trouver des tissus contenant des gènes intacts.
En effet, vu l'âge du spécimen, il est peu probable de trouver de l'ADN intact et très difficilement des noyaux cellulaires, mais ce n'est pas impossible vu son excellent état de conservation.

La trompe pratiquement intacte du mammouth.
Notons qu'en 2010, des chercheurs étaient déjà parvenus à synthétiser du sang de mammouth à partir de l'hémoglobine d'un mammouth laineux extrait d'un os particulièrement bien conservé.
SOOAM a également démontré qu'il était possible de réaliser un clonage interspécifique en utilisant l'utérus d'une chienne pour assurer le développement d'un coyote dont la descendance était féconde.
"En remplaçant le noyau d'ovules d'éléphants par ceux des cellules somatiques du mammouth, des embryons contenant l'ADN de mammouth pourraient se développer et être implantés dans l'utérus d'un éléphant. Un éléphant d'Inde devrait être utilisé pour transférer des cellules somatiques", a expliqué Hwang. "C'est un travail très difficile, mais nous pensons qu'il est réalisable car notre institut a les capacités de cloner des animaux", a-t-il conclu.

La chaire de 43000 ans contient encore du sang peu oxydé.
A ne pas confondre avec Hwang Woo Suk, un autre chercheur de la fondation SOOAM qui est l'auteur du premier chien cloné, baptisé Snuppy, en 2005 mais dont les recherches sont très controversées et entachées de fraude. En participant à ce projet, Hwang Woo Suk espère se refaire un nom.
Aujourd'hui SOOAM propose aux particuliers de cloner leur chien ou leur chat.
A propos du clonage, lire Le génie génétique.

mardi 28 août 2012

La murène ruban en eau vive

Voici l'une des rares vidéos d'une murène ruban, Rhinomuraena quaesita, alias blue ribbon eel. Ce poisson osseux au corps long et plat mesure entre 80 et 130 cm et on peut le trouver jusqu'à 60 mètres de profondeur dans les eaux d'Indonésie (en fait du sud du Japon au nord de l'Australie).
Cette murène a la particularité d'être hermaphrodite et de changer de coloration quand elle change de sexe. D'abord de sexe mâle, elle devient femelle lorsqu'elle atteint la maturité sexuelle.
A l'inverse des grandes murènes, celle-ci vit dans le sable. Mais comme toutes les murènes, stressée ou acculée dans une voie sans issue elle peut attaquer et mordre. Gardez vos distances !

samedi 5 mai 2012

Le plus vieil ancêtre de l'homme trouvé dans un lac

En 1995, des chercheurs de l'Université d'Oslo ont trouvé le premier spécimen d'un micro-organisme mangeur d'algues vivant dans la boue d'un petit lac baptisé Ås, situé à 30 kilomètres au sud d'Oslo en Norvège.
A l'époque les scientifiques ont reconnu que cet organisme était inhabituel mais ignoraient l'importance qu'il pouvait avoir.
Aujourd'hui, après quelque vingt ans d'analyses, les scientifiques ont déclaré qu'il s'agissait d'un des plus vieux organismes vivants ancêtre de l'homme.
Cette créature unicellulaire est apparue il y a environ 1 milliard d'années et ne trouve aucune place dans l'arbre phylogénique actuel du règne des être vivants - ce n'est pas un animal, ni une plante, ni un champignon, ni un protiste ou une algue, disent les scientifiques.
Collodictyon
"A ce jour nous ne connaissons aucun autre groupe d'organismes qui descende aussi près de nos racines de l'arbre de la vie que cette espèce", qui fait partie d'un nouveau genre appelé Collodictyon, explique le Dr Kamran Shalchian-Tabrizi de l'Université d'Oslo.
Collodictyon est endémique au lac Ås. "Nous avons découvert une nouvelle banche inconnue de l'arbre de la vie dans ce lac. Elle est unique," dit Tabrizi.
Il existe trois espèces de Collodictyon: C.ciliatum, C.semiciliatum et C.triciliatum.
Comme les plantes, les champignons, les protistes et les animaux, y compris les humains, tous sont membres de la famille des eucaryotes, des organismes uni ou pluricellulaires (proto ou métazoaires) possédant un vrai noyau cellulaire et des mitochondries, ce que ne possèdent pas les bactéries (organismes procaryotes).
Collodictyon dispose de quatre flagelles insérées au sommet d'un large sillon, ingérant des algues par cette ouverture.
Son corps contient des mitochondries présentant des crêtes tubulaires, des dictyosomes, des cellules sans parois et d'autres excroissances. Cet organisme mesure entre 30 et 50 microns.
Les chercheurs pensent que cette découverte pourrait apporter de nouveaux renseignements sur le passé de la terre il y a des centaines de millions d'années.
Des créatures solitaires
A partir des caractéristiques de Collodictyon, les chercheurs peuvent à présent imaginer à quoi ressemblaient les cellules eucaryotes préhistoriques, explique Tabrizi - qui étaient probablement des organismes unicellulaires ayant une structure tubulaire qu'ils utilisaient pour attraper des proies microscopiques.
"Ce ne sont pas des créatures sociables," explique son collègue le Pr. Dag Klaveness, qui étudia des millions de micro-organismes pour cette étude.
"Ils prospèrent mieux quand ils vivent seuls. Ils fois qu'ils ont ingéré de la nourriture, le cannibalisme est à l'ordre du jour."
"C'est fascinant de pouvoir encore trouver ce type d'organismes après autant d'années," dit Tabrizi. "Il est resté dehors pendant des millions d'années et nous ne l'avons pas vu."

dimanche 18 mars 2012

Le harfang des neiges

J'ignore encore qui est l'auteur de cette magnifique image du harfang des neiges (Bubo scandiacus) mais elle mérite un premier prix.


Bien que cet oiseau soit répandu dans les régions polaires et notamment au Canada, en 2009 l'IUCN l'a inscrit sur la Liste rouge des espèces menacées d'extinction (ce qui permet de protéger l'espèce).

lundi 26 décembre 2011

Hommage aux singeries de Cheetah (1931-2011)

Cheetah, le célèbre chimpanzé qui jouait aux côtés de Tarzan (Johnny Weissmuller) dans les années 1930-40 est décédé le 24 décembre 2011 en Floride, au Suncoast Primate Sanctuary.
Ce refuge l’avait accueilli dans les années 1960. Cheetah avait 80 ans.
Voici quelques pitreries et gags réalisés par ce sympatique chimpanzé.


Il est exceptionnel qu'un chimpanzé vive plus de 50 ans en captivité et 40 ans dans la nature. L'âge vénérable de Cheetah représente donc un record.

lundi 12 décembre 2011

200 nouvelles espèces découvertes près du Mékong

Selon le WWF, plus de 200 nouvelles espèces ont été identifiées en 2010 dans la région du Grand Mékong, mais beaucoup sont déjà menacées.


"En moyenne, une nouvelle espèce est découverte tous les deux jours dans cette région qui comprend le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, la Birmanie et la province chinoise du Yunnan", selon le rapport « Mékong sauvage ».  Cela représente 145 plantes, 28 reptiles, 25 poissons, 7 amphibiens, 2 mammifères et un oiseau en 2010.
Parmi ces nouvelles espèces il y a un lézard femelle qui se clone sans avoir besoin de mâle mais qui fut découvert... au menu d’un restaurant de la province de Ba Ria Vung Tau, dans le sud du Vietnam !


Il y a également une nouvelle espèce de singe au nez retroussé  (Rhinopithecus strykeri) dessiné à gauche, déjà connu des Birmans de l’État Kachin pour éternuer quand l’eau entre dans ses narines et qui passe les journées pluvieuses la tête entre les jambes pour éviter ce désagrément.
Enfin, il y a un lézard "psychédélique" au cou jaune vif, au corps bleu et aux pattes et à la queue orange.
Au total, depuis 1997, plus de 1500 nouvelles espèces animales et végétales y ont été découvertes dans la région du Grand Mékong.
Mais selon le WWF, "beaucoup sont déjà destinées aux assiettes, se battent pour survivre dans des habitats qui rétrécissent et risquent de disparaître".

mardi 27 septembre 2011

La photographie des papillons

En souvenir de cette année qui se termine pour les lépidoptères, voici quelques images de papillons du monde que j'ai réalisées dernièrement.
Leur vol étant toujours gracieux et leurs motifs souvent très beaux et très délicats, on ne se lasse jamais de les observer voler, se reposer ou se nourrir. Voici quelques instantanés de leur vie.

Caligo eurilochus sulanus, un Morpho qui cache ses belles couleurs bleues structurelles
Une vie de papillon
Les papillons volent de fleur en fleur des premières chaleurs du printemps aux premières gelées. Ils naissent sous forme d'oeufs qui vont subir plusieurs métamosphoses : chenille (quelques jours), chrysalide (quelques semaines) et imago.
Si la plupart des espèces ne vivent que quelques jours (le Bombyx du mûrier) ou quelques semaines, d'autres comme le papillon Tigre ou le Citron par exemple peut vivre de neuf mois à plus d'un an.
Les papillons sont des insectes très fragiles. Ils ont besoin de chaleur et craignent la pluie tandis que les espèces tropicales apprécient un climat chaud et humide (27°C par 70% d'humidité) qui rebuterait plus d'un touriste amateur de sauna.
Avec l'automne et les frimas qui approchent, les papillons migrent vers des cieux plus cléments tandis que d'autres vont hyberner ou simplement mourir.

Greta otto
Macro-photographie
Pour les photographes amateurs, la chasse aux papillons reste un thème tout aussi délicat que son sujet.
Tout d'abord certains papillons sont farouches et ne supportent pas qu'on s'approche trop près d'eux, d'où l'intérêt de rester immobile et d'utiliser un petit téléobjectif.
Ensuite par ses dimensions (10 cm en moyenne), photographier un papillon exige soit une optique macro soit un zoom capable de se rapprocher jusqu'à environ 30 ou 50 cm du sujet. L'objectif est en général une focale de 80 à 105 mm f/2.8 ou f/3.5.
Vient ensuite la prise de vue : le sujet est généralement tellement petit et l'agrandissement voisin si par supérieur à 1:1, que la profondeur de champ se réduit souvent à quelques millimètres... L'alternative est d'utiliser un flash puissant dont la lumière est diffusée.

Kallima paralekta

Une image c'est aussi de l'esthétique. Il faut donc soigner la composition et si possible les couleurs. Pour faire ressortir le sujet de l'arrière-plan, ce dernier doit être flou. Il faut donc jouer sur le profondeur de champ et donc sur l'ouverture du diaphragme. Un diaphragme trop fermé va capturer trop peu de lumière, augmenter le risque de diffraction et noyer le sujet dans l'arrière-plan. Un diaphragme trop ouvert ne donnera pas assez de profondeur de champ et vous aurez des difficultés pour effectuer la mise au point sur tout le corps de l'insecte. Il faut donc trouver un compromis par essais et erreurs.
Personnellement je conseillerais un diaphragme entre f/8 et f/11 pour une vitesse d'au moins 1/100e de seconde avec ou sans flash mais tout dépend de l'éclairage et du comportement du sujet. La mesure spot s'impose également pour se concentrer sur le sujet. 
Le point le plus délicat à maîtriser est la mise au point. Mieux vaut donc mitrailler et faire plusieurs photos du même sujet en soignant la mise au point pour espérer avoir une photo bien nette.

Idea leucomoe
Accessoires
Il va sans dire qu'en macrophotographie, la mise au point automatique (autofocus) est inutile. La plupart du temps le système servo est incapable de distinguer le sujet de l'arrière ou de l'avant-plan et ne parvient pas à faire la mise au point. Il faut donc débrayer cet automatisme et effectuer la mise au point manuellement.
Le flash annulaire ou portable et déporté peut rendre de grands services à condition qu'il ne porte pas d'ombres trop dures. Dans ce cas il convient de le couvrir d'un diffuseur en toile.
Le trépied est rarement utilisable avec un sujet aussi mobile qu'un papillon. Reste le monopied télescopique qui permet parfois d'apporter un peu de stabilité, encore faut-il qui puisse être élevé jusqu'à environ 1.6m du sol, ce qui est rarement le cas.

Graphium agamemnon

Il va de soi que l'usage des objectifs munis d'un système anti-vibration (VR) est utile; ce dispositif permet en théorie de photographier à main levée jusqu'à 1/6e de seconde dans les meilleurs cas. Mais le VR est surtout utile si vous vous déplacez car en position stable et fixe, son activation peut engendrer un léger effet de bougé.
Vous pouvez augmenter le grossissement au-delà du rapport 2:1 ou 1:1 en utilisant une optique à soufflet (mais de préférence en studio car c'est assez encombrant), c'est la solution idéale. La solution alternative consiste à acheter un tube allonge (doubleur de focale) mais qui présente une perte de luminosité ou plus simplement d'utiliser une bonnette d'approche (un doublet de lentilles achromatiques) mais ces solutions sont chères et ne donneront jamais d'aussi bons résultats qu'une bon objectif macro.
Enfin, les appareils photos de dernière génération équipés d'un moniteur articulé sont très pratiques; même si l'appareil est placé au raz du sol ou est porté à bout de bras, l'écran orientable vous permet d'avoir une vue précise du cadrage et de la mise au point du sujet.

Heliconius ismenius
L'appareil photo
Nous seulement vous devez être prêt à supporter des heures de chaleur et d'humidité si vous chassez les papillons tropicaux mais votre appareil photo doit également résister à ces conditions extrêmes.
Un appareil photo haut de gamme et hermétique n'est pas toujours indispensable - je travaille avec un Nikon D7000 et une optique zoom de 16-85 mm -, mais si vous faites régulièrement des voyages dans les régions tropicales, un réflex tropicalisé muni de joints hermétiques et une optique macro munie d'un flash annulaire (et non LED) ne seront pas des achats superflus.

Caligo eurilochus sulanus

Vous trouverez d'autres images de papillons dans la page Microcosmos sur mon site Luxorion.