Affichage des articles dont le libellé est Armement. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Armement. Afficher tous les articles

mardi 3 mars 2015

Le DARPA et Memex au service des enquêteurs

Dans une interview accordée récemment à CBS, on apprend que le DARPA, l'agence de recherche de l'armée américaine, a développé une nouvelle application pour mieux lutter contre la criminalité, Memex.
Le DARPA dispose d'un département dédié à l'Innovation de l'Information, I2O, dont le but est de développer des programmes informatiques pour mieux lutter contre la criminalité, y compris la cybercriminalité et le terrorisme.
Développé par Chris White, ingénieur au Bureau I2O du DARPA, Memex est l'héritier du fameux projet inventé par le Dr. Vannevar Bush en 1945.


Selon le DARPA, au cours des deux dernières années, 60  millions de pages web à caractère criminel ont été publiées sur le web et le Darknet. Pour un enquêteur, cela représente des "Big Data" qu'il faut pouvoir analyser afin d'extraire l'information pertinente.
Les moteurs de recherche classiques comme Google sont basés sur une fonction d'indexation du contenu des pages web triées par popularité et les internautes interrogent les serveurs au moyen de mots-clés.
Memex exploite la technique inverse de ce concept, dans la mesure où à partir d'une requête, il est capable d'établir des liens entre les données de différentes pages web, y compris entre les sites partageant les mêmes bannières promotionnelles, et surtout de dévoiler des informations cachées dans le réseau Tor du Darknet et les réseaux clandestins peer-to-peer.
Grâce à des outils de data mining, Memex est capable d'analyser ces "Big Data" afin d'y trouver des corrélations, d'identifier des organisations et des personnes. Ces données peuvent ensuite être présentées sous forme graphique afin de s'adapter aux besoins des utilisateurs.
Memex est pour le moment uniquement utilisé par le ministère américain de la Défense. Il a déjà été testé lors du Super Bowl, afin de tracer les réseaux de prostitution.
En effet, à partir des pages du Darknet faisant la promotion de services sexuels par exemple, Memex est capable de géolocaliser les serveurs de ces pages, l'auteur des publicités, son adresse IP, son numéro de téléphone, etc.
En recoupant ces données avec des portraits de femmes figurant sur ces pages, Memex a pu mettre en évidence les mouvements de différentes prostituées et apporter son support au travail de la police qui peut ainsi plus rapidement identifier les trafiquants et venir en aide aux femmes vulnérables.

Exemple d'écran de visualisation des Big Data traitées par le programme Memex du DARPA. Cet outil de data mining permet d'effectuer des requêtes sur des milliards de données afin d'établir des correspondances entre elles. Chaque noeud ou terminaison peut être agrandie et interrogée. Document DARPA/I2O.
Dan Kaufman, directeur de l'I2O du DARPA, précise que Memex préserve la privacité des données et n'a pas pour objectif de récupérer les informations à caractère privé des réseaux sociaux par exemple ni de désanonymiser des données ou des services anonymes. C'est également clairement indiqué dans la page de présentation de Memex.
Notons que dans le cadre de son rapport sur le Big Data, en janvier 2015 le président Obama a salué l'initiative du DARPA et l'aide qu'apportait Memex aux forces de police.
Memex au service des scientifiques et des particuliers
Le périmètre bien précis de Memex sous-entend qu'il n'a pas la même finalité que les programmes de la NSA et qu'il ne serait pas relié à leurs outils ni à leurs bases de données. 
Perte inutile de ressources ou volonté délibérée, à chacun de juger l'intérêt de ces restrictions.
Ceci dit, dans la lutte internationale contre le crime et le terrorisme, il est difficile de croire que Memex ne trouvera pas d'application au sein de la NSA. Ce ne sera pas la dernière invention du DARPA qui sera exploitée par l'agence de renseignement américaine pour ne citer qu'Arpanet et son protocole TCP/IP.

Exemple d'écran de visualisation de données de Memex.
Document DARPA/I2O.
Quand bien même Memex ne viserait que la recherche des criminels, il faut avouer que cette application a coûté entre 10 et 20 millions de dollars. Quand on sait que Facebook ou Google rachète des sociétés de développement pour plusieurs milliards de dollars (par ex. Facebook a racheté WhatsApp pour 19 milliards de dollars en 2014), Memex reste une "petite" application si on la compare à ces budgets extravagants.
Cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas puissante ni intelligente, c'est-à-dire capable d'extraire l'information pertinente perdue parmi des milliards de données anodines.
Actuellement Memex vient uniquement en support des enquêteurs de police (trafic d'armes, de drogue, prostitution, terrorisme, etc) mais à terme il pourrait servir les intérêts de la communauté scientifique (par ex. la lutte contre les épidémies d'Ebola) et ceux des particuliers.
Mais n'espérez pas qu'il soit intégré à Google ou Bing. L'intérêt de ces entreprises privées est pécuniaire et elles n'ont aucun intérêt à proposer des pages n'offrant aucun potentiel de revenus publicitaires.
A lire: Deep Web Search' May Help Scientists.

mardi 1 octobre 2013

L'arme soviétique bientôt équipée de Sukhoi T-50

Le Sukhoi T-50 est le chasseur de 5eme génération fruit d'une collaboration indo-russe avec une participation financière de l'Algérie et de la Chine. Il remplacera les MiG-29 et Su-27.
Développé dans les années '90, le prototype vola pour la première fois en 2010 et fut présenté au public en 2011. Il est disponible en versions mono et biplace.
Le président Vladimir Poutine a confirmé le 25 avril 2013 que la version monoplace opérationnelle sera livrée à l'armée russe en 2016, un an plus tard que prévu.
Cet avion de combat polyvalent est équipé de deux turboréacteurs AL-41F1 d'une poussée unitaire de 130 kN. Il pèse 29 tonnes dont 18 tonnes sont réservées au carburant et mesure 19.7m de longueur pour 4.8m de hauteur.
Il comprend 1 canon de 30 mm et dispose de 2 soutes à armement entre les réacteurs et de 2 soutes auxiliaires pouvant embarquer un missile air-air. 


Outre sa taille imposante et son double empennage, la taille de son aile delta est étonnante. Le Sukhoi T-50 présente une surface alaire de 78.8 m2, équivalente à celle du F-22 Raptor (pour une puissance équivalente), soit près de 50% plus grande que celle du Mirage 2000 (41m2), deux fois plus grande que de celle du MiG-29 (38 m2) et près de trois fois grande que celle du F-16 (27.9 m2), ce dernier vu sa taille restant le plus agile des avions de combats.
Le T-50 dispose d'une avionique sophistiquée. Ce biréacteur dispose notamment d'un camouflage furtif, de radars optique et infrarouge venant compléter des radars micro-ondes à commande de phase et en bande L (~1.3 GHz) dans les ailerons. Il atteint une vitesse de 2500 km/h (Mach 2.5) et un plafond de 20000 mètres.
MAKS 2013
Le Sukhoi T-50 était présent au salon aéronautique MAKS 2013 qui s'est tenu du 28 août au 1er septembre à Joukovski, dans la région de Moscou.
Comme on le voit sur la vidéo suivante, il vola sans postcombustion, donc dans un ballet tout en douceur, nous présentant notamment un beau cobra de Pugachev à 06:10 et de beaux loopings à partir de 09:00. La deuxième vidéo nous le présente en tandem avec le MiG-29.


*

mardi 17 septembre 2013

Nukemap : Simuler les effets d'une explosion atomique

Il y a quelques semaines, la ville de Nagasaki célébrait le 68eme anniversaire de l'attaque atomique du 9 août 1945. L'explosion à basse altitude de la bombe Fat Man (~15 kt) avait coûté la vie à près de 75000 personnes.
A la mémoire des victimes et notamment de Tsutomu Yamaguchi (hommage), double victime des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki, nous avons un devoir de mémoire.
Toutefois si nous comprenons en théorie les effets d'une bombe atomique, nous avons du mal à visualiser l'ampleur réelle des dégâts.
C'est pourquoi le chercheur américain Alex Wellerstein de l'American Institute of Physics, expert en histoire des armes et du secret en matière nucléaire, a développé une application en ligne simulant les effets d'une telle explosion sur son blog "Nuclear Secrecy" : Nukemap.
Nukemap en 2D et 3D
L'utilisation du programme est simple. Vous choisissez un lieu, la puissance, optionnellement cocher "Casualities" (calcul du nombre de victimes) et "Radioactive Fallout" (calcul des retombées radioactives), choisissez éventuellement d'autres options dans l'onglet "Advanced options" (pression, vent, ionisation, cratère, etc), puis appuyez sur "Detonate" pour obtenir la carte révélant l'amplitude de l'explosion.
La version Nukemap 3D permet d'observer le développement du champignon atomique.
Voici par exemple l'effet de l'explosion d'une bombe de 20 kT au QG de l'OTAN situé à l'est de Bruxelles. La simulation indique qu'il y aurait 30000 morts immédiatement et 225000 blessés dans un rayon de 15 km. Avec un vent soufflant du sud-est, le fallout s'étendrait au-delà de la côte belge.

*

Wellerstein explique la raison pour laquelle il a créé cette application : "J'ai réalisé que les étudiants n'ont pas conscience de l'impact d'une explosion nucléaire. [...] Beaucoup de gens pensent que si une arme nucléaire se déclenche, la planète entière va disparaître. En réalité, des bâtiments s'effondreraient, il y aurait des incendies, des blessés et la pollution nucléaire se répandrait durant des années. C'est bien plus vicieux que ce que l'on pense".
Pour plus d'informations
Consultez le blog d'Alex Wellerstein et la page consacrée à Nukemap.
Consultez les articles sur Les effets des explosions nucléaires, Mesure de la radioactivité et protection civile, Fission et fusion nucléaires, Pour ou contre l'énergie nucléaire ?

mercredi 25 janvier 2012

L'US Army va transformer ses soldats en télépathes

Le chercheur américain d’origine autrichienne Gerwin Schalk est ingénieur en électronique et informatique, expert dans l’interfaçage cerveau-ordinateur au College Medical d’Albany à l'Université d'Etat de New-York.


Avec ses collaborateurs il travaille sur un projet de l'armée américaine de 6.3 millions de dollars visant à établir les bases scientifiques nécessaires à l’élaboration d’un « casque à pensée » capable de détecter et transmettre des informations aux soldats sans qu’ils aient à faire le moindre geste ni prononcer le moindre mot.
La télépathie synthétique
Aussi improbable que cela paraisse, la « télépathie synthétique » ainsi que se nomme cette science est sur le point d’arriver sur le champ de bataille !
En effet, selon Schalk, dans une décennie les Forces spéciales pourront capturer leurs ennemis en communiquant et coordonnant leur opération sans faire le moindre signe et en silence. Un peloton d'infanterie pourrait par télépathie appeler un hélicoptère pour secourir des blessés au milieu d'un échange de tirs nourris, là où les ordres verbaux seraient impossibles à transmettre dans le vacarme des explosions.
Concrètement, Schalk travaille sur un programme de simulation et d’imagerie cérébrale avec des volontaires épileptiques. Des électrodes implantés à la surface de leur cortex permettent aux chercheurs d’observer en temps réel les aires du cerveau répondant aux sons des voyelles "aah" ou "ooh".
Le but de cette technique appelée électrocorticographie ou ECOG est d’identifier l’aire exacte du cerveau responsable des crises d’épilepsie afin que les chirurgiens puissent extraire les zones endommagées sans affecter les zones saines. Mais il y a un immense bénéfice à la clé : les patients épileptiques ont permis aux chercheurs d'obtenir parmi les images les plus détaillées de l'activité cérébrale associée à la prononciation audible des mots.
Dans un autre domaine, nous savons déjà qu'il est possible de déplacer un curseur sur l'écran d'un ordinateur par la pensée. Des personnes amputées peuvent également contrôler par la pensée leur membre robotisé, qu'il soit attaché à leur corps ou situé à des centaines de kilomètres de distance (expériences du MIT, DARPA, etc).
Au cours d'une autre expérience, 12 patients épileptiques ont écoutés 36 mots ayant une relativement simple structure consonne-voyelle-consonne tels que "bet", "bat", "beat" et "boot". On leur a demandé de prononcer clairement les mots puis de simplement s'imaginer les prononcer. Ces instructions furent communiquées visuellement (affichées sur l'écran de l'ordinateur) sans son puis à nouveau vocalement mais sans affichage. Les électrodes placés à la surface de leur cortex rendait une cartographie précise de l'activité neuronale.
Schalk fut intrigué par le résultat. Ainsi qu'on s'y attendait, lorsque les sujets prononçaient un mot, les données affichaient l'activité dans les zones du cortex moteur associées aux muscles qui produisaient la parole. Le cortex auditif ainsi que la zone alentour que l'on a longtemps crus associés à la parole, l'aire de Wernicke, étaient également actives.
Lorsque les sujets pensaient à des mots, le cortex moteur se désactivait tandis que le cortex auditif et l'aire de Wernicke restaient actifs.
Bien que la raison de l'activation de ces aires ne soient pas claires, ces résultats sont très importants. La prochaine étape est évidente : analyser les données du cerveau et essayer d'extraire suffisamment d'informations pour déterminer, au moins dans les grandes lignes, à quoi les sujets sont en train de penser.
C'est Elmar Schmeisser, un colonel de l'US Army en retraite et Docteur en médecine de la vision qui a eu l'idée du projet de casque à pensée et le présenta devant un comité d'expert militaires.
Le casque actuellement développé devrait fonctionner telle une interface portable entre la pensée et la machine. Lorsqu'ils sont activés, les capteurs placés à l'intérieur du casque devraient scanner les milliers d'ondes cérébrales oscillant dans la tête du soldat; un microprocesseur devrait appliquer un algorithme pour décoder ces ondes et les traduire en mots et phrases spécifiques tandis qu'une radio devrait émettre le message.
Elmar Schmeisser a également suggéré d'ajouter une seconde fonctionnalité au casque pour détecter la direction dans laquelle le soldat concentre son attention : cette fonction pourrait être utilisée pour guider les pensées vers un squad ou un peloton particulier juste en regardant dans sa direction.
Les mots ou les phrases pourraient atteindre un récepteur qui dicterait les mots dans l'oreillette du soldat ou dans un haut-parleur, y compris dans un poste de commandement distant. Les possibilités sont faciles à imaginer :
“Attention! Ennemi à droite!”
“Nous avons besoin d'une assistance médicale tout de suite!”
“L'ennemi est sur la crête. Feu!”
Toutes ces phrases pourraient épargner des vies.
Le comité militaire a approuvé le projet. Pour maximiser les chances de succès, Schmeisser a divisé le budget entre deux universités qui chacune ont une approche complémentaire du problème de la télépathie.
La première équipe, dirigée par Schalk, poursuit une approche plus invasive de l'ECOG en implentant des électrodes sur le cortex, tandis que l'équipe de Mike D’Zmura, un expert en sciences cognitives de l'Université de Californie à Irvine, utilise l'électroencéphalographie (EEG), une technique non invasive de scannage du cerveau qui est plus adaptée au casque à pensée car elle ne nécessite pas d'ouvrir la boîte crânienne.
Ce projet militaire établit un pont entre la médecine et la recherche en cybernétique. Il fait appel à l’expertise la plus innovante et n’a rien de moins que l’ambition d’aller lire la pensée pour la convertir en son ou en action !
Pour plus d'informations
Consultez la page du Dr.Gerwin Schalk et le site Synthetic Telepathy.

vendredi 22 octobre 2010

Un sous-marin nucléaire s'échoue au large de Skye

Le sous-marin nucléaire "HMS Astute" de la Royal Navy a été aperçu le 22 octobre 2010 à quelques centaines de mètres des côtes de l'île de Skye située à l'ouest de l'Ecosse.
Ce sous-marin furtif de dernière génération, l'un des fleurons de la flotte navale du Royaume-Uni fut entièrement dessiné par ordinateur. Il dispose de l'équipement le plus moderne, de missiles de croisières et est capable de détecter un navire à 3000 miles.
Mais son point vulnérable est sa taille : avec un tirant d'eau de 7800 tonnes, le "HMS Astute" doit rester à une certaine distance des côtes au risque de s'échouer lamentablement sur un banc de sable à marée basse. Démonstration en images.

*

Deux autres vidéos sont disponibles sur YouTube.

mardi 24 août 2010

Google Earth n'est plus amusant du tout

Google Earth, la fameuse application d'imagerie 3D de la Terre de Google et Microsoft tentent d'acquérir leur propre système d'imagerie aérienne grâce à deux autres sociétés, DigitalGlobe, détentrice des satellites Early Bird, Quickbird et Worldview, et GeoEye qui détient les satellites Ikonos, Orbview et Geoeye.
Le 6 août 2010, Google et Microsoft ont reçu des contrats fédéraux d'une valeur proche de 6 milliards de dollars chacun dans le but de collaborer au développement d'un satellite de nouvelle génération capable produire des images encore plus détaillées.
Notons que ce budget fut alloué par la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), l'agence d'espionnage de la CIA.
Ceci n'est pas anodin. Rappelons qu'en 2004 Google avait acheté Keyhole, une compagnie en partie gérée par In-Q-Tel, une société de capital risque de la CIA.
La NGA avait déjà signé un contrat avec Google Earth qui a fournit aux 16 agences servant le Pentagone une version spécifique de Google Earth. 
Grâce à ce logiciel installé sur un serveur classifié, les militaires américains pourront bientôt extraire des informations spécifiques (lignes Wi-Fi, téléphones et autres connexions) sans que personne ne le sache.
Quand Microsoft annonça qu'il pouvait fournir le même service à la NGA, celle-ci lui donna jusqu'à 20h le 24 août 2010 pour faire une contre proposition. Selon James Rosen de FoxNews, Google garde toutes ses chances de gagner le contrat avec la NGA.

Publicité de la NGA :



Et ses conséquences :




Le 10 août 2010, Letitia Long de la NGA a annoncé qu'"un contrat s'étalant sur 10 ans d'une valeur combinée de 7.35 milliards de dollars satisferait les besoins de renseignements du gouvernement américain".
DigitalGlobe a déclaré qu'ils avaient signé un contrat de 3.55 milliards de dollars avec la NGA dans le cadre du programme EnhancedView qui remplace le programme NextView qui arrive à expiration le 1 septembre 2010.
D'un autre côté GeoEye confirma avoir remporté le contrat de 3.8 milliards de dollars de la NGA visant à augmenter la capacité des satellites d'imagerie à vocation commerciale.
Ces contrats devraient offrir des produits et des services à la NGA et au Ministère de la Défense américain dont les besoins en renseignements géospatiaux augmentent continuellement.
Rappelons que seul concurrent européen de ces satellites est Spot géré par la société française Spot image.

lundi 22 septembre 2008

Boing va bientôt tirer au laser

Selon le Washington Post du 22 septembre 2008, la semaine dernière le Sénat américain a approuvé un projet de loi de défense pour 2009 et a notamment appelé l'industrie à se consacrer plus sérieusement au déploirement des armes lasers sur les champs de batailles tel le système laser tactique avancé (ATL) de Boeing présenté ci-dessous.Document Boeing.
Ce canon laser chimique très impressionnant se fixe telle une tourelle mobile dans le nez des avions C-130 et B-747.
Le programme approuvé par le Sénat alloue plus de fonds aux projets impliquant les petites comme les grandes armes lasers, allant des lasers verts à faible puissance (appelés "dazzlers") aveuglant temporairement les troupes ennemies au canon géant à l'image de l'ATL de Boing capable d'immobiliser des tanks ou de pulvériser des missiles en vol.
En bref, comme le disait un journaliste fan de Star Wars, l'empereur est en visite chez nous, et il n'est pas content que son centre de commandement ne soit pas encore opérationnel !

mercredi 28 novembre 2007

L'ONU déclare que le Taser est une arme de torture

Suite à un rapport du Comité Contre la Torture de l'ONU (UN-CAT) déclarant que l'utilisation du Taser X26 par la police portugaise compte parmi les armes de torture, le fabricant a répondu aux critiques dans un communiqué publié le 28 novembre 2007 sur son site web.
La société installée en Arizona prétend que le comité de l'UN-CAT est "en dehors de la réalité que vivent les officiers des Forces de l'ordre tous les jours dans le monde".
Taser critique le fait que le comité se réfère à "plusieurs études fiables et certaines affaires", dont aucune n'est nommément citée.
Dans un élan de lucidité, la société américaine souligne que dans ce cas toutes les armes utilisées par les officiers de police, notamment les sprays au poivre et les bâtons, devraient également être considérés comme des armes de torture selon les critères de l'ONU puisqu'ils provoquent également "une douleur extrême".
Taser se défend d'avoir fabriqué une arme de torture en présentant les résultats d'une étude réalisée par le Laboratoire Scientifique et Technologique de Défense anglais (DST Lab) qui semble montrer que le choc électrique du X26 ne pourrait pas arrêter ou perturber le coeur.
On pourrait toutefois lui opposer cet autre article du DST Lab que semble avoir ignoré Taser et qui précise bien que "tous les effets, en particulier sur le cerveau et le coeur, ne sont pas réellement compris".
Pour le fabricant, le Taser n'est rien d'autre qu'une variante de la ceinture de stimulation musculaire qui génère également des centaines de microtensions pulsées chaque seconde dans les muscles. La seule différence est que le Taser envoie des décharges électriques de 50000 volts !
Mais comment qualifier autrement que d'arme de torture, une arme qui est conçue sciemment pour infliger une douleur à une victime ? Bref, attendu ce qui précède, les arguments de Taser doivent être rejetés.
Pour plus d'information, consultez le site de l'UN-CAT, l'article publié dans Popular Mechanics qui présente également une vidéo et celui sur les Rapports d'Amnesty international sur l'usage du Taser ou pistolet électrique.

vendredi 9 novembre 2007

Une certaine vision du futur pour les pilotes de F-35

Les experts en armement et en aviation savent combien les départements de Recherche & Développement militaires sont imaginatifs et proposent parfois des solutions futuristes à leurs soldats. En voici un nouvel exemple.

Document MOD.

Présenté le 10 avril 2007, il s'agit du nouveau prototype de casque que propose Rockwell Collins en collaboration avec VSI au Ministère britannique de la défense (MOD) pour les pilotes du F-35 Joint Strike Fighter de Lockheed.
Le MOD a confirmé ce 9 novembre 2007 que ce casque est actuellement en évaluation par leurs experts en collaboration avec la RAF.
Il s'agit d'un casque sur lequel s'affiche directement les données de navigation ou de tir (Helmet Mounted Display System ou HMDS). Il remplace l'ancien système de visée haute ou "Head-Up Display" (HUD).
Ce casque relié directement à l'avionique s'ouvre vers l'avant ainsi qu'on le voit sur cette image.
Les yeux "fluo" très spectaculaires ne sont qu'un effet induit par l'éclairage nocturne du système d'affichage HMD.
Avec un tel casque, celui de "Dark Vador" est vachement démodé !

Document MOD.

vendredi 19 octobre 2007

La société iRobot présente son robot Warrior X700

La société américaine de robotique iRobot Corp avait annoncé la semaine dernière la vente de 40 petits robots chenillés pour entraîner les troupes américaines.
Le robot Warrior X700 de iRobot.
Cette fois, le webzine DefenseNews & ArmyTimes annonce que iRobot a mis au point le robot "Warrior X700" présenté à droite, un engin chenillé à la "Johnny 5" mais militarisé à la OCP pour ceux qui ont vu le film Robocop.
Plus robuste que le "BackBot" vendu la semaine dernière et pesant 115 kg, le Warrior X700 est destiné au déploiement d'armes et d'équipements lourds en opération, y compris des obus pesant jusqu'à 70 kg.
Ce type d'engin qui pourra à terme se déplacer à 25 km/h en tout terrain peut également assurer des missions d'éclaireur, de sécurité (porte-lance de pompier, déminage, nettoyer un périmètre de sécurité, etc), seconder les soldats sur le théâtre des opérations (leur apporter des munitions, de l'eau, etc) mais il peut également appuyer les troupes lors d'une guerre urbaine ou ailleurs.
Selon le Vice Amiral de la Navy en retraite Joe Dyer, président de la division Gouvernement et Industrie chez iRobot, les soldats "vont découvrir le premier robot pouvant réellement porter leur pack et pas seulement un partenaire mais un partenaire plus fort et plus rapide." A l'inverse des autres robots armés, qui sont totalement contrôlés à distance, le Warrior x700 "utilise des logiciels avancés, lui donnant la capacité de réaliser de manière autonome des fonctions sur le champ de bataille", explique Dyer. "Le logiciel intelligent embarqué est capable de dire au robot 'Hé, robot, assure le backup des telecoms'".
En effet, si vous perdez vos moyens de communications sur un champ de bataille, vous êtes littéralement mort et toute votre chaîne de commandement devient aveugle.
C'est d'autant plus vrai de nos jours, et plus encore dans l'armée américaine qu'ailleurs, où les QG d'opérations et tous les engins mobiles sont équipés d'ordinateurs et de moyens vidéos et audios très sophistiqués.
Aussi, explique Dyer, "si le robot voit ses systèmes de communications interrompus, le Warrior a la capacité et l'ordre de revenir là où il avait établit le dernier contact et de rétablir lui-même les communications" avec les hommes. En même temps, "un élément clé du Warrior X700 est sa capacité de protéger les soldats contre les armes à feu comme les mitrailleuses ou les balles explosives de 40 mm".
"Le Warrior présente la stabilité et le degré de sophisticaton d'une plate-forme armée", explique Dyer. "Une variante du Warrior est équipée d'un système de tir électronique muni de 4 petits barillets capables de tirer ensemble jusqu'à 16 balles par seconde." Sa portée est de 800 mètres selon la société australienne Metal Storm, de Brisbane qui a fabriqué le système d'armement.
Un autre modèle de robot militarisé dit UGV de iRobot.Ce système est très sophistiqué. "Nous avons fabriqué un système induit de mise à feu dans lequel l'électronique crée un champ électrique qui déclenche l'amorce ou le capteur", explique le porte-parole de Metal Storm. "Le système est totalement électronique. Il ne contient aucune pièce mobile excepté les balles. Il peut être scellé afin de résister aux conditions météos" (pluie, neige, abrasion par le sable, etc).
"Actuellement nous étudions le 40 mm qui sera équipé soit de grenades hautement explosives soit de balles explosives. Nous avons également prévu des balles non létales et des balles disruptor", ajoute-t-il (il s'agirait de balles à explosion improvisée).
Les militaires apprécieront également le fait que si le Warrior X700 est piégé ou immobilisé, il peut s'auto-détruire grâce à une commande semi-automatique en faisant un maximum de dégâts autour de lui. Bref, la fiction devient réalité !
Aux dernières nouvelles, iRobot est en compétition avec la firme Foster-Miller qui a déjà envoyé trois robots armés en Iraq et a dévoilé un nouveau robot voici quelques semaines. De son côté iRobot a également tout un "bataillon" de modèles prêts pour la bataille.
Enfin, iRobot travaille en collaboration avec Taser International, la société tristement célèbre pour son pistolet électrique paralysant dont les policiers usent et abuses, pour fabriquer un robot équipé d'une arme paralysante à la Taser. Précisons que le Taser peut déjà se fixer sous le canon de certaines mitrailleuses.
Le jour où un fou militarisera les robots humanoïdes de Honda, on pourra bien se tenir !

mardi 9 octobre 2007

L'armée américaine a acheté 40 iRobot PackBot

Le constructeur américain de robots iRobot Corp installé au Massachusetts a révélé qu'il avait reçu une commande de 8.8 millions de dollars de l'armée pour des machines robots et les équipements assortis.Un robot iRobot appuyant les soldats en Irak.
Johnny 5 is alive...
La commande comprend 40 robots de la série "PackBot" semblables à celui présenté à droite qui iront servir le "Program Executive Office for Simulation, Training, and Instrumentation", c'est-à-dire le programme de simulation PEOSTRI de l'armée de terre américaine.
Le PackBot est un robot non armé destiné à l'entraînement des troupes, une sorte de "Johnny 5" amélioré.
Tous modèles confondus, la commande de l'armée représente à ce jour un contrat de 45 millions de dollars pour iRobot.
L'armée fait vivre !

vendredi 14 septembre 2007

Un drone militaire a tué pour la première fois en Irak

Le Pentagone a annoncé cette semaine que le drone MQ-5B/C Hunter a tué pour la première fois dans le cadre d'une mission militaire.
Le drone MQ-5B.Le drone MQ-5B/C Hunter est un UAV, un véhicule volant sans pilote (téléguidé) que l'armée américaine a déployé en Irak notamment.
Les drones de la CIA et de l'USAF ont déjà pris des civils comme objectifs durant des missions en Afghanistan et au Yemen et probablement au Pakistan, où ils ont déjà tué, mais c'est la première fois qu'un drone militaire tue.
L'attaque s'est produite le 1 septembre 2007 selon les autorités irakiennes, mais l'annonce n'a été communiquée au public que cette semaine.
Une équipe d'éclaireurs (scouts) du 2e Bataillon, 25e Régiment d'Aviation, 25e Brigade de l'Aviation de Combat, observait deux combattants ennemis inconnus au cours d'une patrouille de surveillance, non loin d'une route proche de Qayyarah, en Irak. Les éclaireurs ont alors demandé le support d'un UAV équipé d'une caméra et de munitions.
Les pilotes téléguidèrent l'opérateur du drone jusqu'au lieu d'opération où le drone largua avec précision une bombe intelligente "Viper Strike", tuant les deux ennemis non identifiés, marquant une nouvelle étape dans l'histoire de l'aviation américaine et le contrôle de la région par les Forces de la Coalition.
"C'est modestement que nous apprenons que nous avons marqué l'histoire de l'Armée en ayant lancé avec succès le premier UAV au cours d'un combat armé", a déclaré le capitaine Raymond Fields, commandant de la compagnie "Unmanded Aerial Surveillance. "Ceci n'aurait pas été possible sans le concours de mes soldats et les civils qui jour après jour ont travaillé dur en Irak pour accomplir ce fait."
Pour plus d'information, consultez les articles publiés sur Defense Tech et sur Strategy Page.

mercredi 12 septembre 2007

Le laser annihilateur gamma, bientôt l'arme absolue ?

L'Université de Californie à Riverside (UCR) rapporte ce 12 septembre 2007 que deux chercheurs américains de son institut, le Dr David Cassidy et son assistant Allen Mills, ont fusionné avec succès des électrons avec leur contrepartie d'antimatière, des positrons, pour créer une substance hybride appelée une molécule de positronium ou di-positronium, notée PS2.La chambre ayant servi à la création du di-positronium. Document UCR.
A terme, ce nouveau type de matière pourrait conduire à la fabrication de lasers annihilateurs à rayon gamma, l'arme de destruction par excellence à laquelle ont rêvé tous les auteurs de science-fiction.
Cela me rappelle notamment le roman "Le roi des étoiles" de David Hamilton, un space-opéra dans lequel le héros utilisait justement un disrupteur, une arme absolue de ce genre pour éliminer les forces ennemies.
"La différence entre la puissance disponible dans un laser à rayon gamma et un laser normal est la même que la différence entre une explosion nucléaire et une explosion chimique", a expliqué le Dr Cassidy, ce qui n'est pas rassurant.
Les positrons ne sont pas des particules inconnues. On les retrouve fréquemment dans les éruptions solaires (raie d'annihilation électron/positron à 0.511 MeV), les émissions X et gamma des corps célestes (radiosources, etc), et on les utilise également dans les caméras à positron en médecine nucléaire. Les rayons gamma sont également très étudiés.
Cette découverte ne vient que renforcer l'idée que le laser annihilateur à rayon gamma n'est pas une utopie ni à ranger dans la panoplie des armes de science-fiction. De tout temps, dès que l'homme eut une idée, un jour ou l'autre il la concrétisa, ce n'est donc qu'une question de temps.
Après-demain peut-être, le canon laser à rayon gamma fera partie de l'arsenal de la dissuasion ou le modèle de poing fera partie de l'armement standard des soldats.
Pour plus d'information, consultez l'article publié par l'UCR.

La Russie a testé une nouvelle bombe thermobarique

La bombe à implosion la plus puissante du monde, comparable en termes d'efficacité à une charge nucléaire, a été testée en Russie, a annoncé la chaîne de télévision russe Pervy-Kanal le 11 septembre au soir, rapportant une information publiée par l'agence RIA Novoski.Explosion de la nouvelle bombe à vide russe. Document Channel One TV (Russie).
La nouvelle bombe thermobarique utilise un explosif à base de carburant. Elle peut être soit larguée d'un avion soit mise à feu, et explose en deux temps. La première explosion dégage le container à une altitude déterminée et disperse le carburant dans un nuage qui se mélange à l'oxygène de l'air et recouvre rapidement l'objectif à détruire. La seconde explosion enflamme le nuage, créant une détonation.
La bombe à implosion contenait 7.8 tonnes d'explosif thermobarique et a été larguée par un bombardier stratégique Tupolev Tu-160. En arrivant près du sol, son explosion a dégagé une boule de feu qui a tout détruit dans son périmètre, l'onde de choc ayant été aussi puissante que celle d'une explosion nucléaire !
Les bâtiment en béton qui se trouvaient sous l'hypocentre ont été totalement détruits et le sol cratérisé d'innombrables impacts.
"Les résultats des tests de cette munition d'aviation montrent que celle-ci en termes d'efficacité et de possibilités est comparable à une charge nucléaire. Je tiens à le souligner tout particulièrement, cette munition, une fois utilisée, ne pollue absolument pas l'environnement", a indiqué dans un entretien à la chaîne de TV l'adjoint au chef d'Etat-major général des forces armées russes Alexandre Roukchine.
Egalement appelée "bombe à vide", cette bombe à impulsion permettra de remplacer toute une série de moyens de frappe nucléaires de faible puissance créés antérieurement, selon le Pervy-Kanal.
Explosion de la bombe russe à implosion.Le ministère de la Défense souligne que cette conception ne viole aucun traité international, rappelle la télévision. Disons simplement que cette nouvelle bombe va intimider les Américains et renforcer un peu plus les tensions Est-Ouest.
Avant ce test, la bombe à vide la plus puissante du monde avait été testée en 2003 aux Etats-Unis par USAF, c'était la MOAB qui contenait une charge explosive de 8 tonnes, donc même un peu plus élevée que la bombe russe.
Cette superarme avait immédiatement été baptisée la "mère de toutes les bombes". Par analogie, les concepteurs russes ont appelé leur création "papa de toutes les bombes", note la chaîne. Mais cette bombe n'a pas encore d'appellation officielle.
"On sait également que son explosif est plus puissant que le TNT, ce qui nous permet de réduire les frais de fabrication, ce que nous recherchons actuellement. Nous avons donc obtenu une munition relativement bon marché et disposant de propriétés de frappe élevées", a indiqué de son côté Iouri Balyko, responsable de l'un des centres de recherche du ministère russe de la Défense.
La bombe russe dépasse l'efficacité explosive de son analogue américain en tous points. La bombe thermobarique russe libère une énergie équivalent à 44 tonnes de TNT et dégage ses effets dans un rayon de 300 mètres, deux fois supérieur à la bombe américaine. Pour une moindre masse d'explosif (7.8 kg conbtre 8 kg), la bombe russe est quatre fois plus puissante tandis que la température au foyer d'explosion est deux fois plus élevée que son analogue américaine. Quant à sa surface de destruction (zone d'efficacité), "papa" dépasse "maman" de 20 fois !
"La nouvelle munition nous permettra de garantir la sécurité de l'Etat et de faire dans le même temps face au terrorisme international, en toutes circonstances et en tout lieu", a encore indiqué Alexandre Roukchine.
Les armes thermobariques
La bombe à implosion américaine, baptisée officiellement GBU-43/B "Massive Ordnance Air Blast (MOAB), pèse 10 tonnes et est guidée par satellite (GPS). Elle est également larguée par un bombardier.La bombe thermobarique testée par l'USAF en 2003. Document DoD.
Ces nouvelles bombes thermobariques diffèrent des munitions explosives conventionnelles par le fait qu'elles utilisent l'oxygène de l'air plutôt que de transporter un agent oxydant dans leur charge explosive. Elles produisent plus d'énergie qu'une arme conventionnelle mais sont plus difficiles à contrôler.
Les Etats-Unis ont utilisé des bombes similaires pour éclaircir la jungle et permettre l'atterrissage des hélicoptères durant la guerre du Vietnam (principalement entre 1964-1973).
La Russie a également développé ses propres armes thermobariques, qu'elle déploya durant ses guerres contre la Chine, en Afghanistan, ainsi que durant sa seconde guerre en Chechenie.
La nouvelle bombe arrive à un moment où la Russie comme les Etats-Unis semblent vouloir renégocier les traités de limitation des armes nucléaires signés durant la Guerre froide et après l'effondrement de l'Union soviétique.
Le site de MSNBC propose une vidéo montrant la détonation de la bombe russe.

jeudi 23 août 2007

Le Pentagone développe des balles tranquillisantes

"Ough, j'ai un coup de pompe", dit le soldat Vadim. "Oui, c'est un opioïde, tu as reçu un sédatif !", reconnut son camarade... Si on vous donnait un fusil muni de balles de poivre, de tranquilisant ou d'un spray en guise de munitions pour combattre vos ennemis, vous seriez pour le moins incrédule et demanderiez peut-être votre démission. Mais ne signez pas trop vite car le jeu en vaut peut-être la chandelle.
Illustration artistique d'un M16 'calmant'. Document T.Lombry.Ces nouvelles armes non léthales sont en effet les nouvelles méthodes développées par le Pentagone pour neutraliser les ennemis, selon le dernier rapport publié par le Bradford Nonlethal Weapons Research Project.
A l'origine de ces munitions, il y a les fameuses seringues hypodermiques et les fléchettes tranquillisantes utilisées notamment par les vétérinaires pour immobiliser les animaux. Mais cela ne fonctionnait pas sur les soldats. En revanche, il est possible d'administrer des drogues à travers la peau d'une manière plus subtile en utilisant du diméthylsulfoxyde ou DMSO, le solvant de base des chimiothèques.
Les chimistes de l'armée ont trouvé leur inspiration dans les patches que l'on administre aux anciens fumeurs drogués à la nicotine par exemple, ou aux grands brûlés qui utilisent des patches de Fentanyle, un anesthésique et un analgésique plus fort que la morphine, la drogue étant associée à un solvant pour qu'elle puisse être absorbée à travers la peau des patients.
Par la suite, les chercheurs ont testé plusieurs méthodes d'injection transdermique, y compris son utilisation dans des balles de fusil. Ils ont découvert que le mélange de drogue et de DMSO pouvait être efficace et que le projectile pouvait transpercer de fins vêtements mais pas les combinaisons des soldats.
Ils se sont alors orientés vers des projectiles plus petits, encapsulant le mélange de drogue et de DMSO dans des sortes de balles de peinture.
Rappelons que ces balles de peintures sont utilisées depuis longtemps par les civils, notamment dans le RAP4, une version civile du fusil d'assaut AK-47, la fameuse Kalachnikov.
Le FN-303 de l'US Army. Des munitions non léthales existent déjà dans l'armée de terre américaine, notamment des balles au poivre qui expulsent un nuage de poivre, qui sont également utilisées avec le fusil FN-303 présenté à gauche un système militaire individuel non léthal.
Le rapport mentionne également le concept de balle en caoutchouc remplie de drogue, un concept assez proche des "Gay bomb", des balles contenant du gaz hilarant développées pour le fusil M-16, le pendant américain de l'AK-47.
Pour neutraliser de grandes cibles comme une troupe ou une foule, de nouveaux types de projectiles sont en développement, tous porteur d'agents chimiques, de "calmants" disent les militaires, y compris un mortier de 81 mm et un obusier Howitzer de 155 mm, des armes que l'on peut donc placer sur les fronts militaires.
Si la situation est moins critique comme dans le cas de guérillas urbaines, le rapport du Bradfort mentionne également l'utilisation éventuelle d'UAV, des sortes de drones qui pourraient également assurer ce genre de mission par voie aérienne. Le fameux M4, de la famille du M16, un .45 qui remplace de plus en plus le M16
A l'image des petits avions de pulvérisation utilisés en agriculture, le système baptisé UPP, consiste en un para foil (voilure rectangulaire) sans pilote mais doté de carburant et télécommandé. Il est équipé d'une charge dispersant un aérosol (spray) liquide pendant qu'il vole. Développé par la Direction Non Léthale du Corps des Marines, le système serait une option tactique envisagée par l'US Army. Piloté comme un avion télécommandé et équipé d'une caméra, l'UPP est dirigé par un opérateur au sol qui peut conduire l'appareil à basse altitude sur son objectif et libérer la charge sur la cible.
Cette méthode nous rappelle les drones utilisés par le sinistre Saddam Hussein, mais au lieu de tuer les ennemis (et la population civile), ceux-ci sont simplement drogués suffisamment longtemps pour que les troupes puissent les capturer sans danger. Voyez le spectacle, des soldats "stoned" !

jeudi 9 août 2007

Le DARPA veut identifier les porteurs d'explosifs

A l'heure où le DARPA, l'aile Recherche & Développement du Pentagone, présente ses étonnantes innovations technologiques au DARPATech 2007 (Cf. le bras bionique), on apprend que l'agence travaille sur un programme d'identification à distance des porteurs de bombes.
Ce projet dénommé "Human-carried Explosive Detection Stand-off System" ou HEDSS, vise à mettre au point d'ici 2 ou 3 ans, un système de détection d'explosif que porterait un terroriste. Point fort du détecteur, sa portée sera de 50 à 150 mètres.
Le détecteur d'arme et d'explosif du film Total Recall avec Arnold Schwarzenegger.

Le système HEDSS consiste en un détecteur radar microonde associé à un détecteur vidéo capable de détecter et d'identifier tout individu portant des explosifs dans un rayon supérieur à celui couvert par l'explosion éventuelle.
Le DARPA travaille également sur un autre détecteur à distance, fonctionnant par radar et basé sur des mesures de sections efficaces associées à la détection des caractéristiques particulières de la démarche d'un porteur de bombe. Ses inventeurs, qui n'ont en sont encore qu'au stade du concept, estiment que cette solution serait très bon marché si elle était mise au point et commercialisée.
Avec les techniques actuelles, les agents de sécurité ne sont capables d'identifier un homme-suicide qu'au corps-à-corps, en le palpant manuellement. Pouvoir le détecter à plusieurs dizaines de mètres de distance représentera un progrès très significatif.
En fait, ce qu'on prenait encore pour de la science-fiction il y a quelques années avec des films comme "Total Recall", où le suspect se dévoilait derrière un écran de radioscopie évolué, va probablement se concrétiser dans deux ou trois ans.
Selon les informations financières publiées sur le site DTIC (Budget ARPA, p384), qui décrit les budgets accordés aux différentes agences du Ministère de la Défense, un budget de 16 milliards de dollars distribués sur 3 ans a été accordé au programme HEDSS du DARPA. Bien que cela représente une fortune en soi, c'est en fait une somme assez "modique" quand on sait que le DoD investit 40 fois plus dans d'autres programmes de haute technologie.

samedi 16 juin 2007

Du plomb dans l'aile du Traité FCE

A la demande des Russes, trente pays se sont réunis du 12 au 15 juin 2007 au siège de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) à Vienne pour réviser le traité qui limite les forces conventionnelles en Europe (FCE).
L'ordre du jour
Les deux grandes puissances avaient posé d'emblfrée un calendrier divergent. Elaboré en 1990 (voir plus bas), le Traité FCE avait marqué positivement la fin de la Guerre froide, mais Moscou le juge aujourd'hui obsolète, ravivant les tensions croissantes entre Moscou et les Occidentaux.
Le Conseil permanent de l'OSCE siégant à Vienne.
Dans un communiqué publié le 28 mai 2007, les Russes avait clairement exprimé leurs attentes. "La Russie espère que cette conférence extraordinaire discutera sérieusement de la situation. Nous espérons que nos partenaires feront preuve de volonté politique dans la recherche d'une solution acceptable par tous qui permette d'en finir avec la crise du traité sur les Forces conventionnelles en Europe", déclara le chef de la délégation russe Anatoly Antonov.
Officiellement, cette conférence extraordinaire devait permettre à la Russie de "déplacer librement ses troupes sur son territoire", avait expliqué Anatoly Antonov. Il avait dénoncé les "limitations inéquitables" qu'impose le traité sur "les flancs" des deux anciens blocs et reproché aux Américains et Européens de ne pas ratifier le traité adapté en 1999, estimant que Moscou avait rempli ses obligations.
De leur côté, les Occidentaux refusent cette ratification tant que les troupes russes n'auront pas totalement évacué la Géorgie et la Moldavie, deux anciennes républiques soviétiques.
Le 5 juin 2007 à Bruxelles, les Occidentaux ont donc proposé à la Russie d'accepter une force de paix multinationale en Transdniestrie (entité séparatiste pro-russe en Moldavie). Ce à quoi le délégué russe a rétorqué que la conférence de Vienne n'était pas un forum approprié pour en discuter.
En fait, cette conférence intervient dans un contexte difficile tant pour l'OTAN que pour la Russie, celui du bouclier antimissile américain en Europe centrale et l'indépendance annoncée de la province serbe du Kosovo, deux projets que récuse Moscou. Depuis quelques semaines ces questions suscitèrent des relents de guerre froide entre Washington et Moscou. Toutefois ces deux thèmes n'étaient pas à l'ordre du jour à Vienne.
Anatoly Antonov estime que le Traité FCE entré en vigueur en 1992 "n'est plus viable aujourd'hui pour la sécurité russe", notammrnt du fait qu'il plafonne les forces armées et les équipements classiques des deux anciens blocs en Europe.
Histoire du Traité FCE
Pour rappel, suite à la disparition du Pacte de Varsovie, le Traité FCE fut signé le 19 novembre 1990 par les membres du Conseil permanent de l'OSCE , à savoir l'OTAN représenté alors par 16 Etats (22 Etats aujourd'hui) et les 6 Etats membres du Pacte de Varsovie de l'ex-URSS (8 Etats aujourd'hui). Il entra en vigueur en 1992.
Le Traité FCE limite l'arsenal militaire conventionnel dans chaque bloc à 20000 chars de combats, 30000 blindés, 20000 pièces d'artillerie, 30000 hélicoptères d'attaque et 30000 avions de combat.
Depuis 1992, le Traité FCE a permis la destruction de 60000 chars et hélicoptères de part et d'autre. Il prévoit également des mesures pour renforcer la confiance (annonce des grandes manoeuvres) et la transparence, la fameuse "glasnosk" (inspections réciproques).
Le traité fut revisé en 1999 lors du Sommet d'Istanbul de l'OSCE afin de mieux correspondre à l'évolution géopolitique résultant de l'éclatement de l'Empire soviétique en 1991, mais la version modifiée n'a été signée (ratifiée) jusqu'à présent que par la Russie, le Bélarus, le Kazakhstan et l'Ukraine. Vous trouverez sur le site du Parlement européen le détail des documents de travail et des conventions relatives au Traité FCE.
La Russie, qui craint que les restrictions imposées par le traité initial ne limitent le déploiement des forces à l'intérieur de son territoire, a exhorté les pays membres de l'OTAN à ratifier le plus tôt possible la convention amendée avant d'engager de nouvelles négociations pour envisager davantage de modifications.
Parmi les sujets d'inquiétude, Moscou critique le déploiement de nouvelles troupes américaines en Roumanie et en Bulgarie, jadis alliés de l'URSS. La Russie réclame également que les trois pays Baltes, Estonie, Lettonie et Lituanie, intègrent le Traité FCE. Mais de son côté, ainsi que nous l'avons dit, l'Alliance atlantique refuse de le ratifier tant que des troupes russes restent stationnées dans les provinces séparatistes de Géorgie et de Moldavie.

Les membres de l'OTAN et du "bloc de l'Est"

Faute d'un accord, fin avril le Président russe Vladimir Putine était prêt à suspendre la participation de Moscou ce qui suscita l'indignation de Washington qui mis en garde contre une telle éventualité. C'est dans cet esprit conflictuel que débuta la conférence extaordinaire du 12 juin 2007.
La conférence extraordinaire sur le Traité FCE
A l'issue de la première journée de négociation passée à huis clos, Dan Fried, secrétaire d'Etat adjoint aux affaires européennes et chef de la délégation américaine déclara aux journalistes que les Russes n'avaient pas annoncé de suspension du traité, contrairement à ce qu'avait suggéré le Président Putine. "Les alliés de l'OTAN lui ont demandé de ne pas le faire, en usant d'un ton modéré" a-t-il déclaré.
Le général Evgueni Boujinski, numéro deux de la délégation russe a réaffirmé que si la Russie confirme son "moratoire" sur le Traité FCE, cela ne signifiait pas que l'Armée russe allait augmenter le nombre de ses chars d'assaut. Moscou envisageait simplement de renoncer aux "mesures de confiance" prévues par le Traité FCE, comme l'annonce des grandes manoeuvres ou des modalités de transparence, comme les inspections et échanges d'experts. Pour la déléguation russe, c'était la seule manière pour que l'Armée russe soit plus libre de ses mouvements.
Anatoly Antonov Dès le 11 juin, avant l'ouverture formelle de la conférence, les Etats-Unis avaient déjà dit qu'ils comprenaient les inquiétudes Russes mais qu'ils refusaient "un retour à la rhétorique dommageable de la course aux armements". Le soir même, Anatoly Antonov s'était interrogé sur un ton aigre-doux sur la réalité des proclamations "d'amitié de l'OTAN", dont certains pays membres font "comme si le Pacte de Varsovie existait toujours".
Le 13 juin, le représentant des Etats-Unis présenta un autre échéancier : Moscou devait d'abord remplir ses engagements, en Géorgie (ce qui est presque fait) et Moldavie. D'où la proposition de force multinationale en Transdniestrie. Suite à quoi, les membres de l'OTAN seraient prêts à avancer sur la ratification du traité, puis à envisager une nouvelle révision des déploiements de forces sur les flancs de l'Europe, mais en tenant compte aussi des préoccupations d'autres pays comme la Turquie qui refusent "des concentrations militaires sans limitations à leurs frontières".
Comme on s'y attendait, au cours de la conférence, le représentant russe a critiqué l'installation des nouvelles bases américaines en Bulgarie et en Roumanie avec déploiement de troupes. Dan Fried a écarté cette accusation : "En Bulgarie et en Roumanie [...] il n'y aura pas ou peu de troupes stationnées en permanence" et "nous mènerons à bien ce projet modeste [qui] n'est vraiment pas une menace pour la Russie".
Dan FriedLes Russes se sont également plaints du fait que la "logique des blocs" continuait de prévaloir et que les effectifs des nouveaux membres de l'OTAN en Europe de l'Est soient affectés aux plafonds alloués à l'Est. Le dirigeant américain a reconnu le 12 juin au soir : "nous sommes d'accord avec eux que la structure en deux blocs est démodée [...] Bien des problèmes que la Russie présente seraient résolus instantanément si le traité adapté (où il n'est plus question de blocs) entrait en vigueur".
Le 15 juin 2007, les deux parties ont constaté l'échec de la conférence. Anatoly Antonov dénonça l'attitude occidentale, reprochant aux pays de l'OTAN de "poursuivre leurs remontrances" sans écouter les demandes russes et de réaffirmer que le Traité FCE de 1990 "n'est plus viable" pour la sécurité du pays, "c'est un anachronisme", a-t-il déclaré à la presse. Il rappela également la menace du Président Putine de suspendre la participation russe au Traité FCE, mais il a cependant assuré que les Russes restaient "ouverts à un dialogue" et à de nouvelles négociations constructives.
Après quatre jours de conférence extraordinaire, les deux parties se sont donc quittées sur un échec, ne parvenant pas à un accord concernant la révision du Traité FCE. "Nous ne sommes pas satisfaits des résultats de la conférence", a déploré Anatoly Antonov, après la clôture de la conférence. "Nous voulons des négociations sérieuses, pas la répétition des anciens slogans", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué l'OTAN a exprimé son regret vis-à-vis de l'échec des négociations, tout en appelant Moscou à "poursuivre les pourparlers qui pourraient parvenir à un résultat positif dans le futur."
Et si on changeait de Président ?
Décidemment, l'échec de cette conférence nous a donné une triste image de l'intransigeance des deux blocs et du peu d'efficacité de la diplomatie en matière militaire, ou plutôt le contraire : les Etats membres ont donné au public l'impression de discuter mais en sachant fort bien qu'aucune partie ne ferait de concession pour des raisons politiques.
Car si on se penche sérieusement sur le problème, les représentants des deux blocs discutent du Traité FCE depuis 1999 sans agir ! Il paraît évident que tant que MM.Bush et Putine sont au pouvoir, deux personnages intolérants et au profil finalement très semblable, rien ne changera en matière de géopolitique et de désarmement.
Si l'ingérance des Russes est intolérable dans les républiques séparatistes et requiert plus de tolérance et de compréhension de la part de Moscou, il semble également nécessaire d'attendre l'élection d'un nouveau Président américain pour enfin pouvoir discuter sérieusement d'une révision du Traité FCE. Tovaritch Bush dirait Putine, tes heures sont comptées et notre objectif est à portée de main ! L'avenir sera juge.